Le projet Luciole : Montcalm aura son propre réseau de fibre optique

22 juin 2018
Par Michel Bouchard

La MRC de Montcalm s’apprête à déployer son propre réseau de fibre optique, qui lui permettra d’offrir à ses citoyens un service Internet de grande qualité sur l’ensemble de son territoire.

Le projet Luciole est né à la suite de plusieurs années d’efforts et de concertation dans les bureaux de la MRC de Montcalm. L’objectif ? Brancher les régions rurales qui ne sont pas desservies par les acteurs majeurs. Louis-Charles Thouin, préfet de la MRC de Montcalm, explique : « Déployer Internet dans les zones rurales ne constitue pas un projet rentable pour les compagnies majeures en télécommunication. En 2012, on s’est questionné à savoir si on pouvait installer de la fibre optique à la grandeur du territoire et offrir un service de télécommunication à tous nos citoyens. »

 

Il y a quelques années le programme gouvernemental Communauté rurale branchée avait permis de déployer 100 kilomètres de fibre optique sur le territoire afin de relier les hôtels de ville et les écoles.

 

« Notre réflexion était basée sur une réponse positive à trois filtres. D’abord, il y avait le filtre technologique. On voulait savoir si, à partir des 100 kilomètres de fibre qui relient nos 10 municipalités, il était possible de brancher les 22 000 maisons de la région tout en conservant des vitesses d’accès de qualité. Une firme a démontré que c’était possible.

 

« Deuxième filtre : est-ce logique au plan financier ? Les gros distributeurs n’ont pas le même objectif que nous. Eux visent les profits, nous on voulait brancher la communauté, explique l’élu. On a dénombré que sur les 22 000 maisons de la MRC, 7166 ne se trouvaient pas dans une zone desservie par Vidéotron ou Bell.

 

« Pour brancher ces maisons, ce sont 535 kilomètres de fibre optique qui devaient être déployés à travers la MRC. On a donc procédé à une étude de coûts pour en arriver à un montant de 13 millions de dollars $ pour la mise en place des infrastructures.

 

« En chargeant un montant raisonnable, on a calculé qu’à partir de la troisième année le projet pourrait commencer à générer des profits. Profits qui seront réinjectés en totalité dans la collectivité. En somme, on offre un service de meilleure qualité au même coût et les bénéfices sont redonnés aux citoyens de la MRC. »

 

Le troisième filtre concernait l’approbation du règlement d’emprunt. « Ce n’est pas rien 13 millions $, mais en seulement trois semaines, le tout a été accepté par le ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire. Le gouvernement a aimé le projet. »

 

En septembre 2014, pour le 150e anniversaire du Canada, le projet a reçu une subvention non remboursable de 4,7 millions $ dans le cadre du programme fédéral Un Canada branché – Canada Numérique 150.

 

À la suite de l’arrivée de ce nouveau capital, on a réorienté la stratégie. L’équipe administrative du projet Luciole devait se retrouver dans des locaux de la MRC et les éléments technologiques dans une centrale à part, mais la subvention a changé la donne.

 

« On s’est dit : si on construisait un bâtiment administratif et qu’au centre, dans une pièce vitrée, on installait toutes les jonctions de fibre et les câbles! Puis, on a rencontré les gens de Médifice, qui ont offert de construire et de nous louer les locaux. Ça nous permettait de moins toucher au capital. Mais il fallait s’assurer de ne pas se retrouver avec un bâtiment plein d’éléments technologiques et l’obligation de déménager. On a donc ajouté une clause de droit de rachat aux cinq ans, ce qui évite ce genre de problème, l’objectif étant d’en devenir propriétaire. »

 

Les travaux visant à terminer le centre administratif se déroulent bien et la livraison est prévue à la mi-juin. « Nous pourrons ensuite déployer la fibre et brancher les gens cet été. D’ailleurs, le projet a comme contrainte que l’ensemble du réseau de fibre doit être déployé au plus tard le 31 mars 2019. »

 

Le bâtiment de 8000 pieds carrés est érigé sur deux étages. Au rez-de-chaussée on retrouve la centrale de connexion. Il y a aussi la zone commerciale pour le service à la clientèle. La partie arrière du bâtiment fait office d’atelier et d’entrepôt. C’est de cet endroit que les techniciens pourront partir le matin avec leur matériel pour effectuer des réparations ou de l’entretien.

 

On a aussi ajouté une salle de conférence ainsi qu’un petit studio réservé à la télé communautaire, avec une régie. Au deuxième étage il y a les bureaux administratifs, la facturation, un centre de service à la clientèle, le local de l’ingénieur, les bureaux de la directrice des finances, de la directrice générale et de son adjoint, une salle de conférence, une cuisinette et une terrasse pour les employés.

 

Cet article est paru dans l’édition du vendredi le 8 juin 2018 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.