8 février 2018
Par Marie Gagnon

Initialement prévue pour novembre 2017, la mise en service des deux premiers tronçons du boulevard René-Lévesque à Sherbrooke est reportée à 2018.

Parmi les raisons évoquées pour justifier ce retard, la Ville de Sherbrooke pointe un été pluvieux et des conditions automnales difficiles, mais également un délai dans l’octroi du contrat à Excavation M. Toulouse, qui a dû composer par ailleurs avec des quantités de roc plus importantes que ce que les relevés topographiques avaient indiqué.

 

« On a découvert une énorme butte de roc qu’il a fallu excaver, note Jean-Pierre Gagnon, ingénieur-coordonnateur au Bureau des projets majeurs de la Ville de Sherbrooke. On a décidé de concasser ce roc et de le transformer en matériau granulaire de classe MG112. Ce sont plus de 50 000 mètres cubes de roches qui ont ainsi été réutilisés pour combler les terrains riverains et créer le sous-profil de la chaussée.

 

Vue aérienne de chantier - Photo de la Ville de Sherbrooke

 

« Cette étape était nécessaire parce que, dans le secteur, le sol est composé de silt, un matériau facilement remaniable, précise l’ingénieur. On n’avait donc pas le choix de sur-excaver et de remplacer le silt retiré par un matériau plus approprié sur le plan géotechnique. En procédant de cette manière, on a fait d’une pierre deux coups : on a préservé les ressources naturelles et on a fait baisser les coûts de construction globaux. »

 

Le chantier de 19 millions de dollars, réalisé en milieu urbain, comportait également des défis liés à la présence d’une vaste zone résidentielle. Pour limiter les nuisances aux riverains, la Ville a mis en place quelques mesures d’atténuation, dont un suivi par sismographe des vibrations générées par le dynamitage et un contrôle sonore. Cependant, en raison du temps pluvieux qui a prévalu une bonne partie de l’été, l’abattage des poussières n’a pas été nécessaire.

 

Rappelons que les deux premiers tronçons du boulevard René-Lévesque totalisent 2,75 kilomètres et relieront à terme le carrefour giratoire des boulevards Industriel et de Portland à la rue Henri-Labonne. Le troisième et dernier tronçon, dont la construction sera annoncée ultérieurement, viendra rejoindre le boulevard Bourque. Ces trois tronçons, qui comprendront une voie dans chaque direction, s’inscrivent dans le prolongement du boulevard de Portland, effectué entre 2015 et 2016, et comporteront trois carrefours giratoires – Magnelli, Matisse et Henri-Labonne, un sentier multifonction et des trottoirs.

 

 

« Le projet est divisé en deux tronçons parce que la Ville devait donner accès au terrain de la future école C au plus tard cet été, signale David Bombardier, relationniste à la Ville de Sherbrooke. Cette future école sera située à l’extrémité sud du premier tronçon, près du carrefour giratoire de la rue Matisse. L’appel d’offres comprenait deux options, soit uniquement la construction du premier tronçon ou les deux tronçons la même année. Finalement, la construction simultanée des deux tronçons a été privilégiée par le conseil municipal. »

 

M. Bombardier indique par ailleurs que le projet comportait des travaux municipaux, soit plus ou moins 5 500 mètres linéaires de conduites d’égout et d’aqueduc. Ces travaux ont entièrement été planifiés à l’interne, par l’équipe des projets majeurs de Sherbrooke, qui a requis, pour l’occasion, les services d’EXP en consultation externe. Pour ce qui est de la reprise des travaux, la Ville en précisera l’échéancier plus tard cet hiver. Présentement, les travaux sont avancés à 80 %. Seule une couche d’asphalte a été appliquée sur la moitié du boulevard, le reste devant être asphalté une fois les travaux de bétonnage complétés. Une deuxième couche d’asphalte sera par la suite mise en place.

 

Cet article est paru dans l’édition du jeudi le 25 janvier 2018 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.