Chute mortelle d'un monteur-assembleur : la CSST identifie une gestion déficiente

11 septembre 2014

Le 13 février 2014, Daniel Pilon, un apprenti monteur-assembleur d'acier au service d'Acier Bata inc., perd la vie au travail. Il fait une chute de plus de 10 mètres alors qu'il manipule une feuille métallique composant la structure d'acier du toit (platelage métallique) d'un bâtiment en construction.

 

Parmi les causes à l'origine de l'accident, la CSST identifie une gestion déficiente de la santé et de la sécurité quant à la pose du platelage métallique.

 

La CSST a rendu publiques, le 10 septembre dernier, les conclusions de son enquête. En moyenne, chaque année, cinq travailleurs perdent la vie à la suite d'une chute de hauteur sur les chantiers de construction du Québec.

 

Le travailleur perd l'équilibre et fait une chute libre de 10,6 mètres

Au moment de l'accident, trois travailleurs de la compagnie Acier Bata inc. s'affairent à installer le platelage métallique, structure d'acier qui composera en partie le toit du bâtiment.

 

Alors qu'il chevauche une poutrelle à plus de 10 mètres de hauteur, les pieds dans le vide, M. Pilon se penche vers l'avant pour tirer vers lui une feuille de métal mesurant 9 mètres de longueur et pesant 70 kilogrammes. Il perd l'équilibre et, n'étant pas protégé contre les chutes, tombe jusqu'au sol. Son décès est constaté sur place.

 

Mieux reconnaître les dangers

L'enquête a permis à la CSST d'établir deux causes pour expliquer l'accident. D'une part, le travailleur, chevauchant une poutrelle du toit, a manipulé une feuille de platelage métallique, a perdu l'équilibre et a fait une chute libre de 10,6 mètres. D'autre part, la gestion de la santé et de la sécurité en ce qui a trait à la pose du platelage métallique était déficiente.

 

En effet, l'employeur n'a pas élaboré une méthode de travail sécuritaire spécifique à l'installation du platelage métallique. Il n'a pas effectué une analyse de risques détaillée et n'a pas déterminé les points d'ancrage à utiliser pour prévenir les chutes, et ce, pour chacune des étapes des travaux d'installation du platelage métallique.

 

La CSST exige une méthode sécuritaire de travail

À la suite de l'accident, la CSST a notamment exigé de l'employeur qu'il fournisse une méthode sécuritaire de travail visant à identifier et à éliminer les dangers de chute lors du montage et de l'assemblage du platelage métallique.

 

La CSST considère que l'employeur, Acier Bata inc., a agi de manière à compromettre la sécurité des travailleurs lors de la pose du platelage métallique. En conséquence, un constat d'infraction lui a été délivré. Pour ce type d'infraction, le montant de l'amende varie entre 15 839 $ et 63 355 $ pour une première offense, et entre 31 678 $ et 158 389 $ dans les cas de récidive.

 

Mesures de prévention

Pour éviter qu'un tel accident se reproduise, des mesures de prévention doivent être mises en application. L'employeur doit notamment élaborer des méthodes sécuritaires de travail pour chacune des étapes des travaux d'installation du platelage métallique et former ses travailleurs quant à celles-ci. Ces méthodes de travail doivent entre autres comprendre une analyse de risques ainsi que les moyens de protection contre les chutes à utiliser.

 

Depuis plus de 16 ans, la CSST applique le plan d'action Construction et une politique de tolérance zéro en ce qui concerne quatre dangers principaux, dont les chutes de hauteur

 

Source : Commission de la santé et de la sécurité du travail