Parc Forillon : reconstruction de la route 132

Par Marie-Ève Sirois

À la suite du dépôt d’une étude portant sur l’état des routes de Parcs Canada, en septembre 2011, l’agence gouvernementale canadienne responsable des parcs fédéraux a confirmé un investissement de 15 millions $ destiné à une reconstruction complète de la route 132, dans le secteur du Parc Forillon, plus précisément entre les villages de Cap-des-Rosiers et de Cap-aux-Os.

 

Ce projet a pour but de rendre cette portion de route plus sécuritaire et plus conviviale. Frédéric Sainte-Croix, gestionnaire des biens pour le Parc national Forillon, y voit même une opportunité pour Forillon : « Cet investissement était l’occasion idéale de revoir une portion du tracé de la route. Et à cet effet, notre objectif est de faciliter l’accès au secteur nord du parc et d’en augmenter l’achalandage. » À terme, le tronçon 2 passera plus près du littoral et la configuration de la nouvelle intersection pour accéder à l’entrée du parc sera plus adéquate pour les véhicules récréatifs de plus grandes tailles que les automobiles.

 

Les travaux sur un premier tronçon sont en cours et ils se poursuivront jusqu’en novembre prochain. En juin dernier, l’entrepreneur Sani-Sable L.B. a remporté ce lot, qui couvre une distance d’environ 3 km. Le mandat obtenu consiste à reconstruire la chaussée et les accotements, remplacer les glissières de sécurité, mettre en place un espace de stationnement dans la zone la plus élevée du tracé et refaire les ponceaux existants. Ajoutons que dans le cadre de ces travaux majeurs, la signalisation sera améliorée et les fossés seront nettoyés et reprofilés. Les plans et devis pour ce tronçon ont été préparés par Dessau (novembre 2013 - juin 2014), également responsable des études d’avant-projet et de la conception de la phase à venir.

 

Le tronçon 1 est une portion très accidentée avec des pentes importantes. Pour des raisons budgétaires, et puisque ce tronçon revêt un caractère panoramique, le tracé n’a pas fait l’objet de changements. Du côté du tronçon 2, quatre options ont été analysées et c’est en mai dernier que Parcs Canada a statué sur le tracé final, qui est présentement en phase d’optimisation. Lorsque les travaux de ce tronçon seront terminés, la voie aura été modifiée en plan et en profil et elle sera en tout point conforme aux normes de Transports Québec.

 

Maintenant que l’avant-projet du tronçon 2 est complété, la conception de cette portion de 7 km est sur le point de débuter et elle se poursuivra jusqu’en mars prochain. Frédéric Sainte-Croix explique les étapes qui suivront : « La reconstruction du tronçon 2 fera l’objet de deux appels d’offres distincts. Un premier lot sera publié en avril 2015, pour des travaux à effectuer l’été prochain. Puis, au mois d’avril 2016, un deuxième lot sera lancé pour l’achèvement du tronçon 2. » L’un des deux lots inclura la construction d’un pont, au-dessus du ruisseau de Cap-des-Rosiers. De plus, en marge de ces appels d’offres, quelques contrats de déboisement devront aussi être octroyés, mais les modes d’attribution de ces derniers ne sont pas encore arrêtés.

 

Jusqu’à présent les périodes de circulation en alternance découlant des travaux sur le premier tronçon ont causé quelques délais aux usagers du parc. Mais déjà, une grande partie de la zone touchée par le chantier routier donne accès à deux voies. « Il ne reste qu’une portion de 300 mètres qui oblige la circulation en alternance », note M. Sainte-Croix.

 

Du côté de l’entrepreneur, plusieurs impératifs environnementaux doivent être respectés. Ce dernier doit notamment installer des barrières à sédiments et des filtres à ballots de paille pour protéger les cours d’eau. L’entreposage de l’essence doit être effectué à plus de 30 m d’un plan d’eau et des mesures de contrôle de la poussière sont aussi exigées. Dessau assure la surveillance de chantier par le biais de visites hebdomadaires ou quotidiennes, dépendant des besoins.

 

Au passage, Frédéric Sainte-Croix mentionne qu’une réutilisation des surplus de déblais du tronçon 1 a été planifiée pour servir de remblais au tronçon 2. « Ainsi, dit-il, les déblais de qualité adéquate ont été transportés dans une zone déjà déboisée du tronçon 2, en prévision des travaux de l’été prochain. » D’autre part, les sections situées sur des vestiges archéologiques ont été documentées et elles ne seront pas excavées, car les perturbations des sols doivent être évitées. Les remblais mis en place pour la construction de la route protègent les vestiges et permettent de ne pas majorer extensivement les coûts et délais du projet.

 


Cet article est paru dans l’édition du vendredi 12 septembre 2014 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !