Construction : prévisions sur le marché du travail

8 février 2019

ConstruForce Canada a publié, le 31 janvier 2019, ses prévisions sur le marché du travail dans le secteur de la construction et de l’entretien au pays.  Il en ressort qu’il faudra 300 200 travailleurs supplémentaires au Canada d’ici 2028.

Même si l’emploi dans le secteur canadien de la construction changera peu au cours de la prochaine décennie, augmentant d’environ 44 100 travailleurs (une hausse de 4 %), le départ à la retraite prévu de plus de 261 000 personnes nécessitera qu’on accorde une attention accrue au recrutement afin de maintenir la capacité future de la population active.


Hausse des grands projets

En effet, selon les prévisions du rapport national Regard prospectif – Construction et maintenance 2019-2028 de ConstruForce Canada, l’emploi en construction au Canada augmentera modérément jusqu’en 2020, car les besoins associés à de grands projets d’énergie, de transport collectif et d’autres infrastructures augmenteront jusqu’à l’atteinte d’un sommet à court terme et compenseront l’affaiblissement continu au chapitre des mises en chantier.

 

Pour la première fois depuis 2009, les besoins en main-d’œuvre devraient diminuer après 2021, une fois que seront satisfaits les besoins de pointe en main-d’œuvre liés aux projets. Un ralentissement de la croissance démographique limitera l’expansion du secteur de la construction à l’échelle nationale pendant la deuxième moitié de la période de prévision 2019-2028, mais une période de croissance modérée devrait suivre dans la plupart des provinces jusqu’en 2028.


Au Québec, la demande se maintiendra aux sommets récents grâce aux besoins liés aux grands projets.

 

Besoins par secteur

Les besoins en main-d’œuvre dans le secteur non résidentiel dépasseront la demande dans le secteur résidentiel au cours des dix prochaines années.

 

Résidentiel

Une croissance démographique plus lente et les défis liés à l’abordabilité feront diminuer la demande de construction de nouvelles habitations jusqu’en 2023, ce qui se traduira par une diminution du nombre total d’emplois dans le secteur. Toutefois, comme les départs à la retraite dépassent de loin le nombre d’emplois réduits, des milliers de nouveaux travailleurs seront nécessaires.

 

L’activité dans le secteur résidentiel reprendra par la suite, puisque l’emploi dans ce secteur augmentera de 2024 à 2028. L’emploi total dans le secteur résidentiel devrait augmenter de 8 400 emplois pendant la prochaine décennie, ce qui représente une faible hausse de 2 % par rapport aux niveaux de 2018, car l’emploi lié à la construction de nouvelles habitations sera absorbé par les travaux de rénovation et d’entretien.

 

Non résidentiel

À la fin de la décennie, l’emploi dans le secteur non résidentiel aura augmenté de 35 700 emplois – ce qui représente une hausse globale de 6 % – et les légères baisses dans la construction d’ouvrages de génie civil seront compensées par les gains au chapitre des travaux d’entretien et de la construction d’immeubles industriels, commerciaux et institutionnels (ICI).

 

Répondre aux départs à la retraite

Les départs à la retraite seront un facteur important sur le plan de la main-d’œuvre à l’échelle nationale pendant la prochaine décennie. Le secteur de la construction canadien devra faire face au départ à la retraite de plus de 261 000 travailleurs, soit 22 % de la population active actuelle. Compte tenu des tendances antérieures, le secteur devra recruter quelque 221 300 nouveaux venus provenant de la population locale âgée de 30 ans ou moins. L’arrivée attendue de jeunes travailleurs dépendra en grande partie de la capacité du secteur de susciter leur intérêt continu à l’égard des métiers.

 

Le perfectionnement de travailleurs de métier qualifiés dans le secteur de la construction nécessite des années et exige souvent la participation à un programme d’apprentissage provincial. Un engagement continu en matière de formation et d’apprentissage sera nécessaire pour s’assurer d’avoir un nombre suffisant de travailleurs de métier compétents afin de maintenir une population active qualifiée à long terme.

 

Faire de la place aux groupes sous-représentés

Pour constituer une main-d’œuvre durable, le secteur de la construction et de l’entretien devra aussi renforcer ses efforts de recrutement auprès de groupes traditionnellement sous-représentés dans sa population active actuelle, notamment les femmes, les Canadiens autochtones et les nouveaux Canadiens.

 

Femmes

En 2018, les femmes ne constituaient que 13 % de la population active du secteur de la construction et de l’entretien, et elles ne représentaient que 3,8 % des travailleurs participant directement aux projets de construction. Cependant, les femmes occupant un emploi représentaient 48 % de la population active totale du pays.

 

Autochtones

De la même façon, les Canadiens autochtones représentaient un faible pourcentage de la population active du secteur de la construction, soit un peu plus de 4,9 % du total. La hausse du taux de participation de ces deux groupes aiderait énormément le secteur à satisfaire ses besoins en main-d’œuvre futurs.

 

Immigrants

Pendant la prochaine décennie, le Canada cherchera à accueillir 300 000 nouveaux arrivants en moyenne chaque année, de sorte que la population immigrée sera une importante source future de travailleurs potentiels. Les nouveaux Canadiens représentent actuellement 18 % de la population active globale du secteur de la construction au pays.

 

Source : ConstruForce Canada