Économiser en mesurant l'empreinte carbone de ses produits (partie 1)

29 janvier 2013
Par Justin Dupuis

Calculer l'empreinte carbone de ses produits, voilà l'aventure dans laquelle se sont embarquées une douzaine d'entreprises québécoises dans le cadre d'un projet pilote de la province.

 

L'initiative du ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation (MDEIE) a vu le jour après que le budget 2010-2011 du gouvernement québécois eut attribué une enveloppe budgétaire de 24 millions $, sur trois ans, afin d'encourager la commercialisation de produits dont l'empreinte carbone avait été quantifiée et certifiée.

 

Sophie Fallaha, analyste senior au Centre interuniversitaire de recherche sur le cycle de vie des produits, procédés et services (CIRAIG), un des groupes à qui le mandat a été confié d'administrer le projet pilote, explique que l'initiative s'inscrit dans une volonté du gouvernement de placer le développement durable au cœur de l'économie québécoise.

 

Faire la somme de ses émissions

Depuis bientôt un an, les entreprises participantes s'affairent donc à faire la somme des émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique, découlant de la fabrication de leurs marchandises. Toutes les étapes de leur cycle de vie sont donc scrutées à la loupe, de l'extraction des matières premières en passant par le transport, la préproduction, la production, la distribution, l'utilisation et la gestion en fin de vie.

 

« Ça donne des renseignements sur l'impact du produit sur le changement climatique durant tout son cycle de vie », dit Mme Fallaha.

 

En plus d'effectuer l'analyse des émissions de gaz à effet de serre des 12 participants au projet, le CIRAIG et ses partenaires étudient aussi quels sont les meilleurs mécanismes de certification de l'empreinte carbone des produits et s'il est souhaitable de mettre en place un système d'étiquetage pour communiquer cette information aux utilisateurs des produits.

 

Se préparer en prévision d'une nouvelle réglementation

Évidemment, déterminer l'empreinte carbone d'un produit s'avère une entreprise laborieuse qui nécessite temps et argent. L'une des entreprises participantes au projet pilote, Chantiers Chibougamau/Nordic Structures Bois, considère tout de même que le jeu en vaut la chandelle.

 

« Ce qui demeure indiscutable, c'est qu'on doit collectivement lutter contre les changements climatiques et conséquemment, nos choix de matériaux (de construction) sont appelés à se faire de plus en plus en fonction de l'empreinte carbone qu'aura un bâtiment », explique Frédéric Verreault, directeur des communications de Chantiers Chibougamau/Nordic Structures Bois.

 

Il rappelle que c'est en Europe où il existe « les ambitions les plus grandes en matière de lutte aux changements climatiques et c'est là où l’on a introduit des pratiques de construction écologique » visant à réduire l'empreinte carbone du secteur de la construction. Il est donc inévitable, croit M. Verreault, que des mesures semblables voient le jour en Amérique du Nord.

 

« Nous l'avons déjà vu dans le transport ou dans d'autres secteurs, l'Europe est souvent précurseur des meilleures pratiques et en Amérique du Nord, généralement, nous suivons quelques années après. Les pratiques de construction nord-américaines vont, à la longue, reprendre le retard qu'elles affichent sur l'Europe. Alors, aussi bien s'y préparer avant plutôt que d'attendre que les exigences soient introduites ici aussi », d’ajouter M. Verreault.

 

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