Budget fédéral 2013 : les réactions de l’industrie

Le 21 mars dernier, le gouvernement du Canada déposait son Plan d’action économique de 2013. Parmi les opinions suscitées par cette annonce, voici le résumé des principales réactions reliées à l’industrie :

Fédération québécoise des municipalités

Si la Fédération québécoise des municipalités (FQM) se réjouit de la prolongation du Fonds Chantiers Canada qui permettra aux municipalités de bénéficier d'un montant additionnel de 17 milliards $ sur 10 ans, la FQM a cependant souligné que ce montant était inférieur aux attentes. Rappelant que la firme Deloite a estimé la désuétude des infrastructures municipales à 34 milliards uniquement pour le Québec, la FQM a aussi souligné l'importance de prévoir des facteurs de modulation afin de s'assurer de répondre aux besoins des municipalités de toutes tailles.

La FQM a toutefois dit regretter que le gouvernement ne prévoit toujours pas de mesures spécifiques pour la mise en place de la Stratégie pancanadienne pour la gestion des effluents d'eaux usées municipales, et ce, malgré des coûts estimés à 9 milliards $ sur 30 ans pour les municipalités québécoises.

 

Ingénieurs Canada

De son côté, Ingénieurs Canada affirme que le Budget 2013 suscite l'intérêt de la profession d'ingénierie par son engagement à soutenir la prospérité économique du pays. Le fait que le budget donne non seulement suite à l'engagement du gouvernement d'élaborer un plan d'infrastructure à long terme, mais propose également des mesures qui aideront la profession d'ingénierie, et le Canada en général, à gérer la pénurie prochaine de compétences, a été accueilli positivement par l’organisation.

« L'approche proposée par le gouvernement fédéral va permettre au Canada de disposer des talents dont il a besoin pour stimuler notre économie, a souligné Kim Allen, FEC, P.Eng., chef de la direction d'Ingénieurs Canada. Il y a un besoin réel de programmes d'approche communautaire pour promouvoir l'éducation dans des domaines où la demande est forte, notamment l'ingénierie et les autres domaines des STIM. »

Ingénieurs Canada a participé aux consultations menées par le gouvernement fédéral dans les deux dernières années au sujet du plan d'infrastructure à long terme et favorise un financement renouvelable des infrastructures publiques essentielles et une gestion efficace à long terme. Il accueille donc le nouveau Fonds Chantiers Canada favorablement.

 

Union des municipalités du Québec

Au cours des dernières années, le transfert de la taxe sur l'essence, le remboursement de la TPS et le Fonds Chantiers Canada ont permis de relancer les investissements en infrastructures municipales. Si la reconduction de ces deux mesures, bonifiée par l'indexation du transfert de la taxe sur l'essence, aura pour effet de relâcher quelque peu la pression, les besoins municipaux demeurent entiers, selon l’UMQ. Les attentes des municipalités à cet égard sont grandes, d'autant plus qu'elles assument 76 % du financement des infrastructures, a fait remarqué l’Union. Il s'agit d'un enjeu crucial pour le développement économique de tout le pays. « Le maintien des investissements sur les 10 prochaines années permettra aux municipalités de planifier leurs interventions afin de répondre aux besoins de leur collectivité », a déclaré le président de l'UMQ et maire de Rimouski, monsieur Éric Forest.

Par ailleurs, l'UMQ a dit compter sur les gouvernements provincial et fédéral afin qu'ils entament rapidement les discussions quant à la gestion des fonds. « Les citoyens ne doivent pas faire les frais de longues négociations qui retarderaient les mises en chantier », a ajouté Éric Forest.

 

Département des métiers de la construction

Selon le Département des métiers de la construction le budget du gouvernement fédéral pour 2013 et 2014 lui permettra de former davantage de futurs travailleurs qualifiés. La subvention canadienne pour l'emploi offrira la possibilité d'accroître la formation et d'en améliorer l'accès, selon l’organisation. Compte tenu de la pénurie de travailleurs qualifiés à laquelle sont confrontés de nombreux employeurs de la construction, le fait d'exiger, pour obtenir des contrats du gouvernement canadien, que les employeurs dans les secteurs de la construction et de l'entretien offrent un programme de formation et d'apprentissage conformément à des conditions commerciales ne peut que renforcer la croissance des compétences, remarque le Département.

 

« Si le Canada doit recruter, former et déployer les quelque 300 000 personnes dont nous aurons besoin à court terme, selon le Conseil sectoriel de la construction, nous devons tirer le maximum possible de l'investissement fédéral. Les annonces du budget fédéral semblent vraiment représenter un fabuleux départ dans cette direction », a affirmé Robert Blakely, directeur des Affaires canadiennes du Département.

 

Sources : FQM, Ingénieurs Canada, UMQ, Building & Construction Trades Department, AFL-CIO