Des passerelles pour franchir de vastes rivières

22 juin 2017
Par Léa Méthé Myrand

L’achèvement d’un sentier de motoneige et quad de 236 kilomètres (km) au nord du lac Saint-Jean comprend la construction d’une passerelle haubanée de 120 mètres (m) sur la rivière Mistassibi.

« Il s’agit de recycler une partie des 27 000 km de chemins forestiers cartographiés dans la MRC de Maria-Chapdelaine pour créer un produit touristique d’intérêt international, dit Dominique Gobeil, directeur général du Parc régional des Grandes-Rivières du lac Saint-Jean.

 

La quantité et la régularité des averses de neige sont parmi les plus stables au Québec et le tracé offre des paysages de forêt boréale à l’état naturel. » L’exotisme nordique de l’expérience sera rehaussé par la traversée de trois grandes rivières, des moments forts de l’aventure, selon Dominique Gobeil.

 

Le défi, à la fois technique et financier, consiste à bâtir les passerelles pour franchir ces vastes rivières. La plus longue d’entre elles, une passerelle à haubans d’une portée de 120 mètres, sera assemblée à l’été 2017 au-dessus de la rivière Mistassibi. Réalisée en formule clés en main, elle fait l’objet d’un contrat de 1,4 million de dollars accordé à Construction Domi, une entreprise de Dolbeau-Mistassini spécialisée dans la construction de ponts.

 

Les haubans sont des câbles d’acier qui soutiennent la charge du tablier de bois. Ils sont fixés à la tête de pylônes verticaux à leur tour retenus par des câbles ancrés au roc sur la rive. La passerelle de la rivière Mistassibi comporte deux pylônes d’acier adossés à des culées de bois de part et d’autre de la rivière. D’une capacité de 15 tonnes, l’ouvrage est conçu en fonction du couvert de neige et du poids de la surfaceuse. Il doit être réalisé et livré à l’été 2017.

 

En ce qui concerne les deux autres rivières majeures, le franchissement de la Rivière-aux-Rats est complété depuis mars 2017 avec le parachèvement de trois passerelles distinctes. L’emplacement sélectionné en fonction de son panorama impressionnant emprunte une île. Des passerelles à structure de métal et tablier de bois de 54 et 70 mètres de long relient l’île aux deux rives alors qu’une troisième de 15 mètres surplombe une zone de hautes eaux. L’entrepreneur Paul Pedneault a réalisé l’ensemble pour 1,33 million de dollars. Un pont de glace a été utilisé pour l’assemblage.

 

La passerelle enjambant la rivière Mistassini a été livrée le 23 décembre 2016 par les Entreprises Rosario Martel pour la somme de 722 000 dollars. D’une portée de 72 mètres, elle est constituée de culées de béton, d’une structure de métal et d’un tablier de bois.

 

Le chemin bidirectionnel de 236 km devrait être complété pour l’hiver 2017, mais on prévoit l’inauguration officielle en janvier 2018. Son usage sera exclusif aux motoneiges et quads. Il présentera une surface de roulement de 5 mètres, un dégagement visuel de 50 mètres et des pentes de moins de 10 degrés afin que même les conducteurs néophytes se sentent en sécurité pendant l’expédition. La pérennité du sentier, qui dépend généralement de droits de passage négociés à la pièce, est assurée par sa localisation en terres publiques.

 

Le sentier reliera par ailleurs six relais et pourvoiries offrant de l’hébergement. Plusieurs projets d’affaires privés et publics sont également en lien avec le développement de cette autoroute nordique. « La pratique de la motoneige occasionne des retombées de 150 millions de dollars au Saguenay-Lac-Saint-Jean, dit Dominique Gobeil.

 

Nous voulons bonifier l’offre existante tout en diversifiant l’économie de la MRC Maria-Chapdelaine, qui est presque exclusivement axée sur l’exploitation forestière. » Une deuxième phase de développement consistera à prolonger le circuit pour franchir la rivière Péribonka et relier le sentier des Monts-Valin afin d’intégrer les réseaux de motoneige du Images Victo du Saguenay avec ceux du nord du lac Saint-Jean.