26 avril 2016
Par Marie Gagnon

Portée par une conjoncture économique favorable, la région métropolitaine de Québec voit les investissements se multiplier dans le bâtiment non résidentiel.

Douze milliards de dollars. C’est la valeur des 250 projets, annoncés ou en cours, qui seront réalisés d’ici 2025 dans le secteur commercial, selon Québec International. Pour 2016 seulement, les investissements pourraient atteindre 1,5 milliard. Une croissance économique exceptionnelle qui, selon l’agence de développement économique de la région de la Capitale-Nationale, se maintient depuis 2010.

 

« Le secteur privé prend de plus en plus de place dans le marché immobilier, expose l’économiste principal de Québec International, Louis Gagnon. Bien sûr, l’État est toujours très présent et contribue à la stabilité de l’économie. Mais la région offre aussi un ratio avantages-coûts de loin inférieur à la moyenne nord-américaine. D’après un classement fait par KPMG, Québec se situe dans le top 5 des villes de 500 000 à 2 millions d’habitants où il en coûte le moins cher pour s’implanter. »

 

Il précise que ces avantages ont amené des industries clés à concentrer leurs activités dans la région et à y créer de nouveaux emplois. Plus particulièrement du côté des services, où les investissements dans de nouveaux édifices de bureaux ont atteint près de 250 millions de dollars ces dernières années. Et qui ont par exemple donné naissance à la nouvelle tour de la Cité Desjardins, à Lévis, et au nouveau siège social de La Capitale, sur la Colline parlementaire à Québec.

 

Le parc aquatique Valcartier - Image de Village vacances Valcartier

 

« Le marché a quand même un peu ralenti en 2015, avec la fin de plusieurs grands chantiers immobiliers, comme celui de l’amphithéâtre [Vidéotron], ajoute Louis Gagnon. Mais il n’est pas en recul pour autant. On voit que nos promoteurs sont prudents. Ils conçoivent des projets en plusieurs phases pour éviter de créer une bulle immobilière. Ça assure une croissance économique durable, en plus d’attirer d’autres investisseurs. »

Mixité en hausse

À voir le nombre et la valeur des projets en cours ou annoncés pour 2016 dans le marché du bureau et du multirésidentiel, on comprend que les promoteurs sont confiants. Ils sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à miser sur les projets à vocation mixte, où des commerces et des services de proximité occupent le rez-de-chaussée.

 

Le Quartier QB - Image de MMB

 

Et la formule semble fonctionner. Notamment au Quartier QB, à Sainte-Foy, où la deuxième phase a été lancée en mars, six mois plus tôt que prévu. Mené par Douville Moffet et Ivanhoé Cambridge, le projet comprenant quatre tours – valeur globale de 50 millions de dollars – abrite un IGA au rez-de-chaussée de sa phase 1.

 

Logisco a appliqué le même modèle au Complexe Pôle Sud. La deuxième phase, tout juste inaugurée, accueille en effet une Caisse Desjardins au premier niveau et des bureaux aux étages supérieurs. Lancée en mars, sa phase C ira encore plus loin, car le nouvel édifice de 30 millions de dollars intégrera à son offre un volet hôtelier et un autre résidentiel. La Tour Fresk, un projet de Gestion Cromwell, abritera pour sa part 169 logements et des commerces au rez-dechaussée. D’une valeur de 45 millions de dollars, l’édifice de 20 étages doit être livré à l’automne.

 

Le Complexe Pôle Sud Logisco - Image de Logisco

 

Le Phare de Québec, ce grand projet du Groupe Dallaire – 600 millions de dollars sur 10 ans – reprendra lui aussi la même recette. Le complexe, qui prévoit une tour de verre de 65 étages et trois autres de moindre envergure abritera un hôtel, des bureaux et des commerces, en plus d’un important volet résidentiel.

 

Le redéveloppement du Bassin Louise en quartier portuaire, par le Port de Québec, en est aussi un bon exemple. Le projet prévoit notamment la création d’espaces publics, la construction de halles de quartiers, pour desservir le marché de proximité, ainsi que l’aménagement d’un milieu de vie diversifié avec la construction de maisons de ville, de copropriétés, en plus d’une offre hôtelière et des espaces commerciaux et de bureaux. Le projet doit entrer en phase de réalisation en 2018 et ses coûts restent à préciser.

 

Vente en hausse

Les développements à vocation mixte ne menacent pas pour autant le commerce de détail, estime Louis Gagnon, même que leur attractivité pousserait les propriétaires de centres commerciaux à investir dans leurs infrastructures. Il en donne pour exemple les Galeries de la Capitale, où un plan global de modernisation de 200 millions de dollars, en marche depuis 2014, entre dans sa deuxième et avant-dernière phase cette année. D’ici novembre 2017, quelque 40 millions seront consacrés au redéveloppement de certains espaces et à la restauration intérieure du mail.

 

Même chose du côté d’Ivanhoé Cambridge, qui achèvera fin 2016 la cure de rajeunissement de ses centres commerciaux de Québec et de Sainte-Foy. À Place Laurier, la société a consenti quelque 18 millions de dollars à la modernisation de ses espaces. À Place Sainte-Foy, c’est près de 50 millions qui auront été consentis au réaménagement et à la remise à neuf de l’établissement.

 

SOUS LA LOUPE

Le Phare de Québec (Groupe Dallaire)
Projet de 600 M$ signé Alpha architecture comprenant une tour de 65 étages et trois de 25 à 30 étages. Usage mixte : bureaux, commerces, hôtel (300 unités) et habitations (1 000 unités). Superficie totale de 2 millions de pieds carrés. Mise en chantier prévue fin 2016 et travaux sur 10 ans. Le chantier débuterait par la tour principale.

Quartier QB (Douville Moffet & Ivanhoé Cambridge)
Projet de 50 M$ signé MMB comprenant quatre bâtiments réalisés en trois phases. Usage mixte : supermarché IGA (4 000 m2) et habitations (650). Première phase de deux bâtiments et 298 unités par Construction Dinamo livrable en juillet 2016. Deuxième phase de 144 unités amorcée en mars dernier, livrable en juillet 2017. La dernière phase de 200 unités pourrait être lancée à l’automne.

Pôle Sud (Logisco)
Projet de 400 M$ comprenant trois immeubles de trois à cinq étages. Superficie totale de 270 000 p2. Usage mixte. Troisième phase lancée en mars et livrable en juin 2017. Bâtiment de 10 étages abritant 99 chambres d’hôtel sur huit étages, 68 appartements locatifs sur neuf étages, un restaurant et des commerces. Les coûts sont estimés à 30 M$.

 


Cet article est tiré du Supplément thématique – Projets 2016. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !