Réaménagement de l'échangeur Décarie : la principale phase s'amorce

Marie Gagnon

Entamé l’an dernier, le réaménagement de la partie nord de l’échangeur Décarie passe à la vitesse supérieure. Début novembre, le ministère des Transports du Québec (MTQ) donnait en effet le coup d’envoi de la seconde phase de ce projet dont le coût global s’élève à 110 millions $. Les travaux, qui consistent à défaire ce nœud routier pour le transformer en un réseau fluide et d’accès simplifié, amélioreront sensiblement la physionomie et la dynamique des lieux.

 

Il faut dire que l’échangeur Décarie, par lequel transitent 280 000 véhicules par jour, fait depuis longtemps tache d’huile dans le réseau routier de la métropole. Situé à la jonction des autoroutes Décarie (A15) et Métropolitaine (A40), les deux autoroutes qui enregistrent les plus forts débits de circulation à Montréal, l’échangeur Décarie, construit vers les années 1950, ne répond plus aux besoins actuels.

 

« Ce réaménagement permettra entre autres de diminuer la congestion routière dans le secteur et de séparer la circulation locale et de transit qui, chaque jour, converge vers l’échangeur Décarie, précise Caroline Larose, agente d’information à Transports Québec. Au final, les voies de circulation entre les réseaux municipal et autoroutier seront plus fonctionnelles, ce qui aura pour effet d’améliorer les flux de circulation en direction ouest. »

 

Elle explique que, pour simplifier les mouvements de circulation d’est en ouest, la voie de desserte du côté nord de la Métropolitaine sera déplacée afin de créer un lien direct avec l’autoroute et d’éliminer, du même coup, les nombreux détours que les conducteurs s’imposent présentement. En déplaçant cette voie, le MTQ compte également construire des liens routiers plus efficaces entre les boulevards Décarie et Marcel-Laurin.

 

Le Ministère prévoit en outre ajouter une voie de circulation dans la bretelle menant de l’A15 Nord à la voie de desserte de la Métropolitaine Ouest. Les liens routiers entre les réseaux local et autoroutier seront maintenus et améliorés et la construction d’une voie réservée permettra aux autobus d’éviter l’enchevêtrement de voies pour passer d’un côté à l’autre de l’échangeur. Enfin, l’intersection entre l’avenue Sainte-Croix et la rue de Lucerne sera réaménagée dans la foulée.

 

La phase qui débute comprend également des interventions aux infrastructures municipales souterraines comprises dans la zone des travaux. Celles-ci sont toutefois financées par la Ville qui injecte à cet effet près de 11 millions $ dans le projet. Ces différents travaux seront réalisés par Louisbourg SBC au coût de 61,2 millions $. « Il reste d’autres travaux à planifier, mentionne Caroline Larose, mais ceux-ci feront l’objet d’un nouvel appel d’offres. »

 

Elle précise que cet ambitieux programme, qui mettra près de trois ans à se concrétiser, s’est enclenché l’an dernier par divers travaux préparatoires. Ceux-ci, réalisés par Infrabec au coût de 2,7 millions $, comprenaient notamment la construction de bassins de drainage dans le secteur de la rue Dion, afin de réduire la pression sur le réseau municipal et de permettre éventuellement le développement d’une zone commerciale.

 

Cette phase préparatoire a également été marquée par la construction de deux ponts d’étagement. Ces ponts serviront ultérieurement au raccordement de la voie de desserte passant sous l’échangeur ainsi qu’à celui de la bretelle reliant l’autoroute Décarie Nord à l’autoroute Métropolitaine Nord. Au cours de la nouvelle phase qui s’amorce, de nouveaux ponts d’étagement seront également construits.

 

Bien que la porte-parole du MTQ n’ait pas été en mesure de préciser l’échéancier détaillé du projet ni l’ordonnancement des différentes étapes prévues, elle mentionne que la stratégie d’intervention retenue ne devrait pas aggraver la congestion routière, puisque la majorité des travaux seront effectués en marge du réseau routier, dans l’emprise des voies existantes.