L’attrait de la construction selon Maryse Poupart

8 janvier 2013
Par Christian Chaloux

Maryse Poupart entame une quatrième décennie dans l’entreprise Isolation Algon 2000 de Laval. Avant d’accéder à la présidence, la dynamique chef d’entreprise a occupé la plupart des postes administratifs de la compagnie appartenant à son père. Le parcours de Mme Poupart ne la destinait pas à œuvrer dans une PME, mais bien dans une grande entreprise de télécommunication québécoise.

 

À temps plein pour Bell Canada, Maryse Poupart a mis en veilleuse son emploi pour entreprendre un baccalauréat en finance à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). C’est pendant ses études qu’elle est entrée dans l’entreprise familiale en occupant un emploi en comptabilité.

 

Les PME en expansion

Les années 1980 étaient alors une époque ou les services des finances des entreprises s’occupaient autant de la paie des employés que des comptes clients ou payables. Elle avait donc la chance de toucher à plusieurs secteurs névralgiques d’une entreprise. C’est alors que Mme Poupart a eu un coup de cœur pour l’ambiance de travail dans les petites et moyennes entreprises (PME).

 

« Je croyais effectuer mon baccalauréat et retourner chez Bell Canada. Mais dans la petite entreprise, comme celle de mon père à l’époque, j’ai vraiment aimé avoir un contact avec tout. En plus, j’ai adoré le domaine de la construction. Je ne pensais pas aimer autant ça. J’ai trouvé que c’était un domaine vraiment dynamique avec beaucoup de défis à relever. J’ai pris ma décision rapidement de poursuivre avec mon père », explique Maryse Poupart.

 

La future entrepreneure faisait donc ses premiers pas dans le domaine de la construction et elle arrivait à un moment où la compagnie était en pleine expansion. Isolation Algon a été fondée en 1976, puis rachetée en 1982 par Yves Poupart, le père de Maryse. En 1986, l’acquisition de l’entreprise Isolation Y. Girard permet de doubler le nombre d’employés. C’était le premier d’une série d’acquisitions. 

 

Isolation Algon a été fondée en 1976, puis rachetée en 1982 par Yves Poupart, le père de Maryse.

 

La gestion au jour le jour

Après ses études, elle s’implique à temps plein dans l’entreprise et s’occupe rapidement des secteurs des achats et de la planification des chantiers. Son père s’affairait de plus en plus au réseautage et aux relations d’affaires. Maryse Poupart prend alors en main le secteur de l’exécution des travaux.

 

En plus du secteur résidentiel, Isolation Algon commence à œuvrer dans les secteurs commercial et industriel, dont dans la pose de membranes de type pare-air et pare-vapeur, et prépare son entrée dans la niche de l'ignifugation. Le monde de l’isolation était alors en pleine évolution.

 

Membre de l'équipe d'Isolation Algon à l'œuvre.

 

Tranquillement, la compagnie prend sa vitesse de croisière. Au début des années 1990, Algon se tourne vers l’enlèvement de l’amiante, un secteur en croissance. L’entreprise forme alors une équipe de spécialistes chargés principalement de l'enlèvement de l'amiante afin de continuer son processus de diversification des sources de revenus.

 

Cadre en entreprise

Tous ces changements ont lieu alors que Mme Poupart prend du galon dans la compagnie. En tant que femme dans un métier traditionnellement masculin, elle se rappelle qu’il faut avant tout avoir de la répartie devant certaines situations plutôt inconfortables pour n’importe quel chef d’entreprise.

 

« Il y en a qui prennent ça bien de travailler avec une femme, et qui sont à l’aise. Par contre, il y en a d’autres avec lesquels ça ne passait pas. Des fois, j’expliquais des choses, mais la personne ne comprenait pas, ou ne voulait pas comprendre. Je cherchais un homme dans le bureau pour expliquer la même chose et ça passait, relate-t-elle. C’est comme ça, il y a des rébarbatifs. »

 

La place des femmes en construction

Les années ont passé et Maryse Poupart a vu l’évolution de la place des femmes dans la construction. « On n’en voit de moins en moins qui pensent que tu ne connais rien parce que tu es une femme. Je ne sais pas si c’est parce que que je suis dans le milieu depuis 25 ans, mais je crois sincèrement que ç’a évolué, car il y a beaucoup plus de femmes aujourd’hui dans tous les métiers, remarque-t-elle. Il ne faut surtout pas s’offusquer et l’on doit passer par-dessus certaines choses. Il ne faut pas s’arrêter à ça. »

 

Lauréat

L’entreprise a tout récemment remporté un prix qui a beaucoup touché la présidente Maryse Poupart. L’Association de la construction du Québec (ACQ) a décerné le trophée Construire à Isolation Algon 2000 de Laval à titre d’Entreprise de l’année de la région Laval / Laurentides. La remise du prix a eu lieu lors du Banquet Reconnaissance, qui se tenait durant le Congrès annuel de l’ACQ à Gatineau en 2012.

 

« C’est un prix qui récompense toute l’équipe », justifie-t-elle tout en rappelant l’importance d’une équipe solide pour avoir du succès.

 

Maryse Poupart, qui a suivi une formation en lecture de plans et divers cours offerts par les associations dont fait partie l’entreprise, n’hésite pas à donner tout le crédit à plusieurs de ses employés de longue date qui lui ont servi de professeur tout au long des années.

 

L’équipe d’Isolation Algon 2000

La plus grande fierté de la présidente est la rétention de ses employés, qui sont en poste depuis longtemps, dont certains depuis le début des années 1980. « Quand on est impliqué dans l’entreprise, on apprend rapidement », dit-elle.

 

La plus grande fierté de Maryse Poupart est la rétention de ses employés, qui sont en poste depuis longtemps, dont certains depuis le début des années 1980.

 

Isolation Algon 2000 est maintenant spécialisée dans les projets institutionnels, commerciaux et industriels. Les grands projets de copropriétés sont également un secteur ou elle est présente.

 

En plus d’avoir exécuté des travaux d’isolation dans l’ancien Forum, au campus Bell et à la tour Évolo de 30 étages, tous deux à l’île des Sœurs, la PME qui compte maintenant près de 100 employés isolera l’agrandissement de l’Hôpital juif de Montréal, un projet de 300 millions $.

 


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