Double glace pour Trois-Rivières et Québec

19 avril 2018
Par Marie-Ève Sirois

La valorisation des loisirs, de l’activité physique et des activités culturelles incite les villes à se doter d’installations sportives aux goûts du jour. Que ce soit pour du temps de glace pour les équipes de hockey, de patinage artistique, de patinage de vitesse ou encore pour les citoyens, les arénas et centres de glaces ont la cote.

 

Québec

À Québec, le Centre de glaces est actuellement en conception avec Lemay et associés + Ardoises (architecture), CIMA+ (électromécanique), EMS Ingénierie (structure et civil) et Delisle Despaux (réfrigération). L’architecte allemand Goran Pohl collabore également au projet. L’infrastructure abritera un anneau de glace pour le patinage de vitesse longue piste (400 m) et en son centre deux patinoires. Un grand hall d’accueil, des vestiaires et des salles polyvalentes font également partie du programme fonctionnel et technique (PFT) du projet.

 

André Rochette, directeur du Service de gestion des immeubles de la Ville de Québec, explique l’approche architecturale adoptée : « Nous avons développé un projet épuré, qui saura à la fois plaire aux patineurs d’élite et au grand public. »

 

Le centre de glaces de Québec - Photo de Lemay et Ardoises architecture

 

Fait à l’appui, on minimise les gradins permanents (500 places) en créant plutôt une piste de jogging, pouvant accueillir des gradins amovibles (2500 places), lorsque ce sera requis. Cette approche permet de remonter les gradins fixes et de faire place à la fenestration autour de l’anneau intérieur. La multifonctionnalité se répète pour les salons VIP, qui se transforment en salles de conférence.

 

André Breton, architecte et chargé de projet pour le Centre de glaces, a visité une dizaine d’anneaux couverts en Europe. Il raconte : « Le hall d’entrée de Québec est inspiré d’un exemple exceptionnel que nous avons découvert aux Pays-Bas. Bien qu’étant le moins coûteux de tous ceux que nous avons vus, il se démarquait par son volume, sa luminosité et sa grande simplicité. »

 

Pouvant accueillir 5500 personnes avec ses 17 000 m2 de superficie, le Centre de glaces mettra à la disposition des athlètes de patinage de vitesse une infrastructure moderne qui comblera leurs besoins tant en matière d’entraînement de haut niveau qu’en patinage compétitif et récréatif.

 

Le nouveau Centre de glaces sera relié par un tunnel au Centre sportif actuel de Sainte-Foy. Les buttes de terre du site seront conservées pour camoufler l’autoroute et éviter l’éclairage direct et aveuglant à l’intérieur.

 

Le chauffage de l’espace sera effectué par un plancher radiant à l’eau chaude (glycol). Les réfrigérants utilisés seront l’ammoniac (primaire) et le CO2 (secondaire).

 

Trois-Rivières

À Trois-Rivières, le colisée actuel date de 1938, il y est impossible de recevoir des compétitions provinciales compte tenu de l’écart des installations avec les normes actuellement en vigueur. Que ce soit sur le plan de l’accès aux personnes à mobilité réduite, des vestiaires ou encore de l’expérience de l’usager, il était préférable, selon Jacques Paquin, chef de service Division des immeubles à Trois-Rivières, « de maintenir l’actif en place sans viser une transformation majeure coûteuse ».

 

Le nouveau colisée de Trois-Rivières - Photo du Groupe TEQ

 

Situé dans le tout nouveau District 55 de Trois-Rivières, à l’intersection des autoroutes 40 et 55, le nouveau colisée abritera deux glaces de superficie conforme aux spécifications de la LNH (85 pi X 200 pi). L’une comptera 4390 sièges et l’autre pourra accueillir au moins 250 places assises pour les activités récréatives. À cela, ajoutons 22 loges, des locaux pour bureaux et des salles polyvalentes. Il sera également possible de reconfigurer l’aréna en salle de spectacle. Le tout sera réparti sur une superficie totale de 9700 mètres carrés. L’accès aux lieux et la polyvalence modale faisaient partie des critères de sélection du site. Au final, on compte sur les pistes cyclables, les couloirs piétonniers, l’autobus et les bretelles d’accès à l’autoroute à proximité pour faciliter le transport des usagers dans ce secteur.

 

Grâce à un partage de stationnement avec le Groupe Robin, le nombre de cases de stationnement du colisée a été réduit de 500, suivant un rapport de 1 stationnement pour 5 personnes alors que la norme municipale exige 1:4. « L’espace libéré permettra de faire place à la verdure », précise Patrice Gingras, directeur du service du génie à la Ville de Trois-Rivières. Comme le projet a la particularité d’être clés en main, avec un devis de performance, la Ville a travaillé avec Strategia Conseil pour l’élaboration du contrat et avec le consortium Locus 3 / Mesar pour le PFT. On visait initialement une certification LEED Argent, mais la certification officielle a été abandonnée. Reste qu’une performance réduite de 30 % sous la barre du bâtiment de référence est attendue pour ce projet.

 

Le nouveau colisée de Trois-Rivières - Photo du Groupe TEQ

 

Travaux et échéancier

La construction du Centre de glaces de Québec débutera en août 2018. On vise une ouverture pour la saison de patinage 2020-2021. Le Groupe Axor a remporté l’appel d’offres pour la gestion de la construction. Une série de 30 à 40 lots seront octroyés au cours de la prochaine année, notamment pour le béton, la structure d’acier et la mécanique du bâtiment.

 

À Trois-Rivières, le contrat de performance a été octroyé à Groupe TEQ en janvier 2018. Ce dernier travaille présentement avec les firmes Beaudoin Hurens et Provencher_Roy. Le chronomètre est démarré : l’entrepreneur a 20 mois pour réaliser le projet. La réception provisoire est prévue pour la fin 2019. Le mesurage énergétique, d’une durée d’un an, débutera dès la réception finale.

 

 

POINTS COMMUNS
  • Objectif de combler les demandes additionnelles de temps de glace pour la population.
  • Traiter l’accessibilité universelle comme une priorité au lieu d’une simple exigence.
  • Récupération de chaleur à partir des systèmes de refroidissement des patinoires.
  • Éclairage efficace avec diodes électroluminescentes (DEL).
  • Projet modélisé (BIM) qui fait usage de l’outil BIM Track, une plateforme collaborative pour supporter la coordination BIM.
  • L’ampleur des enveloppes budgétaires est similaire : 60,6 M$ pour Trois-Rivières et 68,7 M$ pour Québec.

 

Cet article est paru dans l’édition du jeudi le 5 avril 2018 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.