ITA de Saint-Hyacinthe – À la fine fleur du développement durable

17 octobre 2012
Par Christian Chaloux

Le Pavillon horticole écoresponsable, nouveau lieu d’enseignement de l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA) de Saint-Hyacinthe, remportait le 11 octobre 2012 une mention dans la catégorie Bâtiment ICI (institutionnel, commercial, industriel), Pratiques novatrices à l'occasion de la 24e édition des Trophées Innovation et Développement durable de Contech.

 

Le nouveau pavillon inauguré au coût de 6,3 millions $ le printemps dernier comprend des bureaux, une aire de vente/serre, une aire de repos, une aire de préparation, un poste d’accueil, des salles de classe multimédia et un vestiaire.

 

Bâtiment gourmand mais économe

L’innovation réside dans l’avancée technologique en matière de développement durable dans ce bâtiment qui vise la certification LEED Platine. Normalement, l’édifice devrait être énergivore, mais il performe au contraire mieux que ses consœurs.

 

« Toute l’innovation derrière le pavillon se retrouve à l’intérieur de deux pratiques novatrices, sans quoi démontrer les bienfaits de l’horticulture environnementale n’aurait pas été possible », indique dans sa candidature le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), en collaboration avec l’ITA de Saint-Hyacinthe.

 

Ces deux principes ayant guidé la réalisation de ce bâtiment sont d'intégrer des matériaux vivants en tant que composantes actives, puis d'assurer l’épanouissement optimal des végétaux qui ont grand besoin en lumière naturelle et en eau tout en limitant la consommation des ressources (énergie/eau).

 

« Le tout est inspiré des objectifs net zero energy et net zero water  du Living Building Challenge, soit une consommation énergétique de 64 % inférieure au bâtiment de référence selon le Code modèle national de l’énergie pour les bâtiments (CMNEB), c’est-à-dire une consommation en eau potable négligeable et un retour des eaux de pluie au réseau municipal également négligeable », indique Christine Fortin, du MAPAQ, dans le dossier de candidature présenté aux membres du jury de Contech.

 

Matériaux vivants

 Les architectes ont exploité les capacités des matériaux végétaux comme l’isolation l’acoustique, la préhumidification, la rétention d’eau et le traitement de l’air qui sont exploités à différents endroits dans le projet comme autant de laboratoires d’expérimentation. On trouve des planchers radiants, des puits géothermiques, de la ventilation par déplacement d’air et un système d’éclairage intelligent, entre autres.

 

Le toit vert du pavillon occupe la quasi-totalité de la surface de la toiture avec trois différents types de systèmes végétalisés. Certains bassins ont volontairement été laissés sur la membrane afin de récolter un maximum d’eau de pluie et/ou pour démontrer le principe de la chaîne d’eau. Des murs verts s’ajoutent à la structure, à l’intérieur comme à l’extérieur.

 

L’aménagement extérieur ne laisse aucune place à la voiture sur le site du Pavillon. Tous les aménagements extérieurs sont largement végétalisés et conçus pour absorber les eaux de pluie et de ruissellement. Une simple allée de service pour le déchargement de livraison est prévue pour les véhicules et est composée de différents types de pavés percolants et/ou végétalisés. Dans ce projet, les eaux qui ne sont pas absorbées directement par le sol sont captées par les drains agricoles qui, sauf exception, sont raccordés au réservoir de récupération des eaux du Pavillon. Ce qui est retourné en eau grise au réseau municipal est pour ainsi dire très faible.

 

Inspirant et mobilisateur

Grâce à ce pavillon écoresponsable, l’Institut a créé un effet d’entraînement structurant et mobilisateur pour le secteur horticole québécois et sensibilise le grand public aux bienfaits et aux aspects utilitaires de l’horticulture, et ce, afin d’améliorer la qualité de l’environnement et la santé publique.

 

Rappelons que le campus de Saint-Hyacinthe de l’Institut de technologie agroalimentaire offre deux programmes de formation générale en horticulture ornementale, un service de formation continue ainsi qu’un service d’innovation et de transfert technologique en horticulture. Il héberge de nombreux organismes qui se consacrent au développement de l’horticulture ornementale et est doté d’un jardin scolaire, le jardin Daniel A. Séguin, qui fait partie de l’Association des grands jardins du Québec.