Dragage du Saint-Laurent : Océan jette l'ancre sur 30 M$

Marie Gagnon

Groupe Océan vient de remporter un important contrat de 30 millions $, de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada (TPSGC), pour le dragage d’entretien de deux tronçons de la voie navigable du fleuve Saint-Laurent. Les travaux, qui seront réalisés par Dragage Saint-Maurice, une filiale de Groupe Océan, visent à rétablir les profondeurs dans la Traverse du Nord, située entre l’île d’Orléans et le cap Gribane, et le secteur Bécancour. Suivant le niveau d’ensablement, le secteur de la Traverse Cap-Santé pourra également être dragué en option.

 

Comme l’indique l’appel d’offres lancé par TPSGC, les travaux s’échelonneront sur sept ans, soit de 2012 à 2018, et seront effectués sur deux périodes, la première en juin et la seconde entre août et octobre. On compte retirer ainsi annuellement quelque 50 000 mètres cubes de sédiments dans le secteur de la Traverse du Nord et environ 20 000 mètres cubes dans le secteur Bécancour à Batiscan. Du côté de la Traverse Cap-Santé, le dragage, qui sera fait en option, pourra atteindre un volume annuel approximatif de 2 000 mètres cubes.

 

Pour Carole Campeau, directrice exécutive du développement des affaires du Groupe Océan, ce contrat représente une belle opportunité de croissance pour la firme de Québec. Depuis trois ans, ce juteux contrat était en effet confié à des sociétés étrangères, les entreprises québécoises ne possédant pas l’équipement exigé par TPSGC. « Pour effectuer ces travaux, sans perturber la circulation maritime, la drague doit être autopropulsée et facilement mobilisable, indique-t-elle. De plus, TPSGC demande que la drague soit équipée d’une élinde traînante et que les sédiments soient accumulés dans sa cale. »

 

D’une longueur d’environ 30 kilomètres, le secteur de la Traverse du Nord présente en effet plusieurs particularités. Non seulement le secteur est-il très achalandé – on y recense annuellement quelque 6 000 passages de navires –, mais les marées y sont également très importantes. Et c’est sans compter les forts courants, qui compliquent les conditions de navigation. L’utilisation d’un navire monocoque pour draguer les fonds de ce secteur, comme l’exige TPSGC, est donc pleinement justifiée.

 

Toutefois, l’entreprise navale ne disposant pas d’une telle drague, elle devra donc la construire dans son chantier de l’Isle-aux-Coudres. « Cela représente au bas mot un investissement de 25 millions $ et près de 12 mois en atelier, précise Carole Campeau. Mais la durée du contrat et la perspective d’effectuer des travaux de dragage ailleurs au pays et même sur la côte est américaine, ainsi que des projets de protection des berges, nous portent à croire que cet investissement sera rapidement rentabilisé. »