Casino de Montréal : les travaux de modernisation sont terminés

Par François G. Cellier

Après cinq années marquées par de multiples défis de conception et de construction, le grand réaménagement intérieur du Casino de Montréal est maintenant complété. Ce faisant, l’établissement a bonifié son offre de divertissement axée sur le jeu. L’immeuble s’est non seulement métamorphosé pour être conforme au goût du jour ; il mise, en outre, sur une plus grande fonctionnalité et a redéfini ses points de repères.

 

Le Casino de Montréal n’avait pas été revisité depuis 1993, date d’acquisition par Loto-Québec de cet ancien pavillon de la France pendant l’Expo 67. Mis à part un stationnement souterrain de quatre étages construit en 1994, ainsi qu’une gare pour autocar, les installations sont demeurées dans le même état jusqu’en 2009, année qui a coïncidé avec le début de ces transformations majeures qui ont coûté 305 millions $. Elles auront permis d’en augmenter l’attractivité auprès des usagers, qu’ils soient d’ici ou d’ailleurs.

 

Le parachèvement des présents travaux constituait la phase III du projet, en quelque sorte. Ils ont été répartis en 200 lots et réalisés sans perturber les activités quotidiennes. Cette fois, « l’objectif premier visait à clarifier les circulations extérieures et intérieures du bâtiment, et à améliorer la qualité des espaces destinés au jeu, à la détente et à la restauration », ont dit Yves Dagenais et Eugenio Carelli, respectivement associés au sein des firmes Menkès Shooner Dagenais LeTourneux Architectes et Provencher Roy et Associés Architectes, qui ont travaillé en consortium dans ce projet.

 

« Dans le monde, rares sont les établissements de ce genre à comporter plusieurs niveaux, comme c’est le cas dans ce casino », d’indiquer Eugenio Carelli. La plupart n’ont qu’un seul plancher, ce qui assure une meilleure rentabilisation des opérations. Pour qu’il en soit de même à Montréal, les concepteurs ont d’abord ramené l’accès au Casino à une seule entrée, lui qui en comptait trois auparavant. Cette rationalisation crée une convergence des circulations automobiles et piétonnes vers un même point d’accès, simplifiant de ce fait la vie des usagers. Constituée de murs-rideaux et d’un éperon qui pointe vers le ciel, cette entrée regroupe les services d’accueil et de sécurité, ainsi que le vestiaire.

 

Une fois cette première étape franchie, il a ensuite fallu s’attaquer à l’ouverture (hub) centrale du Casino, qui s’élevait jusqu’au dernier étage. Après y avoir ajouté un quatrième ascenseur et amélioré leurs performances, on a ensuite rempli partiellement ladite ouverture. Les aires de jeux sont désormais « réparties autour de cette colonne vertébrale matérialisée par une grande résille en lamelles d’aluminium avec, au sud, les ascenseurs panoramiques et un mur multimédia, et au nord, les escaliers ». Le 5e niveau accueille les aires destinées à la restauration. L’idée derrière cette reconfiguration consistait à rationaliser les allées et venues dans le Casino, en séparant clairement les escaliers des ascenseurs. Ce réaménagement a constitué la pièce maîtresse des travaux.

 

Un autre lot majeur consistait à agrandir (5 000 pieds carrés) la zone appelée haute mise. Cette superficie additionnelle a par la suite servi d’espace tampon, afin d’y relocaliser temporairement la clientèle pour pouvoir travailler dans d’autres secteurs. La démolition complète du 5e niveau a aussi représenté une importante opération dans ce projet. Les deux restaurants qui s’y trouvaient ont été remplacés par quatre autres.

 

« Le Casino logeait une multitude d’espaces de bureaux et de soutien, qui se trouvaient pour la plupart sur des mezzanines. Celles-ci avaient comme effet d’amoindrir la qualité des aires de jeu, ce qui leur enlevait ce côté magistral qui caractérise les zones avec plafonds hauts », relate Yves Dagenais, également chargé de projet. Il a donc été décidé d’ajouter les galeries nord et sud, de chaque côté des stationnements P1, P2 et P3. La première galerie accueille les secteurs de la surveillance, du comptage ainsi que la voûte, tandis que la seconde loge les bureaux de la direction générale et des ressources humaines. Une fois ces espaces construits, encore là, les usagers ont pu y être relocalisés, afin de procéder à la démolition des mezzanines et ainsi obtenir des aires de jeu beaucoup plus majestueuses.  

 

Ce vaste chantier a donné place à un « véritable laboratoire d’expérimentation » des matériaux. Un budget consenti pour la recherche et le développement (R-D) a aussi permis de tester les assemblages et les éclairages. Cet exercice de créativité, qui a duré plusieurs semaines, « a été poussé jusqu’à modifier la perception traditionnelle des fonctionnalités de l’espace. Ainsi, les murs sont devenus signalétiques, éclairage d’ambiance et support d’identité visuelle », ont fait remarquer Eugenio Carelli et Yves Dagenais.

 

Ce mégachantier a pris fin en décembre 2013. La gestion de construction a été assumée par Pomerleau. Quant au génie mécanique et électrique, il a été confié à Teknika HBA et Bouthillette Parizeau, tandis que la structure était assumée par Pasquin Saint-Jean et Associés et Roche. Les cuisines et les bars relèvent de Genivar. Au total, ce chantier a investi 45 000 mètres carrés de superficie.

 


Cet article est paru dans l’édition du vendredi 9 mai 2014 2014 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !