Conclusions de la CNESST sur un décès à Laval

La Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a dévoilé les conclusions de son enquête concernant un accident survenu à Laval où un manœuvre perdait la vie, écrasé par un chariot élévateur.

À la suite de son enquête, la CNESST retient, entre autres causes, la gestion déficiente concernant le stationnement du chariot élévateur dans l'aire d'entreposage du chantier de construction.

 

Le travailleur est écrasé par son chariot élévateur

Le 29 septembre 2016, Stéphane Rémillard opérait un chariot élévateur tout-terrain et agissait également comme signaleur de l'opérateur de la grue à tour. À l'arrivée d'une bétonnière, l'opérateur de la grue a demandé à M. Rémillard, par radio, d'amarrer le godet à béton aux crochets de la grue. Par la suite, M. Rémillard a reculé le chariot élévateur qu'il conduisait sur la pente ascendante de la rampe d'accès, des feuilles de contreplaqué alors posées sur les fourches soulevées du chariot. Une fois rendu au sommet de la rampe, il a abandonné ce dernier au sommet avec sa charge de feuilles de contreplaqué, sans rabaisser les fourches au sol, mettre les freins ou arrêter le moteur. Puis, il est allé amarrer le godet aux crochets de la grue à tour.

 

Alors qu'il amarrait le godet, le chariot élévateur s'est mis en mouvement et a descendu la rampe. L'opérateur de la grue a alors averti M. Rémillard que son chariot élévateur roulait sur la rampe d'accès. M. Rémillard a couru vers le chariot en passant par la paroi de la rampe constituée de pierres, de végétation et de débris. Ce faisant, il a perdu l'équilibre et s'est retrouvé devant la roue avant gauche du chariot élévateur, qui l'a écrasé. L'opérateur de la grue, qui était en communication avec M. Rémillard, a vu toute la scène et demandé du secours en composant le 911. Transportée au centre hospitalier, la victime est décédée deux jours plus tard. 

 

Exigences de la CNESST

À la suite de l'accident, la CNESST a interdit l'utilisation du chariot élévateur tout-terrain. Elle a également suspendu tous travaux de manutention de charges à l'aide d'un chariot élévateur tout-terrain dans l'aire d'entreposage.

 

La CNESST a exigé de l'entreprise Coffrage CR de Terrebonne qu'une méthode de travail pour le stationnement du chariot élévateur et la sortie de cabine de l'opérateur soit élaborée. Elle a également réclamé que l'employeur s'assure d'offrir une formation appropriée au travailleur responsable de ces opérations et de mettre en place des mesures de supervision adéquates. À la suite de la mise en application des correctifs exigés, la CNESST a autorisé la reprise des travaux de manutention de charges à l'aide d'un chariot élévateur tout-terrain.

 

La CNESST a aussi exigé du maître d'œuvre, San Carlo Construction inc., que les travailleurs du chantier soient informés des mesures préventives concernant le stationnement sécuritaire des chariots élévateurs tout-terrain dans l'aire d'entreposage du chantier.

 

Source : CNESST