13 janvier 2010
Par Michel Fournier

« J’ai fait le tour des séminaires et des conférences pour en savoir plus sur la mise en application des normes de construction LEED, mais j’entends toujours les mêmes choses. Parce que nous innovons, tout le monde découvre en même temps… »
 
– Un architecte participant à un colloque en février 2009 sur le développement durable

 

Ce témoignage représente l’opinion de plusieurs et il résume bien le contexte auquel est confrontée l’industrie de la construction : une volonté de plus en plus présente de faire autrement en étant éco-responsable combinée avec une méconnaissance des réseaux d’information donnant accès aux formations qui permettent d’obtenir les clés de ce nouveau savoir-faire.

 

Conscient des besoins de l’industrie à cet égard, le Fonds de formation de l’industrie de la construction (FFIC) veut apporter une contribution significative à ce qui est convenu d’appeler « le virage vert ». Notre premier moyen a été de produire un numéro, entièrement dédié à la formation « verte », intitulé Apprendre à construire pour la vie.

 

L’objectif de cette édition, toujours disponible au FFIC, est de permettre aux travailleurs et aux entrepreneurs de savoir quoi, où, quand et comment aller chercher de la formation pour modifier leurs pratiques, démythifiant ainsi le concept de « virage vert ». Car reconnaissons-le, pour la plupart d’entre nous malgré le fait que certaines expressions telles que développement durable, éco-construction, certification LEED fassent partie de notre environnement, elles demeurent des expressions abstraites.

 

Certains peuvent être tentés de regarder le train passer pensant que le développement durable ou la certification LEED ne sont que des modes et qu’elles finiront par céder la place à d’autres. Miser sur cette perspective, c’est nier les engagements des gouvernements en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, dont le plus connu est le protocole de Kyoto qui identifie par pays des cibles de réduction à atteindre d’ici 2012.

 

C’est aussi ignorer que le secteur de la construction est un secteur qui a un impact majeur sur l’environnement avec ses trois millions de tonnes de déchets par année. Par rapport à l’ensemble des secteurs d’activité au Québec, l’industrie de la construction est responsable de 33 % de la dépense énergétique, de 50 % de la consommation énergétique et de plus de 35 % des émissions de gaz à effet de serre (GES).

 

Sachant cela, nous comprenons pourquoi les différents paliers de gouvernement ont adopté de nouvelles réglementations environnementales et mis sur pied des programmes de subventions pour stimuler le virage vert et en diminuer le coût. 

 

Pourquoi les donneurs d’ouvrage privés ou publics, sensibles à leur image publique, cherchent à être perçus comme des citoyens éco-responsables et commandent des projets qui visent la certification LEED.

 

Pourquoi les architectes et les ingénieurs ont  été les premiers à s’ajuster en modifiant leurs plans en conséquence.

 

Force est de constater que le virage « vert » est un passage obligatoire et que plusieurs l’ont déjà effectué…

 

Reste à mobiliser les entrepreneurs et les travailleurs de l’industrie. Au dire des architectes et des ingénieurs, c’est sur les chantiers que vont se développer les solutions efficaces pour faire du développement durable à moindre coût dans des délais raisonnables. C’est pourquoi le comité sur la formation professionnelle dans l’industrie de la construction (communément appelé CFPIC), dont le rôle est d’établir l’offre de cours en perfectionnement, a demandé que soit mis sur pied le cours multimétier Initiation au développement durable et aux bâtiments écologiques d’une durée de huit heures.

 

L’expérience de la première année a démontré que le cours répond aux besoins. Offert dans six régions du Québec, c’est plus de 115 travailleurs de tous les métiers qui ont apprécié suivre la formation Initiation au développement durable et bâtiment écologique.

 

Au moment de l’évaluation du cours les plus jeunes participants, déjà mobilisés à la cause environnementale, ont exprimé le désir de pouvoir travailler dans ces conditions et demandent à l’industrie d’aller plus loin en développant des cours pratiques LEED par métier. Alors que les participants plus âgés ont profité du cours pour se mettre à jour, s’initier à ce nouveau cadre de travail. Ils en redemandent eux aussi. Fait inusité, des entrepreneurs ont aussi suivi le cours.

 

Ce cours, toujours offert au répertoire de la CCQ pour l’année 2009-2010, est une occasion de sauter dans le train juste à temps, avant qu’il file à vitesse grand V.

 

Il est permis d’affirmer que la CCQ a pris le taureau par les cornes en établissant une stratégie sur trois ans : augmenter le nombre d’activités de perfectionnement portant sur le patrimoine bâti et le développement durable ; augmenter le nombre de cours multimétiers en développement durable ; développer l’offre de cours en restauration de bâtiments d’époque ; intégrer dans tous les cours pertinents les notions d’efficacité énergétique.

 

Pas étonnant que figurent au répertoire des activités de perfectionnement une vingtaine de cours qui s’inscrivent dans des pratiques de développement durable et de construction verte (voir revue Formation, été 2009).

 

À l’offre de cours de la CCQ, s’ajoutent d’autres formations telles que Novoclimat offerte par La Garantie Qualité Habitation et donnée notamment par l’APCHQ, la CMMTQ et la CÉTAF. Informez-vous, le FFIC finance la plupart de ces cours et prenez le virage VERT !

 


Pour obtenir d'autre information, vous pouvez joindre Michel Fournier au FFIC au 1 877 325-1117.

Fonds de formation de l'industrie de la construction