12 août 2013
Par Annie Saint-Pierre

La cadence des interventions entourant la reconstruction de l’échangeur Turcot s’accélère cette année, prélude à la mise en oeuvre d’un mégachantier devant s’étaler jusqu’en 2020.

La réfection des infrastructures de l’échangeur Turcot bénéficiera d’un investissement de 235 millions de dollars, en 2013-2014, et entre dans une phase concrète de réalisation. Rappelons que cette plaque tournante du réseau routier de la région de Montréal relie les autoroutes 15, 20 et 720, en plus de donner accès au pont Champlain. Dans son ensemble, le projet est actuellement évalué à quelque 3,7 milliards de dollars. Il se traduira par la construction de nouveaux liens routiers, mais aussi par le réaménagement de quatre échangeurs (Turcot, Angrignon, De La Vérendrye et Montréal-Ouest). Un tronçon de cinq kilomètres de l’autoroute 20 et un autre de deux kilomètres de la 15 devront également être réalisés. Sans compter qu’un corridor ferroviaire devra être relocalisé. Deux modes de réalisation ont été retenus pour mener à bien ce projet. Les travaux préparatoires se font en mode traditionnel, ce qui signifie que chaque contrat est octroyé une fois les plans et devis complétés.

 

Par contre, les infrastructures principales seront reconstruites selon le mode conception-construction, soit une méthode équivalant à la formule clés en main. Le consortium retenu verra non seulement à la construction, mais aussi à la confection des plans et devis. Le gouvernement du Québec vise ainsi à éliminer les risques, ainsi qu’à obtenir une garantie de coûts et un meilleur respect de l’échéancier.

 

Trois candidats préqualifiés sont toujours sur les rangs pour ce volet : Groupe Futur Turcot, Groupement Nouvel Échangeur Turcot, KPH Turcot. « Le processus est très étoffé, toutes les entreprises sont invitées à déposer leur proposition. Le choix se fera au meilleur prix », explique Alain- Marc Dubé, directeur du Bureau de projet pour Turcot. C’est Infrastructure Québec qui verra, avec un vérificateur externe, à la sélection de l’un des consortiums en lice. L’annonce du soumissionnaire sélectionné est prévue au cours de l’été 2014. Le cas échéant, le contrat de conception- construction serait signé l’automne suivant.

 

Turcot, 235 M$ en travaux en 2013-2014 - Image de MTQ

Au programme en 2013-2014

Même si le projet est toujours à l’étape préparatoire et en mode traditionnel, des investissements de 235 millions seront consacrés cette année à différentes interventions, dont l’acquisition et la décontamination de terrains, le déplacement de services publics et la surveillance du chantier. Alain-Marc Dubé note que des travaux seront visibles, dès l’automne prochain, lors de la démolition et la reconstruction du pont d’étagement de la rue Saint-Jacques, la construction du boulevard Pullman et des rues Saint-Rémi et Saint-Jacques.

 

Un appel d’offres sera lancé au cours des prochaines semaines pour choisir l’entrepreneur qui procédera à ces travaux. « Nous sommes à finaliser les plans et devis pour le pont d’étagement de la rue Saint-Jacques. Le concept retenu est celui d’un pont à haubans comme celui du viaduc de Millau avec une structure similaire au-dessus du canal de Lachine », dit-il. L’architecte André Major, de Montréal, et Michel Virlogeux ont conçu les plans du pont. Alain-Marc Dubé prévoit que la démolition aura cours dès septembre. La construction, elle, devrait s’étaler sur une période de 16 à 18 mois. La mise en service est prévue en décembre 2015.

 

« Nous sommes en train de statuer si on intègre ça dans un seul contrat puisque nous devons modifier le profil de la rue Saint-Jacques à partir du pont d’étagement jusqu’à l’intersection en bas. On veut abaisser de trois quarts à un mètre le niveau de ces infrastructures », explique-t-il. En ce qui concerne le lot du boulevard Pullman, le processus de sélection est complété. Au moment d’écrire ces lignes (mai 2013), l’entrepreneur TNT2 attendait l’autorisation de l’Autorité des marchés financiers pour procéder puisqu’il s’agit d’un contrat dépassant 40 millions de dollars. Un an de travail est prévu sur ce chantier.

 

D’autre part, un appel d’offres est en préparation pour le prolongement du boulevard De La Vérendrye jusqu’à la rue Saint-Patrick. Il serait lancé à l’automne, selon Alain-Marc Dubé.

 

Turcot, 235 M$ en travaux en 2013-2014 - Image de MTQ

Le défi de la mobilité

Au-delà de la coordination entre tous les organisations et les entrepreneurs, le projet Turcot exige une grande planification. Si les aspects environnementaux et les retombées économiques apparaissent majeurs, d’autres éléments sont à considérer.

 

« Le plus grand défi à relever dans ce projet est celui de la mobilité. Il est important de procéder aux travaux sans nuire aux déplacements des personnes et des marchandises. Ça concerne le transport individuel et collectif ainsi que le transport ferroviaire », expose Alain-Marc Dubé.

 

À la fin mars, rappelons-le, le gouvernement a ajouté 100 millions de dollars au projet. Une tranche de 40 millions est vouée, à court terme, à l’aménagement d’une voie réservée sur la rue Sherbrooke Ouest, entre la gare Montréal-Ouest et la station de métro Vendôme.

 

L’agrandissement de divers stationnements incitatifs en périphérie de Montréal est intégré au projet, tout comme l’ajout d’une nouvelle gare temporaire Lachine- Victoria sur la ligne de trains de banlieue Candiac.

 

Du côté de l’intégration urbaine, 60 millions de plus seront investis à moyen terme, notamment pour la réfection de la chaussée de la rue Notre-Dame, entre l’échangeur Angrignon et le futur boulevard Pullman. Des aménagements urbains sont intégrés entre le Complexe récréatif Gadbois et la rue Notre-Dame.

 

 


Cet article est tiré du Supplément thématique – Projets 2013. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !