Eaux usées, 10,5 M$ de travaux à Matagami

17 août 2016
Léa Méthé Myrand

La Ville de Matagami remplace 1,4 km de conduites souterraines et met aux normes ses installations de traitement des eaux usées.

Les démarches de Matagami pour obtenir le financement nécessaire à la réfection de son système de traitement des eaux aboutissent après… 45 ans. « En dépit de nos demandes répétées auprès du gouvernement provincial, les ressources ont été concentrées au sud où les effluents des villes causent de la contamination en aval », explique Marco Bédard, directeur des services techniques à la Ville de Matagami.

 

Malgré un taux de dilution élevé, la Municipalité était préoccupée par le déversement de ses eaux usées dans la rivière Bell, à 2 km en amont du lac Matagami, où la population pratique de nombreuses activités sportives et nautiques. À ce jour, les eaux usées font seulement l’objet d’un dégrillage et d’une décantation sommaires, la chloration à la sortie ayant été proscrite à la fin des années 70.

 

« On a eu plus d’écoute lorsqu’est arrivé le Plan Nord », ajoute Marco Bédard. L’engagement de Québec pour 6,5 millions de dollars en mars 2016 a été suivi d’un règlement d’emprunt pour 10,5 millions en mai dernier.

 

Tel que mentionné d'entrée de jeu, le projet consiste à remplacer 1,4 km de conduites d’égout unitaires par des conduites combinées qui permettent d’acheminer les eaux de pluie et de fonte vers la rivière et d’orienter les eaux usées domestiques vers les nouvelles installations de traitement. « Cette section posait problème, notamment parce qu’elle n’est pas étanche et collecte beaucoup d’eaus parasitaires, explique Marco Bédard. Son remplacement devrait permettre de réduire de 20 % le volume d’eaux parasitaires qui circulent dans le réseau ».

 

En réduisant le volume d’eau acheminé vers l’usine, l’objectif est également de réduire le nombre d’épisodes de surverse occasionnés par les pluies abondantes. On compte en moyenne six débordements par mois en période estivale alors que le réseau gère jusqu’à 120 000 m3 d’eau.

 

La firme Stavibel avait mené l’étude de faisabilité et Roche, aujourd’hui Norda Stelo, a réalisé les plans et devis en 2015. C’est l’entrepreneur Excavation Michel Galarneau inc. qui est en charge des travaux amorcés à la fin mai. Norda Stelo est également chargée de la surveillance et Qualitas assure le suivi qualité de l’argile et des matériaux granulaires utilisés.

 

L’excavation le long du boulevard Matagami et des rues Dumas et Nottaway est également l’occasion de remplacer les canalisations d’aqueduc. L’approvisionnement en eau potable par le réseau souterrain étant interrompu, les travaux progressent en trois phases distinctes au cours desquelles l’eau fraîche est acheminée aux résidences et commerces par des boyaux installés en surface et branchés sur les bornes-fontaines.

 

Depuis le début des travaux, une seconde équipe est à pied d’œuvre sur le site de l’usine d’épuration, située au nord de la ville. Il s’agit de creuser trois bassins, deux pour l’aération et un pour la décantation, et d’ériger le bâtiment technique qui héberge le réservoir d’hypochlorite ferreux, les éléments électriques et le laboratoire. Les travaux de plomberie sont effectués par Plomberie Marcel Masse et le transport en vrac des matériaux a été confié au sous-poste local.

 

L’ensemble des travaux sera achevé en septembre 2016, mais les bassins de décantation, creusés dans l’argile, devront subir un cycle entier de gel-dégel avant l’installation des conduites, aérateurs et déversoirs en vue d’une mise en route en juillet 2017. L’usine actuelle sera démolie une fois le nouveau système en service.

 

Cet article est paru dans l’édition du jeudi 28 juillet 2016 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous