Un hôtel transformé en centre d’art à Boucherville

Par François G. Cellier

La construction du futur Café Centre d’Art de Boucherville entame son dernier droit. Les travaux  se déroulent dans l’ancien hôtel Boucherville sur le boulevard Marie-Victorin, qui a été érigé en 1891.

 

Ils ont pu être réalisés après l’expropriation officielle de son précédent propriétaire, en 2011, par la Ville de Boucherville. Ce dernier s’attendait à recevoir un peu plus de 1 million $ en dédommagements, à la suite d’une décision rendue par le tribunal administratif du Québec, en mai 2013. Mais les élus de Boucherville sont allés en appel de ce jugement, après en avoir obtenu l’autorisation par la Cour du Québec, afin que ce montant soit possiblement revu à la baisse. Il faut savoir que l’immeuble était « beaucoup plus contaminé que prévu », dit-on.

 

Un constat appuyé par la directrice de la Direction du génie à la Ville de Boucherville, Sandra Avakian. Déjà, en avril 2011, cette ingénieure avait observé plusieurs anomalies dans l’immeuble, à savoir des infiltrations d’eau au sous-sol et au troisième étage. Le bâtiment était aussi affecté par des moisissures dans ledit sous-sol.

 

« Il a été laissé à l’abandon pendant quelques années. Aucuns travaux d’entretien n’y ont été réalisés durant tout ce temps », affirme  Sandra Avakian, qui a aussi constaté que la bâtisse a fait l’objet de vandalisme, et qu’elle ne fut ni chauffée ni éclairée pendant un certain temps.

 

Mais avant d’attaquer le plat principal des travaux, des réparations s’imposaient pour corriger certaines problématiques. La première phase (de trois) s’est déroulée entre l’automne 2012 et avril 2013, afin de redonner une étanchéité aux diverses toitures, qui laissaient l’eau s’infiltrer à l’intérieur du bâtiment.

 

On a également procédé à des échantillonnages de contaminants, pour savoir si les murs contenaient de l’amiante, ce qui était le cas. La seconde phase des travaux (avril 2013 à janvier 2014) a justement servi à éliminer cette amiante, à consolider les éléments structuraux et à remettre le tout aux normes.

 

Les défis techniques ont été nombreux pendant ces deux phases, notamment celle consacrée à la décontamination, car travailler avec de l’amiante requiert des précautions particulières. La firme d’ingénierie LVM était mandatée pour en superviser les travaux, ainsi que pour analyser les capacités portantes des sols. Autre surprise : en enlevant le gypse, les professionnels de chez Dessau, qui ont pris en charge les volets en structure, mécanique et électricité de ce projet, ont relevé des faiblesses structurales à certains endroits.

 

Côté architecture, Boucherville a travaillé avec l’architecte Louise Hogues (PA LEED), qui s’est penchée sur l’étude de faisabilité des travaux, ainsi que BGLA – Architecture + Design Urbain, qui a élaboré les plans et devis et assuré la surveillance des travaux.

 

Les travaux relatifs à la troisième phase ont commencé en avril 2014. L’entrepreneur qui en est responsable est TRM Construction inc. Cette troisième phase a fourni l’occasion de tout reconstruire l’intérieur des lieux, car à l’issue des travaux préparatoires, il ne restait que l’enveloppe du bâtiment.

 

Essentiellement, « il s’agissait de réaménager ses espaces intérieurs pour rendre le tout plus accessible et fonctionnel, compte tenu de sa nouvelle vocation », souligne Sandra Avakian. Il s’y trouvera entre autres un café et des salles d’exposition qui seront accessibles au grand public. En outre, les artistes disposeront de locaux où ils pourront y travailler avec vue sur le fleuve Saint-Laurent.

 

Précisons que l’échéancier initial de ce projet, qui nécessitera au total 6 115 000 $, est prévu au début de l’année 2015.

 


Cet article est paru dans l’édition du mardi 28 octobre 2014 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !