Géométrie revue et améliorée pour l’A25

22 juin 2017
Par Marie Gagnon

Le projet de réaménagement de l’autoroute 25, à Montréal, mènera à la transformation d’un corridor autoroutier vieux de 50 ans. Petit tour d’horizon d’un grand chantier.

Le ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des Transports (MTQ) donne le coup d’envoi au projet d’optimisation du corridor de l’autoroute 25 (A25), des accès au port de Montréal et de l’échangeur Sherbrooke. Les travaux, qui s’échelonneront jusqu’en 2018, ont pour but de fluidifier la circulation sur le réseau autoroutier et de diminuer le camionnage sur le réseau local. Ils sont, aussi, le prélude à la réhabilitation du pont-tunnel Louis-H.-La Fontaine qui débutera, au plus tôt, en 2019.

 

Rappelons que le projet, dont la valeur globale avoisine les 80 millions de dollars, se concentre le long de l’autoroute, entre les rues Notre-Dame et Sherbrooke. Ce tronçon long de 3 kilomètres (km), dont la construction remonte à 1966, est un des liens les plus sollicités de la métropole, avec le passage de plus de 120 000 véhicules par jour. Son optimisation a, d’ailleurs, donné lieu à un exercice de haute voltige sur le plan de l’ingénierie, puisque le Ministère devait prendre en compte non seulement les besoins du port, mais également ceux de la Ville qui participe à sa réalisation.

 

Construction de la nouvelle sortie menant vers la rue Notre-Dame. Photo du Ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l'Électrification des Transports

 

« On devait intégrer tous les besoins pour éviter d’intervenir à répétition dans le secteur, indique Alexandre Debs, directeur des projets des tunnels et des autoroutes de la métropole au MTQ. Par exemple, à la demande de la Ville, on a ajouté le réaménagement de l’échangeur Sherbrooke en carrefour urbain, avec piste cyclable et feux de circulation. On a aussi prévu la démolition du pont d’étagement de la rue De Boucherville, qui a atteint sa fin de vie utile et dont la hauteur libre constituait une contrainte pour la circulation des camions. »

 

Survol du chantier

Pour remplacer ce lien, le MTQ a privilégié le prolongement de la voie de desserte en direction nord, entre les rues Hochelaga et Sherbrooke, ainsi qu’en direction sud jusqu’à la rue Hochelaga, où la nouvelle desserte empiétera sur le stationnement de l’Institut universitaire de santé mentale de Montréal (IUSMM), qui sera reconfiguré au passage. Dans l’optique de faciliter le transit des camions entre le port et l’autoroute, une nouvelle entrée est prévue à partir de la rue Notre-Dame. Cet accès entraînera cependant le déplacement, un peu plus au sud, de la sortie 5 Est.

 

« Pour éviter que les camions n’empruntent le réseau municipal, on crée une troisième voie d’environ 900 mètres vers le sud, dans le secteur où l’autoroute n’en compte que deux, et on aménage une nouvelle sortie en amont du tunnel, mentionne Alexandre Debs. Cette nouvelle configuration permettra de réduire le goulot d’étranglement en direction sud, mais aussi d’offrir plus d’espace au portail nord du tunnel en vue de sa réhabilitation prochaine. »

 

Mur donnant sur la bretelle Hochelaga. Photo du Ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l'Électrification des Transports

 

Dans le corridor autoroutier, on parle d’environ 4,8 km de voies qui sont concernés d’une manière ou d’une autre. Sur le réseau municipal, en plus des quatre bretelles de l’échangeur Sherbrooke et de la rue Hochelaga, entre l’IUSMM et la rue Lepailleur, quelque 4 km de chaussée seront touchés lors de la reconstruction de la rue Curatteau. Cette rue résidentielle sera en effet fermée à la circulation de transit une fois la voie de desserte mise en service et son infrastructure, y compris souterraine, sera entièrement refaite. Quant au mur antibruit qui borde la rive est de l’autoroute, il sera complété.

 

Progression continue

Alexandre Debs précise que le chantier progresse comme prévu, en générant le moins d’entraves possible dans le secteur. Et lorsqu’elles sont nécessaires, celles-ci sont de courte durée et n’entraînent aucune fermeture de voie : les voies sont seulement rétrécies. L’an dernier, l’entrepreneur général Roxboro, qui réalise les travaux au coût de 50 millions de dollars, a construit la voie de desserte sud, reconfiguré le stationnement de l’hôpital et aménagé la nouvelle sortie 5 Est. Cette année, il réalisera l’entrée vers le port, le déplacement de la sortie existante et le réaménagement de la rue Curatteau.

 

« En 2016, l’entrepreneur a réalisé les travaux en direction sud, sauf la troisième voie, dont la construction a débuté la dernière fin de semaine d’avril par des activités de dynamitage, ce qui a nécessité une fermeture complète, résume-t-il. Cette année, le chantier se transporte en direction nord. L’an prochain, on complètera avec l’échangeur Sherbrooke, les rues résidentielles et l’aménagement paysager, qui comprend la construction de bassins de rétention au milieu des travées. Actuellement, les travaux sont avancés à 50 %. Ils devraient être avancés à 70 % à la fin de l’année. »

 

Défis relevés

Même si le chantier progresse conformément à l’échéancier établi, il n’en demeure pas moins complexe et comporte de nombreux défis. Des défis logistiques d’abord, qui se sont traduits par quatre années de planification de la part des parties prenantes – MTQ, Montréal, Administration portuaire, services publics – afin d’intégrer tous les besoins. Des défis technologiques, aussi, qui ont nécessité l’installation de feux programmés et synchronisés à l’échangeur Sherbrooke et de feux intelligents sur la rue Notre-Dame afin de gérer les files d’attente vers le port. Enfin, des défis techniques associés à la présence du métro, d’une énorme conduite de gaz et d’un égout pluvial important.

 

Les concepteurs devaient aussi composer avec la présence du quartier résidentiel bordant la rive est de l’autoroute 25. Pour limiter les nuisances, entre autres associées au bruit, des murs antibruit temporaires ont été érigés et des stations de mesure ont été installées afin de faire le suivi du niveau sonore aux abords du chantier. Aussi, pour réduire les vibrations entre les rues Teillier et Notre-Dame, les concepteurs ont opté pour une chaussée mixte comportant une dalle de béton de 250 millimètres (mm), plutôt que pour une chaussée souple. Même le dimensionnement des puisards a été réduit : de 600 mm, ils passeront à 350 mm dans un avenir rapproché.

 

LES ARTISANS DU PROJET

Donneur d’ouvrage : ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des Transports (MTQ)
Ingénierie : SMI-EXP en consortium
Surveillance : SMI-EXP en consortium
Laboratoire : WSP (ouvrages) SNC-Lavalin (matériaux)
Entrepreneur général : Roxboro

 

LES TRAVAUX PAR SECTEURS
    Corridor autoroutier
  • Ajout d’une 3e voie en direction sud
  • Ajout d’une sortie en direction sud
  • Ajout d’une entrée en direction nord et déplacement de la sortie 5 Est
    Voies de desserte
  • Prolongement de la voie de desserte sud jusqu’à la rue Hochelaga et réaménagement du stationnement de l’hôpital
  • Démolition du pont d’étagement De Boucherville