Caserne de Limoilou — Une troisième vocation

13 juillet 2017

Né caserne incendie, puis transformé en salle de spectacle, l’immeuble chéri du quartier Limoilou, à Québec, renaîtra cet été sous forme d’espace à bureaux.

La caserne, bâtie en 1910, compte 10 000 pieds carrés répartis sur trois étages. Le promoteur immobilier Méribec a acquis l’immeuble patrimonial inoccupé auprès de la Ville de Québec pour la somme de 475 000 dollars et y injectera plus de 1,5 million $ afin de le transformer en incubateur d’entreprises.

 

Le bâtiment pourra accueillir à terme de 10 à 15 compagnies, ou de 40 à 60 travailleurs, dans des configurations qui demeureront flexibles. On y trouvera une cuisinette commune ainsi qu’un espace partagé convivial pour s’attabler ou profiter d’un coin lounge, question de varier les postures et ambiances de travail. « On va conserver un petit côté caserne avec quelques clins d’oeil au passé, mais rien de quétaine », promet Sylvain Saint- Jean, directeur général de Méribec.

 

Les travaux ont démarré à la mi-avril avec une opération de désamiantage. On a ensuite procédé à l’installation de nouvelles fenêtres dans la tour, où séchaient anciennement les boyaux d’arrosage, et sur la façade arrière. Le réaménagement de l’intérieur se poursuit selon une séquence du haut vers le bas. L’entreprise qui occupera tout le 3eétage doit emménager dès juillet, le 2e sera livré pour le mois d’août et l’inauguration officielle est prévue pour septembre.

 

Méribec fait affaire avec les architectes de Parka architecture et les ingénieurs Laplante et Saucier, ainsi qu’avec RH Réno pour l’exécution. « Ça prend pas mal d’imagination et de souplesse pour qu’on trouve toutes sortes de choses en cours de route, des belles, des moins belles, et il faut composer avec », dit Sylvain Saint-Jean. Il mentionne des détails architecturaux à mettre en valeur, mais aussi des interventions passées bâclées, dont les percements pour le légendaire « poteau » des pompiers.

 

 Travaux à l'intérieur de la caserne de Limoilou - Photo de Jutras Architecture

 

Afin de conserver un maximum de flexibilité dans la planification, Promotions Ruel, une filiale du maître d’oeuvre Méribec, agit à titre d’entrepreneur général sur ce projet. « Notre mission est de loger nos entreprises locataires dès leurs débuts comme start-up jusqu’à ce qu’elles deviennent des multinationales », explique avec une pointe d’humour Sylvain Saint-Jean. « On a une licence d’entrepreneur général et on peut aller jusqu’à la construction d’une nouvelle bâtisse sur mesure au besoin», affirme-t-il.

 

L’entreprise mise toutefois en priorité sur le recyclage de bâtiments. Son parc immobilier, constitué d’immeubles hétéroclites, est concentré dans les centres urbains de Québec et Lévis. « On cible les bâtiments problématiques. On s’interroge sur les éléments qui les rendent moins désirables et on réfléchit à des solutions pour les redévelopper », ajoute l’homme d’affaires.

 

C’était le cas, par exemple, du Centre pédagogique de Sainte-Foy, qui était inoccupé depuis huit ans lorsque Méribec l’a transformé en bureaux et minientrepôts. Toujours à l’écoute de sa clientèle, le gestionnaire immobilier avait flairé à l’époque le marché pour des espaces à bureaux dont les conditions de location seraient flexibles afin d’accommoder des entreprises aux besoins fluctuants.

 

Avec l’avènement du coworking, Méribec a raffiné sa formule pour lancer Le Cube, dont les trois succursales fournissent des bureaux équipés et espaces communs pour un montant mensuel forfaitaire. Dans le cas de la Caserne de Limoilou, ce sont des entreprises un peu plus matures qui sont ciblées, mais les conditions de location demeurent flexibles et l’accent est mis sur des espaces communs attrayants.

 

Cet article est paru dans l’édition du jeudi 29 juin 2017 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.