Habitations Plamondon – Des fuites d’air causent de la moisissure

Par Christian Chaloux

Les problèmes récurrents de la qualité de l’air aux Habitations Plamondon, une propriété de l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM), exigent cette fois-ci une réfection majeure de l’enveloppe extérieure du bâtiment. Le projet est évalué à 9 millions $.

 

L’OMHM mène depuis deux ans diverses expertises et travaux afin de déterminer pourquoi le bâtiment souffre de problèmes de moisissure, de qualité de l’air, de mauvaises odeurs et d’infiltration d’eau.

 

Des travaux majeurs ont été effectués en 2010 pour refaire la toiture, en plus du nettoyage de tous les conduits d’aération d’air, incluant les hottes d’air dans les cuisines.

 

Malheureusement, les problèmes de santé des locataires n’ont pas été réglés, ce qui a obligé la santé publique à reloger les ménages qui résidaient au 8e étage des Habitations Plamondon. Quelques-uns ont cependant choisi de demeurer sur place puisque la piètre qualité de l’air les affectait très peu ou pas du tout.

 

Thermographie et infiltrométrie

En 2011, les expertises se poursuivent pour trouver une fois pour toutes la nature des problèmes. Une thermographie de l’enveloppe du bâtiment a été réalisée suivie de différents tests d’infiltrométrie afin de déterminer précisément les entrées d’air dans le bâtiment. Les zones froides et les fuites d’air sont alors localisées à plusieurs endroits dans le bâtiment. Ces fuites provoquent de l’humidité qui occasionne ultimement la prolifération de moisissure.

 

« L’infiltrométrie nous a permis de comprendre qu’un gros volume d’air circule dans l’enveloppe, ce qui engendre une grande humidité. En déconstruisant les murs aux 4e et 8e étages, on a constaté la présence de moisissure dans le gypse extérieur et dans la laine », précise M. Serge Villandré, directeur du secteur sud-ouest à l’OMHM.  La déconstruction de plusieurs murs extérieurs a permis aux experts d’arriver à la conclusion que les problèmes de moisissure étaient généralisés partout dans le bâtiment.

 

Reconstruction

Pour corriger définitivement les problèmes, l’OMHM entreprendra sous peu des travaux de reconstruction de l’enveloppe extérieure. La composition de cette dernière est faite de brique, gypse extérieur et colombages métalliques. « Nos inspections nous amènent à la conclusion qu’il faut refaire tout l’immeuble », précise M. Villandré.

 

Le projet englobera également des travaux touchant l’électromécanique du bâtiment, soit la ventilation de l’immeuble, des corridors et des logements.

L’architecte au dossier, François Heppell de Montréal, œuvre déjà à la conception des plans et devis. Ce dernier complétera son travail d’ici février 2013, afin de lancer les appels d’offres dans les semaines suivantes. Le chantier s’amorcerait, selon un calendrier très préliminaire, au printemps ou à l’été 2013 pour une fin des travaux prévue d’ici l’été 2014.

 

Développement durable

Aucun élément LEED ne sera inclus dans les plans et devis, mais l’entrepreneur devra suivre les consignes du plan de développement durable en vigueur à l’OMHM. Par contre, la récupération des matériaux ne sera probablement pas à l’ordre du jour à cause d’une possible contamination de ces derniers à la moisissure.

 

Le bâtiment de huit étages a accueilli ses premiers résidents en 1980. La superficie est de 804 mètres carrés au sol. La station de métro Plamondon et des commerces occupent le rez-de-chaussée.

 

Les 60 ménages qui demeurent dans les Habitations Plamondon sont présentement en processus de transfert et ils auront tous déménagé d’ici le 31 décembre prochain.

 


Cet article est paru dans l’édition du mardi 28 août 2012 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !