Rapport sur l’utilisation accrue du bois dans la construction

Le groupe de travail visant à favoriser une utilisation accrue du bois dans la construction a rendu public son rapport à la demande du ministre des Ressources naturelles et de la Faune, M. Clément Gignac. Présidé par M. Léopold Beaulieu, président-directeur général de Fondaction, le mandat du groupe de travail comprenait quatre volets :

 

  • Prendre en compte les bienfaits de la construction en bois en matière de développement durable et miser sur le bilan carbone.
  • S'assurer que le gouvernement respecte son devoir d'exemplarité face à l'utilisation du bois dans ses infrastructures.
  • Accroître la place accordée au matériau bois dans les cursus scolaires des futurs professionnels du bâtiment, y compris au niveau de l'enseignement technique ou postsecondaire.
  • S'assurer que les normes de construction en vigueur au Québec permettent l'utilisation de ce matériau, tout en respectant les normes de sécurité établies par la Régie du bâtiment du Québec.

 

« Durant nos travaux, les membres du groupe de travail ont observé un lien étroit entre l'utilisation du bois et la démarche québécoise de développement durable », a souligné Léopold Beaulieu. L'utilisation du bois dans les constructions publiques doit être considérée non pas comme une nouvelle contrainte, mais comme un moyen supplémentaire pour atteindre les objectifs de réduction d'émissions de gaz à effet de serre. Le groupe de travail considère qu'il est opportun d'introduire dans le prochain plan d'action sur les changements climatiques des mesures visant à reconnaître formellement cet attribut écologique du bois dans la construction.

 

Pour le groupe de travail, le devoir d'exemplarité du gouvernement en matière d'utilisation du bois constitue une application concrète de la Loi sur le développement durable qui consiste à inscrire les politiques et les programmes gouvernementaux dans la démarche québécoise de développement durable. Pour le groupe de travail, le devoir d'exemplarité de l'État doit s'accompagner de transparence, de recherche d'équité et d'une reddition de comptes.

 

« Afin de faciliter le suivi des actions gouvernementales en matière d'exemplarité face à l'utilisation du bois, et ce, dans une perspective de lutte contre les changements climatiques et de développement durable, le groupe de travail recommande la création d'un comité interministériel de haut niveau voué à l'utilisation du bois dans la construction et formé de représentants des principaux donneurs d'ouvrage gouvernementaux », a précisé Léopold Beaulieu.

 

De plus, pour que le bois soit considéré de manière équitable relativement aux autres matériaux, et ce, dans une préoccupation d'utilisation du bon matériau au bon endroit, le groupe de travail recommande que l'obligation d'évaluer l'utilisation du bois soit clairement exprimée dans les processus d'élaboration des projets publics et qu'il soit évalué en amont dès l'estimation des concepts préliminaires. De par l'importance de son parc immobilier et de l'envergure des constructions qu'il met en chantier, le gouvernement a le pouvoir d'insuffler une dynamique de changement assurant une considération systématique d'utilisation pertinente du bois.

 

En matière de cursus scolaires, le groupe de travail recommande que les étudiants en génie civil, option structure, devraient obligatoirement suivre un cours de base sur l'utilisation du bois dans les structures et avoir accès à des cours plus avancés de 1er et 2e cycles. Le groupe de travail recommande également que l'offre de formation continue pour les professionnels soit accrue et améliorée. Il est également recommandé que les universités québécoises développent des formations hautement spécialisées analogues à certaines que l'on trouve à l'Université Laval et en Europe. À cet égard, des programmes d'échange et de perfectionnement avec les experts européens devraient être mis en place.

 

Considérant que la filière de la construction en bois interpelle plusieurs acteurs de la chaîne de construction et qu'elle fait appel à une gamme variée de matériaux ainsi qu'à différentes sphères de la science du bâtiment, le groupe de travail recommande la mise en place d'une grappe industrielle afin d'assurer une démarche structurée et cohérente menant à une utilisation accrue du bois.

 

En ce qui a trait aux normes de construction, le groupe de travail recommande que la Régie du bâtiment poursuive le travail entamé sur les critères d'analyse et de formulation de solutions de rechange. Le principal défi d'une telle approche est qu'elle requiert une expertise accrue pour élaborer, appliquer, examiner et approuver lesdites solutions. « Afin de faciliter le recours à cette méthode de conception et diminuer les délais qui y sont associés, le groupe de travail recommande notamment que les professionnels aient accès à de l'information et à des formations décrivant cette démarche ainsi qu'aux projets approuvés antérieurement », a affirmé Léopold Beaulieu.

 

Un exemplaire du rapport peut être téléchargé à partir du site du ministère des Ressources naturelles et de la Faune.

 

Le ministre des Ressources naturelles et de la Faune et ministre responsable du Plan Nord, M. Clément Gignac, a d’ailleurs accueilli favorablement ce rapport.

 

« Ce rapport sera un outil précieux pour positionner équitablement le matériau bois au Québec. Dans le domaine de la construction non résidentielle, les propriétés et les avantages de l'utilisation du bois sont méconnus. L'utilisation du bois ne doit pas être vue comme une contrainte et les donneurs d'ouvrage doivent être sensibilisés aux possibilités de l'utilisation du matériau bois pour atteindre plus facilement les objectifs gouvernementaux de la Loi sur le développement durable, a indiqué le ministre Gignac.

 

« On ne veut pas présenter l'utilisation du bois comme une panacée et en faire une obligation morale. Par le devoir d'exemplarité du gouvernement et des organismes publics québécois, nous voulons développer cette spécialité et trouver des solutions efficaces aux diverses contraintes trop souvent liées à la méconnaissance de ce matériau. Nous voulons aussi l'offrir comme option dans le domaine de la construction non résidentielle, au même titre que les autres matériaux, a ajouté le ministre Gignac.

 

« Le secteur forestier s'apprête à mettre en œuvre le nouveau régime forestier qui vient modifier de façon majeure la façon dont nous gérons notre forêt. L'industrie de la transformation du bois doit, elle aussi, se transformer pour que ce matériau prenne la place qui lui revient dans ce secteur de la construction. Cette révolution incite l'ensemble des intervenants du domaine forestier à faire preuve d'innovation dans leurs façons de faire. Elle ouvre la porte à une utilisation accrue du matériau bois et au développement de nouveaux produits à valeur ajoutée. De plus, l'utilisation du bois contribue à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le bois de nos forêts continuera d'être une source de création d'emplois et de richesse pour les travailleurs, les entreprises et nos communautés », a conclu le ministre Gignac.

 

Source : Groupe de travail visant à favoriser une utilisation accrue du bois dans la construction