Complexe des sciences du Campus MIL : pour septembre 2019

24 avril 2018
Par Jean Garon

Ça fourmille d’activité sur le site de construction du Complexe des sciences du nouveau Campus MIL de l’Université de Montréal. Un contingent de plus de 450 travailleurs s’affaire à réaliser le gros de l’ouvrage d’ici sa livraison prévue en avril 2019. Tout est fait afin de pouvoir compléter l’emménagement à temps des départements de chimie, physique, biologie et géographie et leur mise en service pour la nouvelle session d’automne en septembre 2019.

Lancée à la mi-septembre 2016, la construction des deux pavillons du complexe progresse rapidement. À l’heure actuelle, plus de la moitié du coût des travaux est engagée sur un budget forfaitaire total de 350 millions de dollars. « L’échéancier et le budget sont respectés », a assuré Alain Boilard, ingénieur et directeur général du développement du Campus MIL. Il a ajouté que l’équipe de réalisation mettait les bouchées doubles pour éviter tout retard dans la livraison du projet.

 

 

Complexe des sciences du Campus MIL - Photo : Menkès Shooner Dagenais Létourneux / Lemay / NFOE

 

Actuellement, la construction de la structure des deux pavillons est terminée. Ça comprend la structure en béton des six premiers niveaux pour les locaux d’enseignement et de recherche, incluant la bibliothèque, ainsi que la structure en acier pour les installations mécaniques correspondant aux deux étages supérieurs supplémentaires. Les murs-rideaux de l’enveloppe, eux, sont presque entièrement complétés, tandis que les travaux effectués aux niveaux inférieurs approchent de la finition.

 

Au fil des étages, le casse-tête du raccordement des systèmes complexes électromécaniques prend forme dans la structure. Ceux-ci ont nécessité le passage de kilomètres de fils électriques, de conduits de ventilation et de chauffage, sans oublier les conduits d’alimentation en eau potable et d’évacuation des eaux usées.

 

Comme en témoigne l’architecte chargée du projet, Anik Shooner, « c’est un projet extrêmement complexe où il a fallu tenir compte aussi bien de la hauteur et de l’orientation des bâtiments, que des aspects techniques en jeu pour pouvoir livrer un bâtiment ultra moderne et durable, adapté pour la recherche scientifique du XXIe siècle ».

 

Pour s’y retrouver, l’équipe de conception a dû faire appel à plusieurs logiciels techniques pour paramétrer, par exemple, l’ensoleillement, la direction des vents dominants, la modélisation du bâtiment et de l’occupation de l’espace. Le projet a été modulé à l’aide du système BIM Revit, qui a assuré une meilleure coordination des corps de métiers impliqués dans la réalisation du projet. « C’est à la fin du projet que nous verrons s’il a permis un gain de temps et une économie sur les coûts prévus », a confié Anik Shooner.

 

Pour elle, ce projet n’aurait pu se réaliser sans la participation également de l’entrepreneur général à la plate-forme numérique BIM (building information modeling). Les architectes ont conçu et fourni préalablement une maquette 3D de l’ensemble du projet en incorporant tous les éléments entrants, tandis que l’entrepreneur a dû fournir ses propres dessins pour les différentes composantes du bâtiment. « En plus, a-t-elle ajouté, il a fallu tenir compte des agrandissements futurs prévus pour ce complexe, avec l’ajout de deux ailes, et ce, en les raccordant aux systèmes du bâtiment actuel. »

 

Tout ce qui reste à venir pour compléter le chantier, ce sont des contrats pour la fourniture de mobiliers non fixes et pour la signalisation à l’intérieur du bâtiment. Il est à noter que le promoteur immobilier Mondev a acquis un des premiers lots disponibles sur le vaste site du Campus MIL pour y construire des logements au cours des prochaines années. À surveiller également : la construction éventuelle de sept ou huit autres pavillons au fil des années, au gré des besoins de locaux de l’université.

 

Soulignons, en terminant, que le Complexe des sciences aspire à l’une des plus hautes reconnaissances au plan environnemental et du développement durable, soit la certification LEED Or. Celle-ci s’ajouterait à la certification LEED Or en aménagement de quartier (à l’étape de la conception) que détient déjà le Campus MIL. Somme toute, ce dernier ouvre littéralement de nouveaux horizons en abattant les frontières de l’ancienne gare de triage du réseau ferroviaire du CP qui court-circuitaient toute communication avec les quartiers avoisinants.

 

ÉQUIPE DE RÉALISATION
  • Propriétaire : Université de Montréal
  • Gestionnaire du projet : Decasult
  • Architecture : Menkès Shooner Dagenais
  • Letourneux / Lemay / NFOE Architectes
  • Génie structure et civil : SDK & Associés
  • Génie électromécanique : BPA / PMA / SNC
  • Entrepreneur général : EBC inc.
  • Paysage : Projet Paysage

 

PRINCIPALES MESURES DURABLES
  • Utilisation de matériaux recyclés, en bonne partie, et sans COV;
  • Exploitation de la lumière naturelle pour l’éclairage avec une enveloppe principalement constituée de murs-rideaux en verre et aluminium, et utilisation à 90 % de systèmes d’éclairage au DEL;
  • Utilisation de plusieurs roues thermiques afin de préchauffer l’air frais nécessaire (550 000 pcm) pour ventiler le complexe et réduire la facture d’énergie pour le chauffage électrique;
  • Gestion des déchets de construction avec tri à la source et envoi au recyclage;
  • Gestion des eaux de pluie avec des bassins de rétention;
  • Création d’espaces verts et de voies de communication avec les quartiers avoisinants.

 

Cet article est paru dans l’édition du mardi le 10 avril 2018 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.