Fabienne C. Montgrain – Génie géologique et génie civil : un duo gagnant

13 mai 2013
Par Dominique Lemoine

Si Felix Baumgartner a mis à profit des connaissances physiques pour faire son grand saut, Fabienne C. Montgrain, elle, a mis à profit ses connaissances géologiques pour faire le grand saut dans le génie civil.

 

Native de Québec, elle avait complété un baccalauréat en génie géologique à l'Université Laval, quand elle a décidé qu'elle voulait mettre à profit ses connaissances géologiques dans la réalisation d’ouvrages de génie civil. Et ce, dans un contexte de développement durable, courant qui l'interpellait déjà alors.

 

En 1995, elle a donc profité d'une bourse pour compléter une maîtrise en génie civil, dans le domaine de la géotechnique environnementale. Où atterrissent nos pieds avec ça ? À Longueuil, deux ans plus tard, avec un premier emploi dans une PME en génie-conseil, Solmers Internationale, spécialisée dans le design de cellules d'enfouissement et de captage par l'utilisation de matériaux géosynthétiques.

 

Parce que c'est possible, et si je sautais encore et encore...

Sauf qu'un seul saut dans un seul champ d'expertise n'était pas assez satisfaisant. Elle a décidé moins de deux ans plus tard de changer d'emploi pour toucher à d'autres secteurs du génie de l'environnement. « Je ne voulais pas devenir ultra-spécialisée dans un unique champ d'expertise », se souvient-elle.

 

Puis, son côté « affaires » l'a poussée à s'inscrire dans un programme MBA de HEC Montréal, avec un atterrissage heureux à la fin de ses études, en septembre 2001... « Une suite logique dans mon cheminement de carrière. C'est tout un monde que j’ai découvert et qui me complétait à merveille », dit-elle. 

 

Être consultante de formation fut une révélation. Aider ses clients à régler leurs préoccupations et à faire en sorte que leur entreprise prospère, c'était tout indiqué pour elle. À cette période, elle a cofondé une entreprise de logiciels de gestion des comptes clients.

 

Retour aux sources

Par amour pour l’environnement et les technologies vertes, elle s'est ensuite jointe à l'équipe de Northex Environnement en 2010. L'entreprise évalue, traite, décontamine et revalorise des sols avant leur réhabilitation pour des projets immobiliers ou d’infrastructures au moyen notamment d’une technologie d’oxydation « chimique non énergivore, économique et très efficace », explique Fabienne C. Montgrain.

 

Responsable du développement des affaires, Fabienne C. Montgrain interagit au quotidien avec l'industrie. En plus de sa fonction principale, quand il y a des surprises en cours de chantier, c'est elle qu'on appelle. Être ingénieure l'aide à comprendre rapports et enquêtes passés sur la contamination ou non d'un sol.

 

La plupart du temps elle participe à des projets immobiliers, comme ceux du quartier Griffintown, dont la construction de copropriétés pour le Groupe Prevel et pour les Bassins du Havre. « Le Griffintown est certainement un bel exemple de revalorisation et de développement durable », dit-elle fièrement.

 

 

Sa motivation ? Aider ses clients à réaliser leur rêve : transformer une friche industrielle, ou tout autre site contaminé, en un beau projet (immobilier ou autre) qui puisse redonner vie à tout un quartier. « Faire plus avec moins… c'est de plus en plus vrai ! », ajoute-t-elle, enthousiaste. 

 

Un oiseau rare dans le ciel

« Je suis probablement l'une des rares femmes à faire ce travail, mais jamais je me suis sentie rabaissée par qui que ce soit. Si parfois certains tendent à vouloir abuser de notre gentillesse, il faut alors remettre la discipline à l'ordre du jour, mais toujours dans un contexte de respect et de convivialité. »

 

Elle ajoute qu'il faut faire preuve d'audace, mais que tant que les compétences sont au rendez-vous, que vous agissez avec professionnalisme et que vous accomplissez les tâches confiées, « tout va bien ». 

 

Ayant en tête des paroles de Lise Watier : « le pouvoir de la douceur », elle dirait même qu'être une femme dans un milieu d’hommes procure un avantage.

 

À son avis, en situation difficile, les femmes arrivent à calmer les intervenants et à favoriser un climat de discussion respectant les différentes opinions, « ce qui normalement mène à un dénouement plus harmonieux ». Elle pense que les équipes de rêve regroupent à la fois des femmes et des hommes.

 

« Donnez-leur la chance et soyez flexibles », serait le conseil qu'elle donnerait aux employeurs pour que tout se passe bien. « Nous, les femmes, n’avons pas l'habitude de nous lancer dans quelque chose si on n'en connaît pas les tenants et aboutissants. Donc quand nous osons nous aventurer dans un secteur encore stéréotypé, on le fait en toute connaissance de cause et nous avons soif de défis », ajoute-t-elle. 

 

En revanche, elle s'attend à une flexibilité au niveau des nécessités familiales, car de temps à autre un parent doit pouvoir s'absenter de son travail. « Mais ça, ça vaut autant pour la maman que pour le papa. L'équilibre travail-famille est la clé pour qu'un excellent employé demeure fidèle à son employeur », termine Fabienne C. Montgrain.

 


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