Fondation de l’AMCQ - S’unir, un geste difficile à poser

20 avril 2011

Comme dans bien d’autres domaines, les entrepreneurs en toiture n’étaient pas très chauds, après la Seconde Guerre mondiale, à envisager de se regrouper au sein d’une association structurée. L’Association des maîtres couvreurs du Québec, aujourd’hui très reconnue par ses membres, n’est pas née en douceur.

 

Les premiers balbutiements de l’AMCQ remontent au milieu des années 1950. À l’époque, le facteur qui a incité les couvreurs à s’unir était l’irrégularité dans le système d’inspection de leurs travaux, inspections effectuées par les représentants des manufacturiers. Effectivement, il n’y avait aucune réglementation, ce qui faisait en sorte que les travaux étaient interprétés différemment par les différents inspecteurs et les conclusions divergeaient selon chacun. Les couvreurs ne savaient donc pas sur quel pied danser.

 

Ces inspecteurs, de tout âge, dont certains étaient d’anciens couvreurs, ne bénéficiaient d’aucune formation spécifique.

 

Toutefois, malgré le tollé qu’ils provoquaient auprès des entrepreneurs, ces derniers ne se sont jamais entendus entre eux. L’union a donc été impossible. Mentionnons qu’à l’époque, la compétition était très vive.

 

L’Association des maîtres couvreurs du Québec (AMCQ) a quand même été mise sur pied l’année de l’exposition universelle de Montréal. Les couvreurs étaient alors acculés au pied du mur : les fabricants venaient d’annoncer qu’ils ne fourniraient plus de garantie sur leurs produits. Face à cette situation affolante, le directeur général de l’un des plus importants entrepreneurs couvreurs montréalais (Campbell Gilday Co. Ltd.), André Lamarre, a pris le taureau par les cornes et a regroupé ses confrères spécialistes en toiture. L’homme était crédible puisqu’il venait de présider aux destinées de l’Association canadienne des entrepreneurs en couverture et qu’il participait activement à celles de l’Association de la couverture de Montréal et du Québec, pour la section couverture.

 

Ils ont été une quinzaine à répondre à son invitation et à participer à la constitution de l’AMCQ. Les premières assemblées ont été parfois houleuses, raconte-t-on aujourd’hui.

 

Tout était à refaire, des exigences techniques aux méthodes d’inspection en passant par la sélection des membres. Bien sûr, au centre de ces réflexions se profilait la nécessité d’adopter une certification pour la garantie des toitures faites ou refaites par les membres à l’intention de leur clientèle commerciale et industrielle.

 

Au fil des années, d’autres préoccupations se sont ajoutées, telles l’adoption d’un code d’éthique et la formation d’un comité de discipline indépendant. Tranquillement, les vieux antagonistes se sont estompés au fur et à mesure qu’a progressé le membership de l’AMCQ. Il faut dire qu’entre-temps, la plupart des couvreurs des années 1960 avaient fermé leurs portes ou passé la main à leurs enfants.

 

Les réunions des années 1980 et 1990 des différents comités de travail à l’AMCQ se sont déroulées sans anicroche. Ils étaient composés d’entrepreneurs-couvreurs, de manufacturiers, d’architectes et d’ingénieurs qui se consacraient à la promotion de la qualité des travaux de couverture, à la découverte de solutions aux problèmes rencontrés par les membres, à l’évaluation des nouveaux matériaux et à la formulation de recommandations techniques pour que l’industrie demeure à la fine pointe de la technologie.

 

Aujourd’hui, les membres s’échangent une multitude de renseignements sur leur secteur d’activité. Ils serrent les coudes devant les problèmes communs qui les assaillent. Ils ont compris qu’à d’autres temps correspondent d’autres façons de faire.