Jessica Parsons, une femme qui n'hésite pas à sortir de sa zone de confort

  • Fondée en 2010, Les Elles de la construction est un organisme sans but lucratif dont la mission est de promouvoir la place des femmes dans le secteur de la construction, et ce, à différents niveaux : entrepreneures, chargées de projet, femmes de métier, professionnelles et étudiantes.

12 janvier 2017 |

À 32 ans, Jessica Parsons, ingénieure, vice-présidente, directrice des opérations chez Drolet Construction, a accompli l'exploit de sortir à maintes reprises de sa zone de confort pour réaliser ses aspirations et propulser sa carrière d'entrepreneure. En tant que femme, elle n'hésite pas à  briser les tabous et à affirmer ouvertement son ambition afin de poursuivre la carrière qu'elle a choisie .

Jessica Parsons donnait une conférence au bureau de Drolet Construction, à l'occasion du premier 5 à 7 visite d'entreprise organisé par les Elles de la construction à Québec, le 24 novembre 2016.

 

Sortir de sa zone de confort

Pour Jessica Parsons, sortir de sa zone de confort, c'est réaliser quelque chose d'inhabituel. C'est oser faire quelque chose qu'on rêve. C'est accepter une nouvelle opportunité. C'est prendre l'initiative d'un nouveau projet. C'est lancer une idée audacieuse. C'est sortir des sentiers battus. Faire le contraire de ce que nous avons l'habitude de faire. Briser la routine. Dans le cas de Jessica, sortir de SA zone de confort, malgré ses craintes et les risques, lui a le plus souvent porté fruit. Parce que, selon elle, dans la vie, il faut savoir prendre des risques.

 

Son premier risque : le domaine d'études

Après avoir quitté une école secondaire exclusivement féminine, Jessica a été acceptée au cégep en technologie de l'architecture, où il y avait seulement quelques femmes. C'était le début de la période où elle a compris qu'il fallait se bâtir une carapace et qu'elle devait travailler plus fort et faire davantage ses preuves pour réussir. Diplôme en main, plutôt que d'entrer à l'école d'architecture (elle a été acceptée dans deux universités malgré un programme contingenté), elle a fait volte-face et s’est inscrite en génie de la construction à l'ÉTS.

 

Encore là, à l'ÉTS, Jessica Parsons s’est retrouvée dans des programmes à prédominance masculine. Pendant ses études, elle a réussi à faire sa place. Elle a dû néanmoins faire preuve de résilience quand elle a décidé de réaliser un semestre interuniversitaire à l'étranger, soit à l'INSA de Toulouse, en France. Croyant naïvement pouvoir en profiter pour voyager durant son semestre (une autre de ses passions), au contraire, elle a fait face à une programmation de cours qui répartissait l'équivalent d'un cours à l'ÉTS en 3 à 4 cours de niveau supérieur à l'étranger, et ce, avec de multiples conflits d'horaire. Au lieu de prendre immédiatement un billet de retour pour le Québec, elle a plutôt décidé de prendre les bouchées doubles, de donner le meilleur d'elle-même, de faire des compromis et de réussir.

 

Le « rough and tough » du métier

À la fin de ses études, en 2008, elle a obtenu un premier poste permanent pour Construction de défense Canada (CDC). Elle s'est occupée d'un chantier de construction d'une valeur de 10 millions de dollars qui consistait en la construction d'un nouveau bâtiment pour le quartier général de la base militaire de Valcartier. À 26 ans, pendant un an et demi, elle a représenté le donneur d'ouvrage dans une roulotte de chantier, au cœur de l'action. Pour la première fois, elle a compris ce qu’était le « rough and tough » du milieu de la construction en y vivant des situations d'intimidation et de violence qui l'ont passablement ébranlée. Mais même si elle a vécu des situations qui l’ont sortie de sa zone de confort, elle a gardé le cap et a toujours eu la ferme intention de bâtir un jour sa propre entreprise en construction, malgré les embûches !

 

Un premier rêve se réalise

Jessica Parsons s'était fixé comme objectif de devenir directrice de construction avant l'âge de 30 ans. Elle a alors obtenu le poste de chargée de projets pour une firme d'architectes, soit Régis Côté et associés, architectes. Pour la première fois, elle a eu la charge de diriger une équipe de techniciens, dessinateurs et architectes. Une ingénieure qui supervise des architectes est un mélange pour le moins curieux. Mais envers et contre tous, un mois plus tard, Jessica  est devenue directrice de projets d'une équipe totalisant 13 employés avec plus de 60 millions de dollars de projets en cours ! Jonglant avec ses responsabilités de jeune maman, elle a entamé en même temps une maîtrise en gestion de projets d'ingénierie. Tout un agenda pour cette jeune femme !

 

Un an et demi plus tard, à 29 ans, Jessica n'avait pas encore réalisé son objectif de travailler pour un constructeur. Elle a alors décroché un poste de chargée de projets chez Drolet Construction, un entrepreneur renommé de Québec avec lequel elle rêvait de travailler depuis plusieurs années. Son premier projet consistait à compléter la construction amorcée d'un chantier composé de trois bâtiments totalisant 253 unités de logements, un projet de 42 millions de dollars. Tout un défi !

 

De la zone de confort à la zone de croissance

Parallèlement, elle s'est occupée d'un projet de type « fast track », soit l'aménagement de 100 000 pieds carrés de bureaux qui devaient être complétés à la même date. Elle s’est alors dit, selon la citation de F. Nansen : « Ce qui est difficile prend du temps, ce qui est impossible en prend un peu plus ». Elle s’est retroussé les manches et s’est alors concentrée sur ses objectifs de carrière. Après la livraison avec succès de ses projets de construction, Jessica Parsons a été nommée directrice construction en octobre 2013. Elle a alors procédé, entre autres, à la réorganisation de l'équipe de gestion et à la restructuration des processus de gestion.

 

À l'hiver 2016, elle a été nommée vice-présidente, directrice des opérations où elle s'occupe maintenant des quatre services : administration, estimation, développement de projets et,  principalement, opérations, avec plus de 40 personnes à sa charge.

 

Bilan

Tout ce beau parcours effectué par Jessica Parons n'a pas toujours été facile. À travers les succès et les embûches, elle a voulu être un modèle pour ses deux jeunes enfants, spécialement pour sa fille. Elle a tenté de chasser la culpabilité d'être moins présente quotidiennement avec ses enfants et de privilégier les moments de qualité avec eux. Dans les moments où elle a eu envie de tout lâcher, elle a pensé à ces femmes ambitieuses et inspirantes qui ont réussi, elles aussi, à avoir une carrière tout en étant maman.

 

Elle affirme, en toute humilité, avoir pris des risques dans sa vie, en sortant plusieurs fois de sa zone de confort. Elle a cru à tort qu'avoir de l'ambition pouvait déplaire aux autres et que c'était une vision qu'on devait garder pour soi-même. Du début de ses études en ingénierie à sa nomination à titre de vice-présidente, plusieurs personnes autour d'elle se sont éloignées, car son succès les dérangeait. Elle a donc appris à savourer seule ses réussites. Aujourd'hui, elle affirme avec fierté que ce sont tous ses efforts, sa détermination et ses ambitions qui lui ont permis de propulser sa vie professionnelle et d'être la femme de carrière qu'elle est devenue. Elle continue de prendre des risques et de se fixer de nouveaux objectifs afin d'atteindre son but ultime : être propriétaire de sa propre entreprise en construction. Nul doute qu'elle atteindra son objectif !

 

Drolet Construction


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