Une route de l’Église pour tous les transports

17 mai 2019
Par Marie Gagnon

Considérée comme l’épine dorsale du plateau centre de Sainte-Foy, la route de l’Église sera entièrement réaménagée dans l’esprit des Complete Streets, un concept de rue conviviale encourageant la cohabitation de tous les modes de transport.

Le chantier de 16 millions de dollars prévoit également la mise à niveau des infrastructures municipales. Amorcé à la fin du mois d’avril, celui-ci s’échelonnera sur environ 18 mois.

 

Premier jalon de la mise en oeuvre du PPU Sainte-Foy, le réaménagement de la route de l’Église a pour but de renouveler l’expérience urbaine sur un tronçon de 900 mètres compris entre le chemin des Quatre-Bourgeois et le boulevard Hochelaga. « Une rue conviviale, c’est une rue qui favorise les transports actifs et collectifs, du plus lent au plus rapide et en toute saison », résume Marie-Josée Hamel, architecte-paysagiste à la Ville de Québec.

 

Les aménagements proposés mèneront à un partage mieux équilibré entre les différents usagers tout en créant un milieu de vie plus dynamique et accueillant. En d’autres mots, la chaussée, dont la largeur varie entre 14 et 16 mètres, sera uniformisée à 13,6 mètres afin de permettre l’aménagement d’une voie cyclable sur la rive ouest de l’artère et d’une promenade commerciale sur sa rive est.

 

« Deux voies de circulation seront conservées dans chaque direction, mais leur largeur restreinte incitera les conducteurs à réduire leur vitesse, souligne Jean-François Renaud, ingénieur. La Ville a également fait l’acquisition de 5 mètres supplémentaires dans l’emprise pour réaliser ces aménagements, qui incluent entre autres une bande végétalisée pour protéger les cyclistes et les piétons des voies de circulation. »

 

 

Maquette de la future route de l’Église, à Sainte-Foy - Image de Ville Québec

 

Environ 140 arbres et 1 000 mètres carrés d’arbustes et de vivaces viendront en effet embellir le tronçon réhabilité. Le terreplein de la rue Le Noblet sera notamment aménagé. Le projet prévoit par ailleurs la plantation d’essences différentes, pour éviter la propagation de maladies, ainsi qu’un sol structural dans la fondation des trottoirs. D’une granulométrie particulière, ce sol compactable offrira un substrat nécessaire au développement des arbres plantés entre la chaussée et les trottoirs.

 

Le projet sera orchestré en deux phases. « La première consiste à élargir l’emprise du côté ouest, à refaire les infrastructures souterraines et à déplacer les utilités publiques. On fera ensuite un pavage temporaire avant de passer au côté est, énumère Benoit Marmen, premier technicien en génie civil. La deuxième vise les aménagements de surface, qui seront complétés à l’automne 2020. »

 

Plusieurs défis sont venus pimenter la planification du chantier. Notamment le maintien des accès aux édifices publics et privés, et la mise en place d’une alimentation en eau potable temporaire pour soutenir les activités industrielles et commerciales du secteur. Pour le reste, rien à signaler sinon que la gestion de la circulation durant les travaux nécessitera certains ajustements, comme la synchronisation des feux de circulation et la déviation des autobus sur des rues adjacentes parallèles.

 

Seulement cinq entrepreneurs ont déposé une soumission dans le cadre de l’appel d’offres lancé par la Ville en janvier. C’est l’entrepreneur Charles-Auguste Fortier qui a présenté la plus basse, avec une offre à 13,6 millions avant taxes. Les plans et devis ont été préparés par Aecom, qui agit à titre de consultant dans le projet. Quant à l’ingénierie et à l’urbanisme, ils sont réalisés par la Ville de Québec.

 

Cet article est paru dans l’édition du 3 mai 2019 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.