Projet de loi 33 – De l’action sur les chantiers québécois !

Rédaction

Comme envisagé, certains chantiers se sont arrêtés lundi, manifestation des désaccords face au projet de loi 33, Loi éliminant le placement syndical et visant l'amélioration du fonctionnement de l'industrie de la construction. Tout au long de la journée, les réactions ont fusé face à ces débrayages et les positions se sont exprimées sur le projet de loi en question. Voici un bref compte rendu des opinions émises dans l’industrie :

 

D’abord, le Conseil du patronat du Québec a tenu à réitérer son appel au calme auprès des travailleurs concernés, invitant ceux-ci à faire part de leurs préoccupations face au projet de loi 33 par l’entremise de leurs associations syndicales dans le cadre de la consultation publique de la Commission de l’économie et du travail qui débutait hier à Québec. Le Conseil a aussi mentionné que les activités de débrayage illégales déployées hier représentaient des pertes financières importantes pour les donneurs d’ouvrage et les entreprises en construction, des pertes estimées entre 1,2 et 1, 3 million $ par jour de travail perdu, dénonçant du même coup toute forme d’intimidation. Plus tard cette semaine, le Conseil du patronat présentera la position des employeurs québécois sur le projet de loi devant la Commission de l’économie et du travail.

 

Pour sa part, la CSN-Construction laissait savoir hier qu’elle avait demandé à ses membres, dès vendredi, de se présenter au travail comme prévu. Elle a toutefois prévenu les travailleurs de ne pas franchir les lignes de piquetage et les a invités à ne pas s’exposer à des actes d’intimidation ou de violence en quittant les chantiers si ces situations survenaient. La CSN-Construction s’est aussi engagée à faire respecter les conventions collectives auprès des employeurs si ses membres subissaient des pertes de salaire. Elle compte également faire valoir son point de vue sur le projet de loi 33 ce jeudi à 15 h.

 

De son côté, l’Association de la construction du Québec (ACQ) a dénoncé le ralentissement des travaux de construction et les fermetures de chantiers affirmant qu’elle ne tolérerait plus ces actions illégales en invitant les représentants syndicaux à débattre des enjeux du projet de loi en commission parlementaire plutôt que sur les chantiers. L’ACQ a d’ailleurs dit tenir responsables les leaders syndicaux de ces gestes. C’est pourquoi elle a mis en demeure les dirigeants de la FTQ-Construction et le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction-International (CPQMC-I) par la voie de ses procureurs, pour faire cesser ces agissements. L’ACQ a de plus laissé savoir qu’elle a demandé à la ministre du Travail, Lise Thériault, d’intervenir au moyen d’une loi spéciale pour faire cesser l’ensemble de ces gestes illégaux et décourager toute récidive.

 

Alors qu’ils présentaient hier leur mémoire devant la Commission de l’économie et du travail, le Comité pour la défense des droits des travailleuses des métiers et occupations dans l’industrie de la construction et le Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au travail (CIAFT) ont salué l’initiative du gouvernement tout en déplorant l’absence de gestes concrets pour les travailleuses. Les deux organisations ont notamment ciblé des problèmes de discrimination et de harcèlement envers les travailleuses et les travailleurs, qui ne sont pas traités dans l’actuel projet de loi.

 

Enfin, la FTQ réagissait hier à l’intervention du Comité pour la défense des droits des travailleuses des métiers et occupations dans l’industrie de la construction et du CIAFT où on déclarait qu’une travailleuse avait été agressée par un membre de la FTQ et que deux autres femmes avaient été blessées sur le chantier de la Romaine. Le président de la FTQ, Michel Arsenault, a en effet annoncé avoir ordonné une enquête aussitôt après avoir pris connaissance de ces allégations et assuré que de tels comportements seraient condamnés et que des mesures immédiates seraient prises envers les fautifs. La FTQ et la FTQ-Construction se sont cependant dissociées de tout geste d’intimidation ou d’agression après que les premières vérifications ont été faites, affirmant aussi que pour l’instant rien ne permet de conclure à une infraction en ce qui concerne les deux autres femmes blessées. Ils ont ensuite promis leur entière collaboration pour éclaircir la situation.

 

Sources : FTQ et FTQ-Construction, ACQ, CIAFT, Conseil du patronat du Québec, CSN-Construction