Pratiques et innovations
31 mars 2017
Par Marie Gagnon
Le nouveau lien cyclable et pédestre, qui reliera dès l’an prochain Longueuil à Boucherville, cheminera tantôt sur des remblais, tantôt sur des passerelles. Cette solution s’est en effet imposée d’elle-même en raison de la proximité du fleuve et de la route 132, qui borderont la nouvelle piste de 2,2 kilomètres.
Ces contraintes physiques justifient par ailleurs le coût élevé des travaux, qui se chiffre à 18,6 millions de dollars au total.
« Il y aura environ 500 mètres de piste qui seront construits sur des sols en place entre le fleuve et la route 132. Près de 1,7 kilomètre sera constitué de passerelles en partie en porte-à-faux, indique la directrice de l’ingénierie de la Ville de Boucherville, Sandra Avakian. Les remblais seront tout simplement asphaltés. Pour les passerelles, c’est plus complexe, car il faut pieuter pour les appuyer sur le roc. »
Elle précise que les consultants mandatés par la Ville de Boucherville ont spécifié le fonçage de 481 pieux en tout pour assurer les structures de la piste. Une structure d’acier sera par la suite arrimée aux pieux, puis bétonnée. Le chantier, qui s’est amorcé en septembre dernier sous la direction de l’entrepreneur général EBC, va d’ailleurs bon train. Début février, le pieutage était avancé à 80 %, avec pas moins de 380 pieux installés. Sandra Avakian signale toutefois que la portance des sols ne constitue pas le seul défi rattaché à ce projet. Les équipes d’EBC doivent également composer avec l’exiguïté du chantier.
« Les travaux se déroulent entre le fleuve et la route 132, rappelle-t-elle. Non seulement ça complique la gestion du chantier, car l’espace est plutôt restreint, mais ça demande aussi beaucoup de vigilance sur le plan de la sécurité des travailleurs. Pour offrir suffisamment d’espace pour effectuer les travaux en toute sécurité, l’entrepreneur a installé une jetée d’environ 230 mètres le long du fleuve. Et jusqu’ici, aucun incident n’a été rapporté. »
Pour respecter l’échéancier, qui prévoit une mise en service le 2 septembre prochain, aucune pause hivernale n’a été planifiée et les travaux sont réalisés parfois sur deux et même trois quarts de travail. Les activités d’asphaltage seront effectuées au cours de l’été. Le projet englobe en outre l’aménagement de quatre aires de repos. Celles-ci seront dotées de mobilier urbain – bancs, poubelles, lampadaires.
Sandra Avakian ajoute qu’aucun aménagement paysager particulier ne figure au programme. « On n’a pas prévu de plantations particulières, sinon que l’entrepreneur doit remettre en état les lieux s’ils sont abîmés en cours de chantier », dit-elle en signalant que NIP Paysage (design), CIMA+ (conception, plans, devis et surveillance), SNC-Lavalin (laboratoire) et WSP (étude d’avant-projet) ont également collaboré au projet.
Rappelons que cette piste multifonction, qui reliera l’extrémité est de la promenade René-Lévesque, à Longueuil, jusqu’au Club d’aviron de Boucherville sur le boulevard Marie-Victorin, s’inscrit dans le projet de lien cyclable Oka-Mont-Saint-Hilaire. Sa réalisation est rendue possible grâce à une entente entre le ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire (4.5 M$), la Communauté métropolitaine de Montréal (4.5 M$) et les villes de Longueuil (3,9 M$) et Boucherville (5,7 M$). C’est toutefois cette dernière instance qui agit à titre de porteur de dossier et en assure la réalisation. Il s’agit d’un projet commun entre la Ville de Boucherville et la Ville de Longueuil. Il est vrai que la Ville de Boucherville agit à titre de porteur du dossier, mais la réalisation du projet est assumée par les deux Villes (Boucherville et Longueuil). Au total, il s’agit d’un investissement de 17 454 200 $.
Cet article est paru dans l’édition du vendredi 24 mars 2017 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.
