Le parc éolien Pierre-de-Saurel en chantier cet été

22 juin 2015
Par Marie Gagnon

Après avoir traversé une zone de turbulence, le projet de parc éolien Pierre-de-Saurel (PARC) est sur le point de se concrétiser.

La société en commandite qui pilote le projet n’attend plus que les résultats de la revue diligente demandée par son principal bailleur de fonds avant de mettre en chantier la ferme éolienne de 68,9 millions $. Si le rapport s’avère favorable, les premières éoliennes pourraient s’élever vers le ciel dès le mois d’août.

 

« La revue diligente vérifie les données comptables, juridiques et financières du projet, mais aussi tous les aspects liés à son ingénierie et à son potentiel éolien, précise le directeur général de PARC, Frédéric Tremblay. C’est un processus tout à fait habituel pour un projet de cette envergure. Il permet au prêteur de s’assurer de la rentabilité du projet. On vient d’ailleurs tout juste de recevoir un rapport, produit par la firme WSP, qui confirme que les vents présents sur le site sont suffisants. »

 

Rappelons que le projet de parc éolien Pierre-de-Saurel a été retenu par Hydro-Québec Distribution dans le cadre de l’appel d’offres communautaire de 250 MW lancé en 2009. Il est détenu à 100 % par la MRC Pierre-de-Saurel qui souhaite ainsi diversifier ses sources de revenu sans alourdir le fardeau fiscal de ses contribuables. Sa mise en œuvre nécessite un règlement d’emprunt de 17,7 millions, déjà approuvé par le ministre des Affaires municipales, et un financement bancaire conventionnel de 50 millions. Ses retombées économiques sont estimées à 48,1 millions sur 20 ans.

 

Porté par les 12 maires de la MRC, le parc éolien Pierre-de-Saurel sera aménagé en zone agricole et s’étendra sur une superficie de 5,5 kilomètres carrés. Il comprend 12 éoliennes Senvion d’une puissance de 2,05 MW chacune. Leur coût s’élève à 38 millions, soit plus de 50 % de la valeur du projet. « Sauf pour les nacelles, qui sont produites en Allemagne, tous les composants sont de fabrication québécoise, indique Frédéric Tremblay. Les mâts sont faits à Matane, les pales à Gaspé et les convertisseurs à New-Richmond. »

 

Les éoliennes seront érigées à Yamaska (5), à Saint-Aimé (4) et à Saint-Robert (3). Le parc bénéficiera d’un gisement de classe 3, c’est-à-dire que le vent y souffle en moyenne à 23,4 km/h. Une vélocité suffisante pour tirer le plein potentiel des turbines. Il n’empêche, pour s’assurer de respecter leur engagement envers Hydro-Québec, les gestionnaires de PARC ont opté pour l’éolienne MM92 de Senvion, un modèle dont le mât atteint une hauteur de 100 mètres et dont les pales font 92 mètres de diamètre.

 

Pour maintenir en place ces tours gigantesques, d’immenses fondations de béton seront construites. Fixées sur 27 pieux forés à angles, elles se composeront d’une base primaire de 15 mètres de diamètre sur environ 2,4 mètres de hauteur, surmontée d’une virole d’un diamètre de 6 mètres et d’une hauteur de 2 mètres.

 

« Le cadre contractuel nous oblige à minimiser l’empreinte environnementale du projet sur les terres agricoles, rappelle le porte-parole de PARC. Le site choisi répond à cette exigence, les chemins d’accès sont déjà tracés. En fait, on a 8 kilomètres de chemin déjà construits, mais il faut en consolider les fondations pour le trafic lourd. Il faut aussi aménager d’autres accès, soit deux kilomètres additionnels. »

 

Il ajoute que l’aire de travail temporaire de 9 000 mètres carrés, qui servira notamment à l’assemblage des éoliennes, devra être démantelée au terme du chantier pour ensuite être remise en culture. Par ailleurs, comme il s’agit d’un réseau à seulement 25 mégavolts, PARC n’aura pas à installer de transformateur sur son site. « Ça permet de réduire les coûts du projet, dit-il. Grosso modo, les aménagements électriques, qui comprennent le poste de sectionnement, le réseau collecteur, la fibre optique, représentent de 5 à 6 millions de travaux. »

 

Preuve que le projet est porté par des vents favorables, la société en commandite vient d’octroyer le contrat pour la construction des installations à Construction Sorel ltée (CSL). Le marché d’une valeur de 26,6 millions comprend une contingence de 1,4 million, dans le cas où certains travaux ne seraient complétés qu’au début de l’été 2016. « Le chantier devrait s’enclencher vers la fin juillet ou le début d’août, avance Frédéric Tremblay. Une période de rodage suivra à l’automne, avant la mise en service prévue le 1er décembre prochain. »

 


Cet article est paru dans l’édition du vendredi 5 juin 2015 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !