23 janvier 2019
Par Marie Gagnon

Une croissance bien orchestrée peut mener au faite rapidement. Groupe EVEX  en témoigne.

Une dizaine d’immeubles à son actif et plus d’une quarantaine de projets en cours en moins d’une année d’activité. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Groupe EVEX a le vent dans les voiles. La société lanaudoise, qui fait dans l’immobilier locatif, connait en effet une ascension fulgurante depuis sa fondation, en mai 2017. En l’espace de douze mois, la start-up immobilière a fait grimper ses actifs et ceux de ses partenaires financiers à 24,2 millions de dollars.

 

Et ce n’est qu’un début, car Groupe EVEX aspire à devenir l’un des plus grands propriétaires immobiliers du Québec. Ses fondateurs, Alexandre Larocque et Marc-André Bernier, s’en donnent d’ailleurs les moyens. Dès le départ, ils ont doté l’entreprise d’une solide structure opérationnelle. Puis, ils ont implanté un modèle d’affaires efficace qui englobe la totalité du cycle immobilier, de la recherche de terrains à la gestion locative, en passant par le développement et la construction.

 

Une vision d’avenir

« Depuis le début, notre motivation, c’est la construction neuve locative, confie Marc-André Bernier. On est deux anciens planificateurs financiers et on avait déjà un intérêt pour l’immobilier. C’est tangible, contrairement à la bourse, et ça attire les investisseurs. Quand on s’est lancés, Alexandre et moi, on a d’abord monté quelques triplex. On a aussi mis beaucoup d’argent dans le volet légal. C’est important quand on instaure une structure de partenariat gagnant-gagnant pour financer les projets. »

 

Si le Groupe EVEX confie d’abord la réalisation de ses immeubles à des constructeurs indépendants, il ne tarde pas à ramener cette activité dans son giron. « On n’avait pas vraiment de contrôle sur les couts, la qualité ou les échéanciers, explique le gestionnaire. On voulait être plus efficaces et créer encore plus de valeur. On a donc décidé de fonder notre propre compagnie de construction. Comme ça, on contrôle 100 pour cent du cycle immobilier. »

 

Pour donner forme à ses ambitions, la jeune entreprise doit aussi s’adjoindre de nouvelles compétences. Un directeur général est donc embauché. Il sera responsable de monter son équipe et de chapeauter tous les chantiers. Les résultats ne se font pas attendre. Les deux fondateurs sont bientôt entourés de seize recrues, dont deux chargés de projet, trois surintendants, deux estimateurs et un coordonnateur de projet.

 

Des processus systématisés

Histoire d’être encore plus efficaces, ils appliquent le modèle immobilier commercial au secteur résidentiel. Tous les processus sont ainsi systématisés, de la conception à la location des appartements. Ils recourent également aux outils numériques pour calculer les quantités nécessaires et produire des rapports journaliers à l’intention de leurs partenaires. Enfin, ils gèrent la location et s’occupent euxmêmes du marketing et de la promotion de leurs projets.

 

« Dans le secteur résidentiel, les mentalités n’ont pas beaucoup évolué, constate Marc-André Bernier. En général, les constructeurs achètent un terrain, ils font leur projet puis ils recommencent. Ils sont rares aussi ceux qui couvrent la totalité du cycle immobilier comme nous. Il n’y a pas beaucoup de jeunes non plus qui choisissent de contrôler toutes les facettes du cycle. On fait un peu bande à part. On est une équipe jeune et dynamique, et on partage une vision plus large de l’entrepreneuriat. »

Le portefeuille du Groupe EVEX, à peine plus d’un an après sa création, témoigne de cette vision. Déjà, il détient 54 unités et en construit 82 nouvelles. Sans compter plus de 200 terrains acquis depuis l’an dernier et qui seront développés d’ici 2020. Dont Cité Nature à Saint-Donat, un projet de 93 minimaisons d’une valeur de 25 millions de dollars. Tant et si bien que la jeune entreprise estime que son chiffre d’affaires, qui oscillera entre 18 et 20 millions de dollars cette année, atteindra les 30 millions en 2019.

 

Une recette efficace

« La recette est simple; on achète des terrains et on les construit, résume Marc-André Bernier. Les conditions du marché sont aussi favorables. La demande pour le locatif est grande dans Lanaudière. D’abord, parce que la croissance démographique est là. On estime que la population devrait croitre de 30 % sur 20 ans. Ensuite, avec le resserrement des conditions hypothécaires, l’accès à la propriété devient plus difficile, surtout pour les plus jeunes ménages.

 

« Et les projets sont rentables, poursuit-il. En termes de loyer, on va chercher entre 1 150 et 1 450 par mois, soit des mensualités équivalentes à Montréal. On obtient donc la même valeur en région, mais avec des terrains moins chers. On a regardé du côté de la copropriété, mais le marché n’est plus là. Depuis environ trois ans, les nouveaux condos se vendent au prix des condos existants. Il n’y a pas de prise de valeur. Nous, on conserve nos actifs et on cherche à leur faire prendre de la valeur. »