Décès d’un travailleur d’une carrière de sable : la CSST se prononce

Communiqué

Le 5 mai 2010, Gaétan Imbeault fait une chute de près de 30 mètres, alors qu'il procède à des travaux de forage dans une carrière d'Ayer's Cliff. La gestion déficiente de la santé et de la sécurité pour la protection contre les chutes de hauteur figure parmi les causes à l'origine de cet accident. La CSST rend publiques les conclusions de son enquête afin de sensibiliser les employeurs à l'importance d'une saine gestion de la santé et de la sécurité du travail et pour assurer la protection des travailleurs contre les chutes de hauteur. Rappelons qu'au cours des cinq dernières années, au Québec, 14 travailleurs du secteur des carrières et des sablières sont décédés à la suite d'un accident du travail.

 

Chute de près de 30 mètres

L'entreprise DNX Castonguay se spécialise en forage et en dynamitage, notamment dans des sites à ciel ouvert. Le jour de l'accident, le foreur Gaétan Imbeault et un stagiaire forent au sommet d'une paroi de la carrière à l'aide d'une foreuse. M. Imbeault vient de terminer le forage d'un trou et retire les tiges de forage quand l’une d'entre elles se décroche de la tête rotative et tombe. Se trouvant à 1,5 mètre du bord de la paroi, le foreur recule lors du mouvement de la tige. Il fait une chute de près de 30 mètres. Les secours sont appelés et le décès du foreur est constaté.

 

L'enquête a permis à la CSST d'identifier trois causes pour expliquer cet accident. D'abord, la configuration du site expose le travailleur à un danger de chute. Ensuite, la gestion de la santé et de la sécurité en ce qui a trait à la protection contre les chutes de hauteur est déficiente. Enfin, lors du retrait des tiges, la conception de la machine fait en sorte que le travailleur est exposé aux mouvements intempestifs de la tige supérieure.

 

La CSST exige une procédure de travail sécuritaire

Dès son arrivée sur les lieux, la CSST a arrêté les travaux de forage jusqu'à ce qu'une procédure de travail sécuritaire soit élaborée en ce qui concerne, notamment, les mesures de prévention contre les chutes de hauteur. L'employeur s'est conformé aux exigences de la CSST et les travaux ont pu reprendre quelques jours après l'accident.

 

La CSST considère que DNX Castonguay a agi de façon à compromettre la sécurité des travailleurs. En conséquence, un constat d'infraction lui sera délivré. L'entreprise s'expose à une amende qui peut varier entre 5 000 $ et 20 000 $ pour une première offense et entre 10 000 $ et 50 000 $ en cas de récidive. Notons cependant que l'amende, pour ce type d'infraction commise à compter du 1er juillet 2010, pourra varier de 10 000 $ à 40 000 $ pour une première offense.

 

La CSST rappelle aux employeurs exploitant une carrière leur obligation de protéger les travailleurs lorsqu'ils sont exposés à un danger de chute de trois mètres et plus. La protection peut être effectuée par un garde-corps, un système limiteur de déplacement ou un système de protection contre les chutes.

 

Source : CSST