Stade de soccer CESM : Coexistence du bois et de l’acier

Par François G. Cellier

La Ville de Montréal a finalement exaucé les vœux de plusieurs organismes dévolus au soccer, dont l’Association régionale de soccer Concordia, qui réclamait un complexe dédié à ce sport dans la métropole depuis 10 ans.

 

Montréal vit au rythme du ballon rond avec 42 000 joueurs fédérés. Ses élus étaient donc heureux d’annoncer une première pelletée de terre symbolique, le 20 août dernier, visant la construction d’un immense stade qui prendra forme au Complexe environnemental de Saint-Michel (CESM). Érigé aux abords de l’ancienne carrière Miron, ce bâtiment visera une certification LEED-NC de niveau Or.

 

L’Entreprise de construction T.E.Q. disposera de 39,4 millions $ pour construire la première phase du projet, qui doit être livrée en décembre 2014. Le chantier a commencé à la mi-juillet cette année, et les opérations en sont actuellement à l’étape du bétonnage, qui prendra fin en septembre.

 

Mais avant toute chose, il a fallu réaliser d’importants travaux d’excavation. Une certaine quantité de terre a dû être extraite du site, afin de la remplacer par des sols neufs. Il se trouvait diverses matières solides enfouies dans le terrain, par exemple de la tourbe. « Elle aurait pu être compactée, mais il a plutôt fallu l’extraire, car il y avait un risque qu’elle reprenne peu à peu sa forme initiale. Le sol sur lequel reposera le stade se serait alors déformé, générant ainsi des impacts majeurs sur la surface de jeu », d’expliquer Rémy-Paul Laporte, gestionnaire immobilier à la Direction des stratégies et transactions immobilières à la Ville de Montréal.

 

La structure d’acier de l’immeuble supportera une toiture en bois, laquelle sera assemblée au coût de 8,3 millions $ par Nordic Structures Bois. Les firmes d’architectes Saucier + Perrotte/Hughes Condon Marler Architects ont opté pour 16 poutres lamellées-collées et lamellées-croisées faisant, chacune, quatre mètres de hauteur sur 68,5 mètres de longueur.

 

Ce système a été préféré aux arches, à cause de l’exiguïté du terrain de construction. Les arches auraient entraîné des problématiques associées au renvoi de la neige et à la gestion de l’eau, en raison d’une capacité réduite des conduites pluviales dans ce secteur de la ville. Pour pallier cette situation, le toit agira comme bassin de rétention, afin de permettre l’écoulement des eaux de pluie sous le stationnement du futur complexe, où il y aura aménagement de conduites surdimensionnées.

 

Le concept architectural, qui prévoit une section administrative d’un seul côté du bâtiment, assurera par ailleurs la préservation d’un talus qui fera office d’écran végétal, séparant de ce fait le complexe des zones résidentielles environnantes. L’architecture du paysage a été confiée à la firme William Asselin Ackaoui et Associés dans ce projet. Le génie en mécanique et électricité relève de Bouthillette Parizeau et Associés, tandis que NCK a été retenue pour assumer le génie en structure et civil.

 

Les 10 puits de géothermie du bâtiment contribueront, pour leur part, à chauffer et à climatiser la « bande administrative » du complexe, qui logera un hall d’accueil avec murs-rideaux, des bureaux, une salle polyvalente, des sanitaires, un casse-croûte et une boutique.

 

Le terrain de soccer mesurera 60 sur 100 mètres et pourra recevoir 750 spectateurs. Il y aura possibilité de le diviser en trois terrains adaptés à sept joueurs par équipe.

Précisons qu’une seconde phase est également prévue dans le projet, alors que sera construit un terrain de soccer et de football extérieur (adjacent au bâtiment). Il doit lui aussi être livré en décembre 2014.

 


Cet article est paru dans l’édition du jeudi 5 septembre 2013 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !