L’ASP souligne quatre innovations en prévention

16 juillet 2012
Par Marc Beauchamp

Chaque année, dans le cadre de son assemblée générale, l’ASP Construction dévoile un répertoire d’outils et d’accessoires innovateurs qui viennent en aide de manière efficace et sécuritaire aux ouvriers sur les chantiers.

 

Bon an mal an, l’ASP Construction fait état de trois à cinq bons coups en matière d’innovation de produits et de procédés de travail issus d’ouvriers de la construction. Cette année, l’organisme présente quatre bonnes idées. Ces produits qui facilitent la tâche des travailleurs sont le fruit de l’ingéniosité d’entrepreneurs et de professionnels oeuvrant sur les sites de construction.

 

« Ce sont les inventeurs eux-mêmes qui nous approchent pour nous faire connaître leur bonne idée et le produit qui en émerge, explique Linda Gosselin, conseillère aux communications de l’ASP, ajoutant que ces inventions contribuent à améliorer les conditions de travail. C’est la recherche de solutions pour corriger une situation déficiente, ou améliorer ou maintenir des conditions de travail saines et sûres sur les chantiers qui est à la source de ces découvertes. Aussi, lorsque de bonnes pratiques sont observées, nous les transférons au milieu par le biais de formations, de documents de promotion ou lors de notre rencontre annuelle. » Au fil des ans, l’ASP a ainsi pu constituer une imposante banque de réalisations sous l’onglet information du portail asp-construction.org.

 

Manche à souder allongé

La première ingéniosité 2012 a été présentée par Francis Ouellet, monteur-soudeur chez Acier Sélect. Pour éviter des problèmes de posture qui entraînent fréquemment des lésions musculosquelettiques dans ce corps de métiers, M. Ouellet a transformé une béquille en un manche à souder allongé. « Il y a longtemps qu’on avait le prototype. On l’a tout simplement amélioré, indique Mario Patenaude, contremaître de chantier d’Acier Sélect. À l’origine, on plaçait un garrot sur la poignée d’une béquille courante couplée à la torche pour procurer plus de stabilité au poignet. Aujourd’hui, le poids du manche est supporté par une poignée placée dans un axe ergonomique, ce qui assure un meilleur contrôle des gestes, plus de précision dans l’exécution, pour une plus grande qualité et une meilleure efficacité du travail. Le manche est maintenant ajustable. Il permet d’adapter la longueur en fonction du gabarit de l’ouvrier, une particularité qui évite aussi au travailleur d’inhaler les fumées de soudage. Enfin, un adaptateur recouvert d'une membrane en caoutchouc placé à l’intérieur du manche empêche l’usure du câble à souder. » L’ASP observe que cet accessoire permet aux soudeurs d’effectuer leurs tâches de façon sécuritaire.

 

Francis Ouellet, monteur-soudeur chez Acier Sélect et Isabelle Dugré, conseillère en prévention à l'ASP Construction

 

Trépied stabilisateur d’échelle

L’entrepreneur peintre Daniel McMurray, président de la compagnie montréalaise RDLS Innovations, a également fait preuve de génie en présentant un trépied stabilisateur d’échelle. L’accessoire qu’il a mis près de six ans à perfectionner est composé de quatre pattes fixées aux barreaux de l’échelle et entre elles par un tube et des chaînes ajustables. L’idée de ce dispositif amovible lui est venue au moment de peindre un toit incliné. Infortuné par l’absence de son compagnon devant stabiliser l’échelle au sol, il a imaginé ce système pour travailleur solitaire. « Facile et rapide à installer sans outillage, ce trépied léger fait d’un assemblage démontable de deux pièces en aluminium extrudé prévient le glissement et le renversement de l’échelle et permet au travailleur d’y monter en toute sécurité », affirme Karl Laliberté, associé chez RDLS. Un banc d’essai réalisé au Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ) démontre qu’il n'y a pas d’effet d’ondulation sur la surface d’appui ou le haut de l’échelle et que la base demeure solidement en place. Le mécanisme s’adapte aux échelles en aluminium autant que celles en fibre de verre.

 

Daniel McMurray, entrepreneur en restauration et peinture de bâtiment

 

Sangle diélectrique

Daniel Veillette, directeur de Services de grues Guay à Trois-Rivières, a pour sa part créé une sangle diélectrique à utiliser en tandem avec le système limiteur de portée de la grue. L’inventeur souligne que l’utilisation de la sangle diélectrique permet d’isoler la zone potentielle de contact avec la ligne électrique, alors que le crochet et le câble de levage demeurent au-dessus de la ligne aérienne en tout temps, assurant ainsi une meilleure protection des travailleurs contre un choc électrique. Toutefois, insiste-t-il, « des conditions d’utilisation sévères sont exigées, dont le recours à un signaleur, des sangles entreposées dans une valise étanche et des sachets hydrophobes qui maintiennent un taux d’humidité minimal ». Ajoutons que ces sangles sont certifiées et étiquetées conformément au protocole de la norme ASTM.

 

Daniel Veillette, directeur Trois-Rivières chez Guay

 

Centre des petits outils

La dernière innovation est un centre des petits outils développé en collaboration avec SNC-Lavalin – HATCH, un projet réalisé dans la foulée du chantier Rio Tinto Alcan AP60. Il s’agit d’un conteneur transformé en centre de prévention pour toutes les personnes oeuvrant sur le chantier. Ce bâtiment regroupe une vingtaine de petits outils utilisés sur le site et présente les méthodes de travail sécuritaires à appliquer et les mises en garde pour les ouvriers qui utilisent ces différents équipements.

 

Le centre des petits outils

 


Cet article est paru dans l’édition du jeudi 28 juin 2012 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !