11 janvier 2016
Par Marie Gagnon

Sans grue ni échafaudage, Upbrella redéfinit la façon de construire des édifices en hauteur. Regard sur un système constructif qui renverse l’ordre établi.

Décembre 2014. Upbrella Construction jette les bases du Rubic, un immeuble à usage mixte de 10 étages situé boulevard René-Lévesque Est, à Montréal. Jusque-là, rien de nouveau sous le soleil. Sauf que l’édifice sera érigé suivant une méthode inédite qui propose d’installer la toiture dès la mise en place du premier plancher répétitif, puis de la soulever à mesure que la construction progresse. Le travail en hauteur est ainsi éliminé et la zone de travail protégée des intempéries grâce à l’installation d’un mur temporaire.

 

Baptisé Upbrella, ce système constructif mis au point par 3L Innogénie, une firme spécialisée dans le développement de technologies destinées à l’industrie de la construction, comporte plusieurs avantages. « On procède aux travaux d’enveloppe et de finition au même rythme que la mise en place de la structure, indique le président d’Upbrella Construction, Joey Larouche. Les espaces peuvent donc être occupés deux ou trois fois plus rapidement qu’avec la méthode traditionnelle. »

 

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Il précise que le système convient à tous les types de bâtiment, sans limite de hauteur. Et qu'il est particulièrement bien adapté aux chantiers urbains, où l’espace est souvent restreint, puisqu'aucune grue n'est nécessaire pour manutentionner le matériel. De plus, comme le chantier est confiné et le travail en hauteur éliminé, la gestion de la santé et de la sécurité se trouve grandement facilitée. Enfin, l'environnement étant plus contrôlé, les travailleurs gagnent en productivité et les reprises sont moins fréquentes.

 

« L'idée, c'est d'installer la toiture le plus rapidement possible, souligne Joey Larouche. Upbrella peut être déployé sur la dalle du rez-dechaussée ou à partir du troisième plancher ; ça dépend de l'architecture du bâtiment et de la rapidité d'exécution recherchée. La géométrie du toit n'a pas d'importance, mais sa structure, oui. Le système requiert un assemblage fait d'un pontage métallique. Cet assemblage est plus léger qu'une structure conventionnelle, mais tout aussi performant. »

 

C'est à même cette structure que sont installés les vérins rétractables – on en compte un par colonne – qui servent à soulever le toit pour créer chaque fois une nouvelle zone de construction. Cette zone est ensuite sécurisée au moyen d'un mur temporaire et une passerelle est aménagée à son pourtour pour que les travailleurs puissent assembler le prochain plancher à l'abri des éléments et en toute sécurité. Une fois le sous-assemblage complété, le plancher est soulevé plus haut que sa position finale afin de procéder à l'installation des colonnes.

 

L'environnement de travail profite ainsi des avantages de la production industrielle et le chantier gagne en rapidité, puisque la finition des niveaux inférieurs peut débuter aussitôt l'enveloppe fermée. « Pour le Rubic, la première levée a été effectuée en août dernier, indique celui qui est également président de 3L Innogénie. Début novembre, on assemblait la structure du septième niveau et on fermait l'enveloppe du cinquième. La finition ne se fait pas nécessairement plus rapidement, mais on évite les retours en arrière puisque les risques d'infiltration sont éliminés. »

 

Il rappelle par ailleurs que certains des éléments d’Upbrella ont été mis à l’essai, en 2012, à l’occasion de la construction d’un immeuble de copropriétés de six étages à Longueuil. Le Rubic est le premier projet à utiliser tous les éléments du concept breveté.

 


Cet article est tiré du Supplément thématique – Bâtiment 2015. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !