Décès d'un travailleur sur le chantier d'ArcelorMittal à Fermont : la CSST enquête

Le 24 mai 2012, M. Éric Gélinas, chaudronnier pour l'entreprise Gastier M. P. inc. d'Anjou, perd la vie au travail après avoir été coincé entre une poutre et le panneau de commande de la plateforme élévatrice qu'il manœuvrait. L'accident a lieu sur le chantier d'agrandissement du concentrateur d'ArcelorMittal Mines Canada au Mont-Wright, à Fermont. Parmi les causes à l'origine de l'accident, la CSST identifie une méthode de travail inadéquate et une gestion déficiente en ce qui concerne l'utilisation de la plateforme.

 

La CSST rend ainsi publiques les conclusions de son enquête afin de sensibiliser tous les milieux de travail à l'importance de la gestion de la santé et de la sécurité du travail. Rappelons qu'au Québec, entre 2007 et 2011, 75 travailleurs de la construction ont perdu la vie à la suite d'un accident du travail.

 

Le dos du travailleur se coince entre une poutre d'acier et le panneau de commande

Le matin de l'accident, M. Gélinas effectue du marquage sous les poutres d'acier du plafond d'une structure du concentrateur, ce qui permettra d'identifier l'endroit des points d'attache de certains équipements. Pour ce faire, il prend place dans le panier d'une plateforme élévatrice à mât articulé. Alors qu'il place le panier vers un point à marquer, son dos reste coincé entre une poutre d'acier et le panneau de commande de la plateforme. Un collègue parvient à le libérer en utilisant le panneau de commande de l'appareil au sol. Les services d'urgence sont appelés sur place et le travailleur est transporté au Centre de santé et de services sociaux de l'Hématite, où son décès est constaté.

 

Mieux identifier les dangers

L'enquête a permis à la CSST d'identifier deux causes afin d'expliquer l'accident. La première concerne les manœuvres d'approche du panier. L'enquête a révélé que la vitesse trop grande de déplacement du panier a empêché le travailleur d'arrêter à temps l'appareil lorsqu'il a été poussé contre une poutre. La seconde cause touche la gestion de la santé et de la sécurité. Elle met en lumière qu'une inspection rigoureuse des zones à risque n'a pas été faite et qu'une procédure claire n'a pas été fournie au travailleur pour qu'il fasse toujours fonctionner sa plateforme à vitesse minimale en présence d'obstacles.

 

La CSST exige une procédure sécuritaire

À la suite de l'accident, la CSST a exigé de l'employeur et du maître d'œuvre qu'ils élaborent une méthode sécuritaire de travail pour placer une plateforme élévatrice à proximité de zones de coincement possibles pour les travailleurs. Ceux-ci se sont conformés à l'exigence.

 

La CSST considère que l'employeur, Gastier M. P. inc., a agi de façon à compromettre la sécurité des travailleurs. En conséquence, un constat d'infraction lui a été délivré. Pour cette infraction, l'amende peut varier de 15 420 $ à 61 680 $ pour une première offense, et de 30 840 $ à 154 200 $ en cas de récidive.

 

Mesures de prévention

Afin d'éviter qu'un tel accident se reproduise, la CSST informera l'Association de la construction du Québec (ACQ), l'Association provinciale des constructeurs d'habitations du Québec (APCHQ) et l'Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec (ACRGTQ) afin qu'elles informent leurs membres des conclusions de cette enquête.

 

La CSST informera également l'Association canadienne de normalisation (CSA) des conclusions de son enquête et attirera plus particulièrement son attention sur le danger de coincement d'un travailleur utilisant une plateforme élévatrice à mât télescopique articulé.

 

De plus, le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport, dans le cadre de son partenariat avec la CSST, diffusera le rapport d'enquête dans les établissements de formation qui offrent les programmes d'études liés aux métiers de la construction.

Tous nos chantiers de construction, les petits comme les grands, doivent être sécuritaires. Tout le temps.

Au Québec, malgré la baisse des lésions enregistrées ces dernières années grâce aux efforts des partenaires, le secteur de la construction demeure l'un des plus touchés par les accidents du travail et les maladies professionnelles. Chaque jour, 20 travailleurs de la construction sont blessés. Pour prévenir les accidents sur un chantier, il faut intégrer le volet de la santé et de la sécurité du travail aux autres activités de gestion en appliquant un programme de prévention. Cette démarche de gestion consiste à identifier les dangers, à les éliminer ou à les contrôler, à informer les travailleurs et à les former, et à assurer auprès d'eux une supervision adéquate. Parce que le Québec a besoin de tous ses travailleurs.

 

Rapport d'enquête de l'accident réalisé par la CSST.

 

Source : CSST