Faire face à l’urgence en espace clos

23 juillet 2014

Assurer la santé et la sécurité de travailleurs en espace clos exige de ne rien laisser au hasard. L’exemple de Foraction.

Par Rénald Fortier

 

Qui dit ouvrages de construction en espace clos, dit du même souffle dangers pour la santé et la sécurité des travailleurs. C’est pourquoi Foraction, qui se spécialise dans le forage horizontal directionnel et par tunnelier, offre désormais une formation spécialisée en sauvetage à ses employés sur le terrain. En plus de disposer de tout le matériel nécessaire en cas d’urgence.

 

La nécessité d’offrir une telle formation s’est plus particulièrement fait sentir après que cette entreprise membre du Groupe Michaudville eut décroché, en 2012, un contrat de la Ville de Saint-Lambert pour le forage par tunnelier d’un émissaire de 2 100 millimètres de diamètre. Un ouvrage de 265 mètres de long pour la réalisation duquel les travailleurs devraient emprunter un puits d’accès d’une douzaine de mètres de profondeur.

 

Comme il n’y avait qu’une issue possible, accessible au moyen d’un seul escalier, il devenait donc important pour Foraction de prévoir l’évacuation de ses ouvriers dans l’éventualité où surviendrait une situation d’urgence. Qu’elle soit causée par un feu, une inondation ou un effondrement, pour n’évoquer que ces scénarios.

 

Cela était d’autant plus important que les services d’urgence – incendie, police et ambulance – des municipalités où l’entreprise est appelée à oeuvrer sont peu souvent familiers avec les conditions très particulières dans lesquelles elle s’active. Et qu’ils ne sont pour la plupart pas préparés pour intervenir de façon sécuritaire dans un tel environnement de travail.

 

« Dans le cas du chantier de Saint-Lambert, on savait que s’il devait survenir un incident grave, seuls les hommes-araignées de Montréal seraient habilités à effectuer un sauvetage, souligne Stéphane Morris, directeur – Qualité et santésécurité du travail pour le Groupe Michaudville. Mais comme on était sur la Rive-Sud, il fallait évidemment tenir compte d’un délai d’intervention amplifiant les risques de complication, sinon de décès. »

 

De là à décider d’inculquer à ses travailleurs les rudiments du sauvetage en espace clos, il n’y avait qu’un pas que Foraction a franchi d’un trait. Mais encore lui fallait-il voir à leur fournir un enseignement qui colle réellement à leurs besoins particuliers, tant sur les plans théorique que pratique. C’est pourquoi elle a retenu les services d’une firme spécialisée, Santinel, pour élaborer une formation adaptée aux types de travaux effectués.

 

La formation a été successivement donnée à deux groupes d’une douzaine de travailleurs chacun. Le premier à la mi-octobre 2012, en situation réelle sur le chantier du tunnelier à Saint-Lambert ; le second à la mi-janvier 2013, à l’occasion d’une situation simulée sur le site des installations de Foraction à Mont-Saint-Hilaire.

 

Dans cette même foulée, l’entreprise a aussi acquis tout l’équipement nécessaire pour effectuer des sauvetages de façon sécuritaire. À savoir les cordages, poulies, mousquetons, masques, harnais, paniers de sauvetage en broche, etc. « Les employés ont suivi un cours pour les travaux en espace clos, puis une formation adaptée pour le sauvetage dans un tel environnement, note Stéphane Morris. Ils ont notamment pu acquérir des connaissances sur le cadre légal et les mesures à prendre pour évacuer un espace clos, sur ce que l’on doit faire et ce que l’on ne doit pas faire. »

 

Les travailleurs de Foraction sont ainsi en mesure de réagir rapidement si une situation devait survenir en espace clos. Advenant que l’un d’eux soit victime d’un accident, il pourra être stabilisé et évacué en toute sécurité. De sorte que par la suite, lorsque tout danger aura été écarté, les services d’urgence pourront le prendre en charge dans des conditions optimales et sécuritaires.

 

« En premier lieu, souligne Stéphane Morris, la formation permet aux travailleurs de prendre conscience du danger. Puis, elle les prépare à agir rapidement avant l’arrivée des services d’urgence et, ainsi, à faire la différence entre une opération de sauvetage réussie ou non. »

 

En comptant le coût de la formation elle-même et celui lié à l’achat de l’équipement, Foraction a injecté quelque 10 000 dollars pour prévenir le pire lors de travaux exécutés en espace clos. « C’est quand même assez important comme investissement, conclut son expert en santé et sécurité, mais il nous faut absolument être en mesure de gérer les situations à risque pour garantir la sécurité de nos travailleurs. La vie d’un homme, ça n’a pas de prix. »