Excavation douce : choisir le bon équipement

26 mai 2015
Par Rénald Fortier

Les techniques d’excavation douces sont de mise pour prévenir les bris d’infrastructures souterraines et les risques associés. L’équipement approprié aussi.

Deux mille. C’est à quelques poussières près le nombre de bris causés aux infrastructures souterraines l’an dernier au Québec. Un bilan légèrement en baisse par rapport à 2013, mais qui demeure encore et toujours trop lourd. D’autant plus que ces coûteux incidents auraient pu être facilement évités si les responsables des dommages s’étaient préalablement assurés de la présence ou non de conduites de gaz ou d’eau, de câblage et autres canalisations. Pour une large part du moins.

 

C’est que ce n’est pas tout de connaître l’emplacement des infrastructures enfouies dans le sol avant de creuser, car encore faut-il veiller à adopter des méthodes de travail appropriées. De savoir que les pratiques d’excavation déficientes sont à l’origine de 58 % des incidents survenus l’an dernier, dont près de la moitié en raison de la non-utilisation de techniques d’excavation douces, suffit vite à s’en convaincre.

 

« Le premier geste à poser, c’est évidemment de formuler une demande de localisation, indique Nathalie Moreau, directrice générale, Prévention et affaires publiques chez Info- Excavation. Mais, il est tout aussi primordial ensuite de bien marquer l’infrastructure sur le terrain, de travailler sécuritairement dans la zone tampon d’un mètre de chaque côté et de pratiquer des puits d’exploration pour s’assurer qu’une canalisation est bel et bien à l’endroit où elle doit se trouver.

 

« Et il importe de recourir à de l’équipement qui permettra de travailler de façon chirurgicale, pour ainsi dire, et de savoir l’utiliser avec doigté », ajoute-t-elle du même souffle, non sans souligner au passage que les techniques d’excavation déficientes mettent en cause la rétrocaveuse (pelle retrocaveuse, excavatrice à chenille et trancheuse) dans 88 % des cas.

 

La liste de l’équipement à employer ne peut s’allonger très longtemps, surtout que trois techniques s’imposent d’emblée : l’excavation manuelle au moyen de la bonne vieille pelle, l’excavation par aspiration et l’utilisation d’outils pneumatiques à main. L’une ou l’autre sera à privilégier en fonction des caractéristiques géotechniques du sol et des conditions climatiques.

 

Pour Info-Excavation, il est clair que les donneurs d’ouvrage et les entrepreneurs ayant à creuser dans le sol ont désormais toutes les raisons de se tourner vers l’hydro-excavation ou l’aéro-excavation après s’être assurés de la présence d’infrastructures souterraines. Non seulement parce que ces techniques sont aussi valables l’une que l’autre, mais aussi parce qu’elles sont de plus en plus accessibles.

 

« Recourir à une hydro-excavatrice ou à une aéro-excavatrice s’accompagnait à coup sûr d’importants coûts additionnels il y a 10 ou 15 ans, explique-t-elle, parce que c’était alors très spécialisé. Mais aujourd’hui, ce sont des services largement accessibles et, du coup, plus abordables. Et même s’il en coûte toujours un peu plus cher de faire appel à ces équipements, il reste que c’est minime par rapport à ce qu’il en coûtera à l’entrepreneur s’il endommage des canalisations souterraines. »

 

Elle note au passage que l’application de ces techniques offre des avantages propres à chacune. C’est ainsi que l’aéro-excavation permettra notamment de réutiliser le matériel excavé comme remblai et que l’hydro-excavation, elle, pourra être mise à profit même si le sol est gelé – l’eau utilisée pouvant alors être préalablement chauffée à 45 degrés Celsius.

 

« Ce sont maintenant des équipements incontournables, conclut-elle, tout comme la pelle à main. Il suffit simplement que le donneur d’ouvrage et l’entrepreneur développent le réflexe de les utiliser chaque fois que l’on doit excaver, à plus forte raison dans un milieu urbanisé où les canalisations serpentent partout ici et là sous terre. »

 

TECHNIQUES À PRIVILÉGIER

Les techniques d’excavation sécuritaire à privilégier dans la zone tampon, selon les conditions climatiques et géographiques, comprennent notamment :

  • l’excavation manuelle ;
  • les techniques d’excavation par aspiration ;
  • et l’utilisation d’outils pneumatiques à main.

D’autres méthodes mécaniques peuvent également être employées avec l’approbation du propriétaire ou de l’exploitant de l’infrastructure à protéger.

Source : Info-Excavation