Industrie de la construction - Des vacances bien méritées !

Par Benoit Poirier

Officiellement, pour la 41e année consécutive, la majorité des travailleurs, des travailleuses et des employeurs du secteur de la construction se la couleront douce durant deux longues semaines ! C’est une pause bien méritée, si l’on en juge par l’intensité de l’activité qui se manifeste actuellement dans la plupart des secteurs de l’industrie et des régions du Québec.

 

Les traditionnelles vacances de la construction ont lieu cette année du dimanche 22 juillet au samedi 4 août. Bien qu’obligatoire, cette période hors des chantiers exclut cependant environ 20 % de la main‑d’œuvre. En effet, sont soustraits de cette clause de la convention collective les personnes assignées à des travaux d’urgence, d'entretien, de rénovation ou de modification ainsi qu’à une grande partie des travaux de génie civil et de voirie.

 

Par ailleurs, dans le secteur dit « résidentiel léger », bâtiments dont la charpente n’est pas composée surtout de poutres, de colonnes d’acier, de béton armé ou de substituts de tels matériaux, il est permis de reporter la période de vacances s’il y a entente à cet égard entre l'entrepreneur et les salariés.

 

Quelque 153 000 chèques : 379 M$

Cette année, la Commission de la construction du Québec (CCQ) a émis plus de 153 000 chèques de vacances, pour un montant total de plus de 379 M$. Il s'agit d'une augmentation de 5,6 % du nombre de chèques et de 16,2 % du montant versé lors de la même période l'an dernier, indique l’organisme. Cette somme, prélevée à même la masse salariale, entre juillet et décembre 2011, cumulée dans le Fonds d'indemnités de congés annuels obligatoires et de jours fériés chômés à l'intention de la main‑d’œuvre de la construction, reflète l’effervescence inégalée dont jouit actuellement l’industrie, laquelle devrait se maintenir au moins jusqu’en 2015.

 

Dans l’ensemble de l’industrie, tout indique que le volume de travail record de quelque 156 millions d’heures établi au milieu des années 70, à l’époque dorée de la construction du complexe hydroélectrique La Grande, à la Baie-James, et égalé l’an dernier, devrait être dépassé en 2012.

 

Louis-Pascal Cyr, porte-parole de la CCQ, rapporte que même si la compilation des données est encore en cours, les encaissements des mois de janvier à mai semblent indiquer que l’activité aurait tourné à plus de 160 millions d’heures en termes annualisés, soit au-dessus de la prévision de 159 millions d’heures énoncée au printemps dernier.

 

« La prévision de 159 millions d’heures constitue maintenant un minimum. Un volume de 160 à 165 millions d’heures est envisageable », avance Louis-Pascal Cyr, qui précise que la CCQ n’a toutefois pas encore revu officiellement ses prévisions, ce qui devrait être effectué sous peu.

 

Des chantiers tous azimuts

Alors que le secteur résidentiel a enregistré une légère baisse de 2 % en 2011, le secteur institutionnel et commercial, lui, a connu une progression de 12 % comparativement à 2010. Le secteur industriel et celui des travaux de génie civil et de voirie ont, quant à eux, profité, pour une douzième année consécutive, d’une croissance respective de 9 % et de 8 %, en 2011.

 

Cette tendance devrait se poursuivre, voire gagner en ampleur, grâce, notamment, aux investissements prévus dans les infrastructures municipales, les routes et les ponts, le transport en commun, les lignes de transport d’électricité, tout comme dans le développement du Plan Nord et les projets de modernisation et d’expansion d’alumineries, sans oublier de nouveaux espaces de bureaux, la construction de bâtiments résidentiels découlant de la formation de nouveaux ménages et, bien sûr, la création de grands centres hospitaliers universitaires.

 

L’ensemble de l’industrie de la construction accueille, depuis 2002, entre 11 000 et 16 000 nouveaux travailleurs annuellement. Or, les besoins seront d’au moins 14 000 travailleurs par année d’ici 2014. Cette main-d’œuvre est rendue nécessaire pour répondre aux brillantes perspectives de la construction au Québec et pour pallier au vieillissement des effectifs et à leur haut taux de roulement. Ils sont actuellement au nombre de 160 000, chiffre qui pourrait atteindre 165 000 en 2014.

 

D’après la CCQ, la hausse de l’activité sur les chantiers se manifestera dans toutes les régions, à l’exception de celles de la Baie-James et de l’Outaouais. Ces deux régions enregistreront en effet une certaine baisse, à cause, entre autres, de la finalisation du chantier Eastmain-1A-Sarcelle-Rupert.

 


Cet article est paru dans l’édition du vendredi 20 juillet 2012 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !