Frappé mortellement par une remorque : la CSST identifie une gestion déficiente

27 septembre 2013

Le 29 avril 2013, Alain Dufour, un travailleur de l'entreprise Bétons préfabriqués du Lac, perd la vie lors d'une manœuvre de soulèvement d'une remorque. Parmi les causes à l'origine de l'accident, la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) identifie une gestion déficiente de la santé et de la sécurité en matière d'assemblage de remorques.

 

La CSST a rendu publiques, le 26 septembre 2013, les conclusions de son enquête et rappelle à tous les employeurs leur obligation de s'assurer que l'organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l'accomplir sont sécuritaires. Pour ce faire, il est essentiel de bien identifier les dangers, d'en informer les travailleurs et de mettre en place des moyens pour les éliminer. Au Québec, entre 2008 et2012, 37 travailleurs ont été frappés mortellement par un objet.

 

La chaîne utilisée pour le levage de la remorque se rompt

Le jour de l'accident, trois travailleurs de Bétons préfabriqués du Lac assemblent des remorques en vue de leur transport de l'établissement de Saguenay vers un autre site. Pour ce faire, ils doivent soulever la remorque arrière et la déposer sur la remorque avant, qui s'arrime au camion. Comme la grue habituellement utilisée n'est pas disponible, les travailleurs utilisent un palan mobile (grue à portique) et une chaîne qu'ils trouvent sur une remorque. En soulevant la remorque, elle penche vers l'avant.

 

Pour contrebalancer le poids, deux des travailleurs grimpent à l'arrière de la remorque en suspension. À ce moment, la chaîne se rompt et les deux travailleurs sur la remorque sont projetés au sol. La remorque tombe dans leur direction, frappant l'un d'eux mortellement et blessant grièvement le second.

 

Mieux identifier les dangers

L'enquête a permis à la CSST d'identifier trois causes pour expliquer l'accident. D'abord, la défectuosité d'un maillon de la chaîne utilisée pour soulever la remorque a provoqué sa rupture.

Ensuite, les travailleurs sont montés sur la remorque en suspension pour en contrebalancer le déséquilibre. Ils étaient alors sur le chargement, où il est dangereux de se trouver en cas de mauvaise manœuvre ou de bris d'équipement.

 

Enfin, la déficience de la gestion de la santé et de la sécurité lors de l'assemblage des remorques a compromis la sécurité des travailleurs. En effet, l'employeur a laissé à la disposition des travailleurs une chaîne en mauvais état, il ne les a pas formés adéquatement pour ce type de tâche et ne s'est pas assuré de fournir une méthode de travail sécuritaire ni de veiller à son application lors de l'assemblage des remorques.

 

Méthode de travail sécuritaire, formation des travailleurs et inspection des équipements

La CSST a exigé que l'employeur mette en place les correctifs nécessaires à l'utilisation sécuritaire de tous ses palans mobiles, forme ses travailleurs et inspecte les accessoires de levage ainsi que les chaînes d'arrimage disponibles sur les remorques.

 

La CSST considère que l'entreprise Bétons préfabriqués du Lac a agi de manière à compromettre la santé et la sécurité des travailleurs. En conséquence, un constat d'infraction lui a été délivré. Pour ce type d'infraction, le montant de l'amende varie de 15 698 $ à 62 790 $ pour une première offense, et de 31 396 $ à 154 976 $ en cas de récidive.

 

Le rapport d'enquête de l'accident est disponible dans le site web de la CSST, au www.centredoc.csst.qc.ca/pdf/ed003990.pdf.

 

Source : Commission de la santé et de la sécurité du travail