4 mai 2018
Par Jean Garon

Le coup d’envoi pour amorcer la construction du Réseau express métropolitain (REM) à Montréal a été donné le 12 avril dernier. Il n’aura fallu qu’à peine deux ans à CDPQ Infra pour ficeler le projet et lancer le branle-bas avec la bénédiction des gouvernements du Québec et du Canada ainsi que de la Ville de Montréal.

On connaît maintenant les principaux acteurs qui participeront à la réalisation du REM. Il s’agit des consortiums NouvLR et Partenaires pour la mobilité des Montréalais (PMM), qui ont tous deux arrimé leurs propositions et leurs échéanciers respectifs afin de lancer les travaux préliminaires et la construction dès ce printemps. La construction s’intensifiera dans les semaines à venir et s’échelonnera sur trois ans. Si tout se déroule comme prévu, une période de tests débutera à la fin de 2020, jusqu’à la mise en service de la première antenne à l’été 2021.

 

La réalisation du projet se fait simultanément en deux parties. La première partie concerne les travaux d’ingénierie, d’approvisionnement et de construction sous la responsabilité de NouvLR. Ce consortium est composé de plusieurs partenaires : le Groupe Aecon Québec ltée, Dragados Canada inc., EBC inc., Pomerleau inc. et SNC-Lavalin Grands Projets inc. Ce gigantesque chantier de 5 milliards de dollars créera un réseau intégré de train léger électrique entièrement automatisé constitué de 67 kilomètres de voies doubles, 3,5 kilomètres de tunnels, 26 nouvelles stations accessibles, ainsi que des parcs de stationnement incitatif comportant des terminus d’autobus associés.

 

Carte du réseau du Réseau express métropolitain - Photo de REM

 

Dans le cadre du contrat octroyé à NouvLR, un consortium d’architecture et de design regroupant les firmes Lemay, Perkins+Will et Bisson Fortin a été mandaté pour assurer la conception architecturale des stations du réseau qui sera implanté dans divers paysages urbains, industriels et naturels. Chaque station du REM est conçue sur la base d’éléments modulaires partagés, mais mis en oeuvre dans des configurations uniques.

 

La deuxième partie du projet a été confiée au groupe Partenaires pour la mobilité des Montréalais (PMM) pour un montant de 2,8 milliards de dollars. Ce consortium créé avec SNC-Lavalin et dirigé par Alstom a pour tâche de fournir le système complet de métro léger automatique, comprenant le matériel roulant (212 voitures de métro), la signalisation avec un centre de contrôle, les portes palières et les systèmes Wi-Fi. Le contrat inclut également 30 ans de services d’exploitation et de maintenance du REM. Alstom a assuré qu’environ 65 % des investissements concernés seront effectués au Québec.

 

Station Kirkland - Photo de REM

 

Les coûts de construction finaux totaliseront à eux seuls 6,3 milliards de dollars. CDPQ Infra a assuré qu’il s’agissait « du meilleur projet au meilleur prix ». Globalement, le projet injectera 4 milliards de dollars en contenu québécois dans l’économie, sans oublier la création de 34 000 emplois pendant la construction et d’un millier de nouveaux emplois permanents pour l’entretien et l’exploitation du REM. En outre, il permettra l’établissement de deux centres de maintenance dans la métropole et d’un centre d’excellence dans le contrôle de système automatisé de transport urbain.

 

Considéré comme le plus grand projet de transport collectif des cinquante dernières années dans le grand Montréal , le REM desservira le centre-ville de Montréal, la Rive-Sud, l’Ouest-de-l’Île (Sainte-Anne-de-Bellevue) et la Rive-Nord (Laval et Deux-Montagnes), incluant l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau. Le REM sera en service 7 jours sur 7, à raison de 20 heures par jour, et il sera connecté aux trois principales lignes du métro existant.

 

Cet article est paru dans l’édition du vendredi le 20 avril 2018 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.