Inspecter des puits d’accès vite fait bien fait

30 septembre 2015
Par Marie Gagnon

La photographie interactive à la rescousse des propriétaires d’infrastructures souterraines.

En décembre 2013, la Commission des services électriques de Montréal (CSEM) lance un appel d’offres de services professionnels pour faire inspecter 250 puits d’accès. Selon les termes de l’entente, l’adjudicataire doit examiner l’état structural des puits et valider le positionnement des câbles, le tout au moyen d’une caméra à téléobjectif multidirectionnel manoeuvrée depuis la surface.

 

Pour Infrastructel, c’est l’occasion rêvée de faire valoir sa nouvelle technique d’inspection par photo 360°. L’entreprise de génie-conseil, qui a fait sa marque dans le déploiement d’utilités publiques et de réseaux de télécommunication, a mis au point une méthode d’inspection par caméra offrant une vue panoramique de l’infrastructure souterraine.

 

« On n’a pas inventé la photo 360°, nous avons adapté la technologie à l’inspection des puits d’accès pour permettre à l’ingénieur, de son bureau, de faire une visite virtuelle d’un espace clos, indique George Staicu, le vice-président Technologie et qualité d’Infrastructel. Avant, on faisait des photos et on les disposait une à côté de l’autre pour voir le global, mais c’était long, il fallait presque une heure pour faire le tour. Maintenant, il faut 15 à 20 minutes maximum pour avoir une vue d’ensemble. »

 

Il signale que l’aventure a débuté en 2012, en testant les différentes technologies offertes dans le marché. De nombreux défis se sont bientôt dressés. Bien connue des courtiers immobiliers et des designers d’intérieur, la photo à 360° n’avait en effet jamais été appliquée à une infrastructure souterraine et, par conséquent, aucun équipement photographique n’était conçu à cette fin.

 

Dans le cadre de son mandat avec la CSEM, Infrastructel a utilisé un appareil photo haute définition, fixé à une perche télescopique sur trépied et relié à un écran. Mais il ne suffisait pas d’adapter l’équipement, il fallait également mettre au point une technique de prise de vues prenant en compte des paramètres tels que l’angle de champ, la définition d’image, le cadrage en géométrie courbe, sans oublier une luminosité suffisante à l’intérieur du puits. Les photos prises lors de l’inspection ont par la suite été traitées une à une au moyen d’un logiciel afin de réaliser une image panoramique en continu. Enfin, un second logiciel a transformé cette photo panoramique en un film interactif, où l’ingénieur décide lui-même de l’angle de visualisation, de la vitesse de rotation de l’image et du réglage du facteur de zoom.

 

« Tu peux arrêter l’image et faire un zoom sur une déficience, t’approcher des défauts, tourner tout au long du puits d’accès », commente George Staicu, en précisant qu’un autre avantage de la photo 360°, c’est son poids électronique inférieur à celui d’un fichier vidéo conventionnel, ce qui limite son espace de stockage et l’utilisation de bande passante lors de sa diffusion.

 

Grâce à des temps d’inspection plus courts, Infrastructel a pu respecter les termes de son mandat avec la CSEM, qui prévoyait un volume de 30 puits d’accès par semaine, quelles que soient les conditions météorologiques. Cette avancée technologique a par ailleurs valu à la firme le prix d’excellence de la catégorie PME génie-conseil, lors de la 13e édition du gala des Grands Prix du génie-conseil québécois organisé par l’Association des firmes de génie-conseil du Québec.

 


Cet article est tiré du Supplément thématique – Infrastructures et grands travaux 2015. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !