Aucune entente n'ayant été conclue, l'Alliance syndicale a déclenché la grève dans la construction à minuit le 24 mai 2017.

Des piquets de grève seront installés à l'entrée de plusieurs chantiers et les travailleurs sont invités à se mobiliser pacifiquement. L'Alliance syndicale rappelle qu'il est important que toutes ces actions se fassent dans le calme et le respect.

 

Il s'agit également de la deuxième grève générale illimitée dans l'industrie de la construction en quatre ans.

 

Application de la Loi R-20

La grève s'applique à tous les travaux de construction définis à la Loi R-20, soit les travaux de fondation, d'érection, d'entretien, de réparation, de rénovation, de modification, de démolition ainsi que les travaux d'aménagement préalable de sol effectués au regard d'un bâtiment ou d'un ouvrage de génie civil.

 

Toutefois, la Loi R-20 prévoit certaines exceptions. Ainsi, la grève ne s'applique pas, notamment:

  • aux travaux de rénovation, de modification, de réparation et d'entretien d'une résidence, lorsque ceux-ci sont faits à des fins personnelles par la personne qui habite les lieux;
  • aux travaux d'entretien et de réparation exécutés par les salariés permanents d'une entreprise propriétaire d'un édifice (ex. commerce, édifice à logements, duplex, triplex, etc.);
  • aux travaux d'entretien, de rénovation, de réparation et de modification exécutés par les salariés permanents des municipalités, des commissions scolaires, des collèges et des établissements de santé;
  • aux travaux de construction de canalisations d'eau, d'égouts, de pavages et de trottoirs et à d'autres travaux du même genre exécutés par les salariés permanents des municipalités.

 

Il faut rappeler qu'il n'existe aucun recours contre un travailleur qui exerce ou non son droit de grève. En d'autres mots, les travailleurs de la construction ont le droit de faire la grève ou de travailler durant la grève. Les employeurs peuvent également maintenir leurs chantiers ouverts.

 

Opposition à une loi spéciale

La partie syndicale met en garde le gouvernement du Québec contre l'adoption d'une loi spéciale pour régler les négociations dans l'industrie de la construction.

 

En effet, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) et la Confédération des syndicats nationaux (CSN) rappellent que la Cour suprême a renversé une décision du gouvernement de la Saskatchewan lorsque celui-ci avait limité par une loi spéciale le droit de débrayer de ses employés.

 

Les travailleurs et travailleuses de la construction n'ont pas droit à la rétroactivité lors des négociations des conventions collectives, ce que la partie syndicale réclame. Les travaux de reconstruction des résidences dans les lieux inondées pourront tout de même se poursuivre durant la grève, tels qu'annoncés par l'Alliance syndicale.

 

Sources : Alliance syndicale, CCQ, FTQ et CSN