Journal Constructo 1980

Les faits saillants de 1980

  • Fondation de la FTQ-Construction
  • Début de l'Opération 10 000 logements, à Montréal
  • Hydro-Québec complète l'intégration des réseaux électriques de la province
  • Implantation d’une scierie et d’une usine par Donohue-Normick, à Amos
  • Victoire du non lors d'un référendum sur la souveraineté du Québec
Par Marie Gagnon

Conséquence directe de la politique américaine de resserrement de la masse monétaire, la décennie 1980 s’ouvre sur des taux directeurs à deux chiffres et des taux d’inflation du même ordre. Les investissements commerciaux et industriels perdent des points dans la production intérieure. Les mises en chantier résidentielles, sensibles aux mouvements de l’économie, stagnent.

Heureusement, les terrains offerts par la Ville de Montréal dans la première phase de l’Opération 10 000 logements, qui doit s’étaler sur les quatre prochaines années, ont tous trouvé preneurs. Ce premier volet, qui représente la construction de 1 000 logements pour l’année en cours, a pour objectif de stimuler l’économie en proposant à des familles à revenu moyen une variété de logements qui offrent, à coût comparable, les qualités de la banlieue et les avantages de la ville.

 

Alors que la General Motors révèle son intention d’agrandir son usine de Boisbriand, la Consolidated Bathurst annonce un investissement de 80 millions pour la mise à niveau de ses installations de Wayagamak, près de Trois-Rivières. De ce montant, 15,1 millions proviennent du programme d’aide Canada-Québec pour la modernisation de l’industrie des pâtes et papiers. Ce secteur d’activité économique est en effet menacé par la baisse progressive des tarifs douaniers qui grèvent les importations américaines de papier kraft.

 

La société produira dorénavant du papier mince à base de pâte mécanique, un produit destiné essentiellement aux marchés des catalogues et des annuaires téléphoniques. De son côté, la Donohue-Normick dévoile un investissement de 190 millions $ dans l’implantation d’une scierie et d’une usine de papier journal à Amos.

 

Pendant que le ministère des Travaux publics et des Approvisionnements s’apprête à lancer des appels d’offres en vue de la construction du Palais des congrès, un investissement de 60 millions $, Hydro-Québec raccorde au réseau provincial à 735 kV ses 64 000 abonnés de l’Abitibi-Témiscamingue – complétant ainsi l’intégration des réseaux électriques du Québec quelque 17 ans après la nationalisation de l’électricité –, et entreprend d’alimenter le centre-ville de Montréal.

 

À cet effet, un poste de manoeuvre à 315 kV sera érigé sur le terrain de l’ancien Autostade ainsi que deux lignes aériennes, également à 315 kV, l’une reliée au poste Hertel et l’autre, au poste Atwater. Hydro-Québec projette aussi l’installation de deux circuits souterrains à 315 kV, entre les postes Viger et Guy, parmi les plus longs construits à ce jour par la société d’État.

 

Des projets mis en branle au cours des années précédentes arrivent également à leur terme en 1980. C’est le cas notamment de la mine Doyon, dans la région de Cadillac- Bousquet, où l’exploitation à ciel ouvert commence à l’automne. En 1985, la mine amorcera sa transition vers l’exploitation souterraine, transition qu’elle mettra quatre ans à effectuer. Puis c’est au tour de l’École québécoise du meuble et du bois ouvré d’inaugurer une usine- école à Victoriaville. Cette nouvelle division formera notamment des opérateurs spécialisés, en plus de fournir une aide technique à l’industrie.

 

C’est également en 1980 que la FTQ Construction est fondée par Jean Lavallée, qui en assurera la présidence de 1980 à 2008. Cette nouvelle entité, qui chapeaute aujourd’hui 18 syndicats locaux, se dote d’un comité exécutif et tient sa première assemblée mensuelle le 19 novembre.

 

D’autres événements viendront jalonner l’année. À commencer par l’incendie tristement célèbre d’un club de Chapais, le premier de l’An, qui fait 48 morts et 45 blessés. En mai, on assiste au triomphe du non au référendum sur la souveraineté. En fin d’année, Provigo acquiert les 88 supermarchés de Dominion pour 100 millions $.

Cet article est paru dans l’édition du vendredi 31 mai 2013 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !