Sherbrooke suit le courant en matière d'eau potable

François G.Cellier

La station de traitement d’eau potable J.-M. Jeanson, à Sherbrooke, fait actuellement l’objet d’une mise aux normes. Les travaux touchent l’ensemble des opérations liées à la gestion de cette précieuse ressource, pour la rendre conforme aux nouvelles normes imposées par le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP). Ces rénovations qualifiées de majeures coûteront 25 millions $. Elles permettront à cette usine, outre le fait de se conformer aux exigences actuelles, d’être moins énergivore et plus efficace, pour ainsi répondre encore plus adéquatement aux besoins aquifères d’environ 140 000 Sherbrookois. Ces derniers sont desservis par un réseau d’aqueduc parcourant plus de 800 kilomètres.

La première étape du projet consiste à agrandir les infrastructures en place, au moyen d’un nouveau bâtiment qui sera greffé à l’existant. Cela permettra l’installation d’un système de filtration membranaire, dont les performances sont, de loin, supérieures à ce qui se faisait autrefois. Il s’agit d’une technologie comparable à celle préconisant « l’osmose inverse », dont le processus vise à faire passer l’eau à travers de fines pellicules, qui ne laissent pratiquement rien passer. « Ce procédé éradique même les virus et les bactéries », précise Michel Cyr, chef de la division de la gestion des eaux à la Ville de Sherbrooke.

En outre, le système d’ozonation profitera lui aussi d’améliorations significatives. Il s’agit d’ailleurs d’un des postes majeurs à remettre à niveau. « Les cinq ozoneurs présentement en place ne sont plus très efficaces », informe Daniel Leblanc, ingénieur et coordonnateur du projet à la Ville de Sherbrooke. La chloration figure également dans les plans de réfection, sans compter le système de pompage. « Il faudra en augmenter la capacité, car les débits d’eau se sont accrus au fil du temps », précise Daniel Leblanc. Parmi les éléments du système qui doivent être rénovés, voire remplacés, figurent les impulseurs. Une fois ces travaux réalisés, toute la dynamique inhérente au pompage consommera moins d’énergie. « Comme n’importe quel autre système mécanique, par exemple un moteur de voiture vieillissant, les pièces dont il est constitué s’usent au bout d’un moment. Il faut par conséquent les changer, question d’en accroître l’efficience et optimiser son rendement sur le plan énergétique », explique Michel Cyr.

L’alimentation en eau potable devra se poursuivre malgré les travaux entrepris, ce qui représente une contrainte majeure pour les gestionnaires du projet. « Au besoin, les interruptions de l’alimentation en eau dureront au maximum entre trois et cinq heures, mais il faut idéalement éviter d’en arriver là », mentionne Michel Cyr. Soulignons que préalablement à tous ces travaux projetés, Sherbrooke a procédé, il y a quelques années, à une étanchéisation préventive de son réservoir principal d’eau potable. Ces rénovations auront notamment permis l’ajout de chicanes et le remplacement de vieilles vannes.

Le contrat d’achat du système de filtration membranaire (Pall®) a été accordé à la Cie Wilfrid Allen. Il représente un investissement d’environ 9 millions $. La firme d’ingénierie exp (anciennement Teknika HBA) planchera sur les plans et devis du bâtiment et prendra en charge les travaux relatifs aux équipements mécaniques et électriques de l’usine. Un appel d’offres doit être lancé, éventuellement, en vue d’attribuer le contrat de construction du nouveau bâtiment. Celui-ci devrait commencer à prendre forme au printemps 2012.