Projet YOO Montréal : l’architecture revisitée dans Griffintown

Par François G. Cellier

Philippe Starck et Chapam Construction se sont associés dans un projet d’envergure, soit le YOO Montréal, une copropriété qui comptera 19 étages et 91 appartements. La construction de ce gratte-ciel aura lieu dans le quartier Griffintown, à l’angle des rues Ottawa et Young. Le cofondateur (avec Starck) de la compagnie de design international YOO, John Hitchcox, est également impliqué dans le concept.

 

Maxime Lachance, président de Chapam Construction, connaissait bien le célèbre designer d’intérieur français Philippe Starck, pour avoir vu plusieurs de ses conceptions. « J’ai tout de suite remarqué la différence dans ce qu’il fait, au regard de son style et à sa manière de traiter les espaces. J’avais envie de travailler avec un type comme lui », confie Maxime Lachance.

 

Ce futur bâtiment en béton, dont les aspects structuraux seront assumés par la firme d’ingénierie CPF Groupe Conseil, se voudra un nouveau branding et s’inscrira dans un concept baptisé « village vertical ». L’une des particularités de ce complexe en devenir se trouve dans la diversité des appartements, dont les dessins ont été peaufinés à quelques reprises, afin d’obtenir un produit final à la hauteur des attentes des concepteurs.

 

Les unités de copropriété prévues proposeront trois thématiques : minimal, nature et culture. Les concepteurs de l’immeuble, pour lequel la firme NEUF Architectes est également mise à contribution, travaillent sur plusieurs possibilités, dont un système central de distribution d’eau chaude ainsi que des planchers radiants.

 

Ces planchers représentent un défi technique, car leur masse thermique chauffe autant vers le haut que vers le bas. « Il s’agit d’une innovation pour un immeuble de ce genre. Il faudra donc veiller à la bonne performance technique du système », fait remarquer Hugo Gagnon, architecte chez NEUF Architectes chargé d’élaborer les plans et devis du projet, sous la direction artistique de Philippe Starck. Cette firme assurera aussi la surveillance des travaux. 

 

Un autre défi technique concerne l’installation d’auvents d’une hauteur de 30 pieds, partiellement mobiles et faits d’acier, à même le basilaire de trois étages sur lequel reposera l’immeuble. Ils créeront un effet spectaculaire auprès des personnes qui y pénétreront.

 

En outre, les garde-corps du côté sud du gratte-ciel seront constitués de cellules photovoltaïques. L’énergie solaire qui y sera récupérée servira à éclairer ses parties communes. « Comme il s’agit encore là d’une innovation relativement récente, il faudra s’assurer que le système fonctionne adéquatement », d’ajouter Hugo Gagnon.

 

La firme d’ingénierie mécanique et électrique, Groupe Farley, veillera à ce que les dispositifs de chauffage et de circulation d’air préviennent la condensation, tant sur les murs-rideaux que sur les fenêtres grande hauteur.

 

Les planchers radiants suppléeront d’autres types de systèmes de chauffage normalement utilisés. Ces planchers auront l’avantage d’être performants sur le plan énergétique, et contribueront à faire baisser les coûts de chauffage.

 

L’architecture minimaliste exigée pour ce bâtiment constitue un défi supplémentaire. Quoi qu’on en dise, la simplicité est parfois plus difficile à réaliser que l’ornementation multiple, car un moins grand nombre de détails architecturaux obligent une plus grande précision, en termes de conception.

 

Précisons que la construction du YOO Montréal commencera vers la fin de l’été prochain. La terminaison des travaux est prévue en 2016.

 


Cet article est paru dans l’édition du mardi 10 juin 2014 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !