Conclusions de l’enquête de la CNESST après un décès sur un chantier de Montréal

Le 14 décembre 2016, un manœuvre spécialisé et signaleur de grue est décédé des suites d’un accident du travail survenu sur un chantier à Montréal. Il a été frappé mortellement par une plateforme de montage qui s’est décrochée de la tour d’une grue.

À la suite de son enquête, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) retient comme principale cause des lacunes dans l’aménagement et l’utilisation de la grue à tour concernée.

 

Une plateforme de montage se décroche et termine sa chute sur le signaleur

Le jour de l’accident, les employés s’affairaient à la mise en place du béton pour couler la dalle du plancher du vingtième étage d’un édifice en construction. Ces travaux étaient réalisés à l’aide de bennes à béton, lesquelles étaient transportées par une grue à tour. Lors d’une manœuvre de rotation de la grue, un câble de levage s’est coincé dans le garde-corps d’une des plateformes de montage installées sur la tour de la grue. La plateforme de montage, pesant 75 kg, s’est alors décrochée et a chuté 18 mètres plus bas. Dans sa chute, la plateforme de montage a frappé une benne à béton et a rebondi sur le travailleur. Les services d’urgence ont été appelés sur les lieux de l’accident et son décès a été constaté au centre hospitalier.

 

Causes de l’accident

L’enquête a permis à la CNESST de retenir trois causes pour expliquer l’accident :

  • D’une part, les deux plateformes de montage accrochées à la tour de la grue tenaient sur leurs supports, sans attaches, alors qu’elles auraient dû être ancrées et boulonnées à ceux-ci.  
  • D’autre part, les plateformes de montage présentes sur la tour ont interféré avec la trajectoire du brin intérieur du câble de levage. En effet, lorsque le grutier a exécuté une rotation de la flèche, le brin intérieur du câble de levage est entré en contact avec l’extrémité d’une des plateformes et le câble s’est coincé dans un élément du garde-corps de la plateforme. Sous la tension produite, la plateforme, libre d’attaches, a été soulevée de ses supports et a chuté 18 mètres plus bas.
  • Enfin, la gestion de la santé et de la sécurité du travail a été déficiente en ce qui a trait à l’aménagement et à l’utilisation sécuritaire de la grue à tour. L’enquête a permis de constater des lacunes dans la mise en application du programme de prévention du maître d’œuvre. Par ailleurs, aucune analyse sécuritaire de tâches n’avait été réalisée pour les phases de montage, de hissage ou de démontage de la grue à tour.

 

Exigences de la CNESST

À la suite de l’accident, la CNESST a interdit l’utilisation de la grue à tour en cause dans l’accident afin de vérifier le bon fonctionnement de ses composants. Elle a aussi exigé de l’employeur une attestation de conformité de la grue à tour, signée par un ingénieur, précisant que celle-ci est sécuritaire. Par la suite la CNESST a autorisé l’utilisation de la grue à tour après réception de l’attestation de conformité de la part de l’employeur.

 

Source : CNESST