La voie de contournement bientôt en service à Rouyn-Noranda

12 octobre 2018
Par Marie Gagnon

La voie de contournement de Rouyn- Noranda, ce tronçon de route de 7,7 kilomètres devant relier la route 117 à la route 101, sera mise en service dès la fin du mois d’octobre.

Amorcé à l’été 2015, le projet était avancé à plus de 80 pour cent à la fin septembre. Aux dernières nouvelles, il ne restait qu’à compléter l’asphaltage de la chaussée et des deux carrefours giratoires pour mettre un point final à ce projet de 91 millions de dollars mené de main de maître par Couillard Construction.

 

« Le chantier avance rondement et dans les temps, note d’entrée de jeu Luc Adam, conseiller en communication au ministère des Transports (MTQ). Les travaux d’asphalte ont commencé au début de septembre et la couche de base est déjà terminée. L’entrepreneur Norascon, le sous-traitant de Couillard Construction, procède maintenant à la mise en place de la couche intermédiaire. On a eu un été idéal et on ne prévoit aucun délai dans ce chantier. »

 

Il reste que toutes les conditions étaient réunies pour faire cafouiller ce chantier hors normes. À commencer par sa complexité. Le tracé traverse en effet plusieurs zones argileuses présentant un risque élevé de liquéfaction. Comme il fallait d’abord consolider les sols, le projet a été scindé en deux phases pour en faciliter la réalisation. La première, réalisée au coût de 38 millions de dollars, consistait à décontaminer le site et à construire la structure de la chaussée, en plus d’améliorer la portance des sols au moyen de techniques novatrices. « À certains endroits, on a utilisé des surcharges, ailleurs on a mis des drains verticaux jusqu’au roc pour extraire l’eau du sol, explique Luc Adam. On a aussi eu recours à des contrepoids pour consolider la fondation et même à des remblais légers en polystyrène pour éviter le tassement du sol. » Ces ouvrages devant rester en place pendant au moins douze mois, le chantier a réellement débuté avec les travaux de décontamination.

 

Les travaux d’asphaltage ont commencé au début de septembre - Photo du MTQ

 

Encore là, l’équipe de projet a dû faire preuve d’imagination pour disposer des sols contaminés, constitués de résidus déposés au fi l des ans par les cheminées de la mine Noranda. Selon les sondages effectués, ils étaient concentrés à 15 à 20 centimètres (cm) de profondeur. Pour les éliminer, il a fallu retirer environ 30 cm de sol sur toute l’emprise, soit quelque 150 000 mètres cubes (m3) de matériaux contaminés.

 

De plus, pour satisfaire aux exigences du ministère de l’Environnement, ces sols devaient être transportés vers un site autorisé. Sauf qu’il n’y en a pas dans la région. Le MTQ s’est donc tourné vers la minière Glencore pour obtenir l’autorisation de les acheminer dans les parcs à résidus miniers de la Fonderie Horne. « Il aurait fallu 32 000 voyages de camion pour les transporter dans un site de traitement situé à Montréal, fait valoir le porte-parole du Ministère. Ç’aurait coûté autour de 10 millions, sans compter les émissions de gaz à effet de serre provenant des camions. En procédant ainsi, c’est plus écologique et on restaure du même coup deux parcs à résidus miniers. »

 

Cette première étape, qui prévoyait en outre l’excavation de 575 000 m3 de roc et la mise en place de neuf ponceaux de béton, dont trois d’un diamètre supérieur à trois mètres, a été complétée à l’automne 2017. Quant à la seconde, qui s’est mise en branle au printemps dernier, elle se résumait à l’asphaltage de la chaussée et à l’aménagement de deux carrefours giratoires à chaque extrémité de la voie de contournement.

 

« On avait prévu une troisième phase, pour la construction d’une voie cyclable de huit kilomètres et certains aménagements paysagers, mais fi nalement la piste cyclable a été incluse dans la phase 2, mentionne Luc Adam. Il y aura quand même une troisième phase, mais pour des travaux mineurs, comme le verdissement des abords de la route et le raccordement d’une rue municipale à la voie de contournement. L’appel d’offres sortira au cours de l’hiver. »

 

Cet article est paru dans l’édition du 28 septembre 2018 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.